SIGMAG - N°29 - Juin 2021 - 45

DÉCOUVERTE
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décarbonée sans ressources
critiques, de capter et séquestrer le
carbone... », illustre Coline Debayle.
Aujourd'hui, Time for the Planet
regroupe près de 18.400 associés.
D'ici fin 2021, le mouvement devrait
avoir récolté 10 millions d'euros,
créé ses trois premières entreprises
et entamé l'internationalisation du
mouvement, avec l 'Angleterre
notamment.
COMMUNAUTÉ ACTIVE
Au départ, ils n'étaient donc que six.
« Nous nous sommes lancés dans
un long combat. Nous espérons
obtenir de solides résultats dans
les 5 ans à venir », anticipe Denis
Galha Garcia. Tous ont choisi d'être
bénévoles, tant qu'ils n'ont pas
levé 10 millions d'euros. « Nous
nous devions d'agir face à une telle
urgence climatique. Nous sommes
la dernière génération capable
d 'agir contre le dérèglement
c limat ique», rappelle Coline
Debayle. Rapidement, il a fallu
qu'ils peaufinent et structurent
leurs ambitions. Au départ en
société par actions simplifiées
(SAS), ils ont dû finalement se
résoudre à la transformer en
société commanditaire par actions
(SCA); la SAS ne tolérant pas plus
de 150 associés. Ils ont aussi dû
composer avec les standards
a dmi n i s t r a t i f s. « Comme il
n'est pas possible d'interdire la
distribution de dividendes dans le
droit français des sociétés, nous
avons dû la conditionner au fait
de revenir à +0 degré par rapport
à l'ère préindustrielle », donne
en exemple Coline Debayle. La
Covid-19 a quelque peu chahuté
leurs plans de communications
initiaux, privilégiant les conférences
physiques. Néanmoins, « elle a
mis en lumière notre dépendance
Les manifestations
alertant sur le
réchauffement
climatique se
multiplient. Il faut
maintenant agir.
vis-à-vis de nos écosystèmes. On
a constaté qu'avec une économie
à l'arrêt, les gaz à effet de serre
ont diminué de 7%. Ce qui est loin
d'être suffisant. Cela prouve que
tout stopper n'est pas la solution et
qu'il faut plutôt tout transformer »,
ana lyse Col ine Debay le. Les
fondateurs ont su s'adapter et ont pu
compter sur la viralité des réseaux
sociaux pour faire connaître leur
initiative, et particulièrement sur
LinkedIn.
Les six
co-fondateurs du
mouvement de
Time for the Planel.
Dix-huit mois après leur création,
ils comptent donc 18.400 associés
ayant investi au moins un euro pour
une action, « la moyenne citoyenne
approchant les 150 euros ».
Parmi eux, 15% sont devenus des
bénévoles actifs dans la « Galaxie »
des actions menées. « Ils participent
en contribuant à la notoriété du
groupement ou en mettant leurs
compétences à profit », détaille
Coline Debayle. Ils peuvent ainsi
rejoindre une « Comète » qui répond
à un besoin temporaire du fonds
d'investissement. Ou une « Planète »,
c'est-à-dire un réseau de personnes
qui possèdent une caractéristique
commune (un métier, une zone de
résidence, etc.) et sont amenées à
communiquer et à se rencontrer.
Au total, près de 2,824 millions
d'euros ont été rassemblés, en
provenance de trente-et-un pays,
pour la sauvegarde de la planète.
Parmi les investisseurs, se sont
glissées des personnalités telles
que Jean Jouzel, ancien viceprésident
du groupe scientifique
GIEC et co-récipiendaire du prix
Nobel de la paix en 2007, ou
Jean-Michel Aulas, président de
l'Olympique Lyonnais. Parmi les
associés figurent également des
PME ayant parfois investi quelques
dizaines de milliers d'euros. Time
for the Planet espère conquérir des
tickets plus conséquents auprès de
grands groupes grâce à la viralité
grandissante.
100 INNOVATIONS À CRÉER
Le mouvement veut déboucher à la
création de 100 entreprises, portées
par des innovations contribuant à
diminuer les émissions de gaz à
effet de serre, soit en empêchant
qu'ils soient émis, soient en les
captant. En décembre 2020, un
appel à innovation était ainsi lancé,
engendrant
l a récept ion
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