SIGMAG - N°30 - Octobre 2021 - 15

PRATIQUE
la supervision d'autres logiciels et
du hardware. Un formulaire sert à
détailler sa demande d'une licence
ArcGIS en version desktop ou d'un
accès au portail ArcGIS Online de
l'IUCN tout en précisant le cadre et
les besoins SIG du projet. L'opération
est à renouveler chaque année et,
selon l'avancement des projets,
nous recevons plusieurs demandes
chaque semaine ». Embauché en
2006 pour l'implémentation du
système global de gestion des RH,
Patrick Porchet assure par ailleurs
la relation avec Esri en Suisse et
aux États-Unis, auprès de l'entité
de Washington qui adresse les
ONG et du siège à Redlands. Avec
François Jolles, il suit le contrat
triennal « nonprofit ». Patrick
Porchet met également à profit ses
connaissances en SIG pour produire
quelques cartes au niveau global
pour l'Union, du type localisation
des bureaux à travers le Monde,
affichage du statut COVID dans les
pays où le Secrétariat est présent et
pour le rapport annuel ».
C'est un vœu, mais pour le moment
il n'y a pas de hub fonctionnel SIG
central. Le travail axé sur le SIG est
délégué aux responsables de projets
dans les bureaux régionaux. Ainsi,
environ 17 personnes contribuent
globalement au développement du
SIG. Il s'agit des seuls « utilisateurs
lourds » au sein de l'UICN avec des
affectations précises. Par exemple,
il y a deux spécialistes assignés à la
Red List, un autre dans le cadre d'un
projet spécifique à l'Océanie, etc.
Des géomaticiens, chefs de projet
ou analystes, sont aussi recrutés
pour des périodes variables, de six
mois à trois ans, selon les projets
sur lesquels ils sont affectés. Ils ne
réalisent pas les développements
applicatifs qui sont, eux aussi,
sous-traités. Ainsi la plate-forme
« Contributions pour la Nature »
a été conf iée à Blue Raster, à
Washington. Autre exemple : arx iT
Genève réalise sur ArcGIS Online
avec un CMS de type Drupal, une
infrastructure de données spatiale
qui permettra à différents pays (plus
de 55 actuellement) de monitorer
l'état de la restauration de leur
paysage forestier ; un projet qui
comprendra des Dashboards par
pays et un outil de gestion de la
connaissance.
Cela peut être un gouvernement,
une ONG ou un groupement ,
comme c'est le cas pour la base
de données KBA (Key Biodiversity
Areas) montée depuis 2016 par 13
partenaires. Plus rarement, les
projets sont développés par des
sociétés privées. C'est le cas depuis
2010 avec Nespresso pour son
programme « AAA Sustainability
Quality ». Cette initiative construite
en partie autour de la protection
de l'environnement (biodiversité),
a été saluée en juillet dernier par le
prix « Making a Difference Award »
lors de la conférence utilisateurs UC
2021 d'Esri.
Créée en 1964,
la liste rouge
mondiale des
espèces menacées
est l'un des
travaux les plus
connus de l'Union.
Ici le suivi de la
population du chat
des sables, espèce
précédemment
classée comme
quasi menacée
et retrogradée
en préoccupation
mineure en 2016.
Ci-dessous,
l'outil d'édition
cartographique de
la Red List.
14 PORTAILS
À CONSONANCE GÉO
L'UICN compte donc 14 portails
incluant une part SIG plus ou moins
impor tante. Ils s'ouvrent à des
milliers d'utilisateurs internes ou
externes, parfois au grand public.
La plupart agissent en rebond et les
intégrations mutuelles de jeux de
données sont fréquentes. C'est le
cas du portail protectedplanet.net
qui, sous l'égide de l'Union, valorise
à travers une carte interactive les
données mondiales de neuf types
d'aires et renvoie vers autant de
projets relatifs aux aires marines,
terrestres, protégées ou encore
faisant l 'objet de mesures de
conservation. Autre exemple avec
Biopama, un programme lancé en
juin 2011 avec le Joint Research
Center (JRC) de l'Union européenne
et qui cour t
jusqu'en 2023. Il
symbolise le point d'entrée d'un
catalogue de données provenant
de 175 contributeurs et restitué à
travers 8 cartes et 178 couches.
D'autres por tail s sont mis en
projet selon le programme défini
en Assemblée générale et les
actions à entreprendre dans 9
domaines différents : biodiversité,
zone humide, mer, zone polaire,
etc. Un portail sera développé et
financé par un membre de l'Union.
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Enfin, des prototypes sont lancés,
s'appuyant sur l'avancée des SIG
et des technologies af férentes.
« Les outils d'analyse automatique
de photos aériennes ou satellites
permettent un suivi plus fin et
régulier, tout en réduisant les
déplacements sur le terrain pour
voir par exemple l' impact de
l'urbanisation sur ou à proximité
de sites naturels, confie François
Jolles. Avec la société Picterra, le
recours à l'intelligence artificielle
est testé pour des comptages
d'animaux. En Amérique latine,
dans la région du Gran Chaco,
c'est Ellipsis Earth Intelligence
qui développe un système de
surveillance automatisé pour veiller
sur 100.000 hectares de forêts à
protéger contre la déforestation en
distinguant l'exploitation forestière,
les coupes à blanc et les feux de
forêt. Autre pilote : celui monté
cet été en Mer Méditerranée pour
traquer la pêche illégale en utilisant
les capteurs 4G ».
Nul doute que le Congrès mondial
de la nature de Marseille aura
fait naître de nouvelles idées.
François Jolles y co-animait une
conférence autour de l'utilisation
des SIG pour évaluer les risques
d 'ex t i nc t ion des espèces en
s'appuyant sur la Red List et l'outil
IBAT (Integrated Biodiviersit y
Assessment Tool). Par ailleurs, il
détaillait le déploiement d'ArcGIS
Online par projets pilotes, comme
celui des « 1.000 collines devenues
verdoyantes » au Rwanda ; une
présentat ion réalisée à l 'aide
d'une StoryMap...
SIGMAG
Xavier Fodor
http://www.protectedplanet.net
SIGMAG - N°30 - Octobre 2021

Table des matières de la publication SIGMAG - N°30 - Octobre 2021
