SIGMAG - N°29 - Juin 2021 - 15

PRATIQUE
motivés de créer leurs propres
applications ». Pour cela, l'un des
premiers chantiers de G4ALL a
été de refondre en profondeur le
géoportail, en intégrant à la fois
les évolutions d'ArcGIS Enterprise
et Portal et les nouvelles capacités
proposées par Esri. Cette fois, c'est
un autre partenaire d'Esri Suisse,
INSER, qui réalise l'intégration.
« Plus qu'une mise à jour, le
géoportail 2.0 est une toute nouvelle
application ! C'est un hub pour
toutes les données référentielles
du CICR. C'est également une
passerelle vers les ressources
et informations géospatiales en
ligne avec plus de 170 couches
d'informations disponibles pour être
interrogées, superposées, stylisées
en une application sur mesure ».
Opérationnel depuis juin 2021,
ce nouveau géoportail permet la
consultation de couches internes et
externes à l'aide de FME, permet de
partager, imprimer et exporter des
cartes. Plus conviviale, l'interface
propose une fonction « Près de
moi » pour rechercher des lieux par
proximité, ou une autre pour ajouter
des données à partir d'ArcGIS Online
et de la section « Suggéré pour
moi ».
Des solutions en
développement :
modélisation 3D
à partir d'images
de drone, deep
learning sur des
images satellites
et détection
automatique
d'ouvrages
bombardés.
Vues sur le
Geoportail 2.0 et les
services proposés.
Da n s les pro c hains mois , ce
géoportail pourrait servir de point
d'entrée vers la myriade d'autres
solut ions dont cer taines sont
encore en développement. Il s'agit
de services plus « classiques »,
comme le « Self Geoservices ».
Il permet aux ut i l isateurs de
gagner un temps précieux en
réalisant seuls des extractions
rapides et concevoir, par exemple
à par tir d'OSM highways value
mapper, sa propre carte routière.
Il y a également un guichet pour
obtenir à la demande des cartes,
en format papier ou numérique,
ou des Webapps interac tives.
« Nous développons entre 10 et 15
applications par an, explique Maaz
Sheikh, GIS & Mapping Associate à
Genève. Ces tâches sont planifiées
sur l'année au fil des sollicitations,
mais elles peuvent être mises de
côté en cas de situation d'urgence
mobilisant l'ensemble de l'équipe.
Généralement, nous réalisons un
mini cahier des charges avec l'unité
demandeuse. Elle nous détaille ses
besoins et ses idées de données.
Le plus souvent, nous construisons
l'application avec Arcade à partir
des ressources et des données
existantes ou nous en éditons des
nouvelles ». Ce travail se réalise
en lien avec le terrain où une
grande production cartographique
s'effectue via ArcGIS Online par les
GIS Officers, référents locaux du SIG.
L'équipe produit d'autres solutions
plus innovantes comme la « Mobile
Data Collection ». Construite à
partir des applications Survey123,
Col lec tor et QuickCapture, sa
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particularité est d'ajouter à ArcGIS
Por tal un plug-in de sécur ité
pour que les GIS Officers utilisent
pleinement ces applications sans
contraintes liées à la confidentialité
des données ou à la gestion de
données sensibles. « Nous testons
aussi l'analyse d'images satellite
par Intelligence artificielle, détaille
Maaz Sheikh. Nous étudions
des photos avant/après ou bien
mesurons l'évolution de l'empreinte
carbone ou de thermographie pour
détecter et identifier de manière
automatisée les évolutions d'un
secteur urbain, les dommages à des
bâtiments suite à des explosions ou
bombardements, l'augmentation
de population dans un camp de
réfugiés, etc. Les flux de données
peuvent être en temps réel, par
exemple pour suivre la vaccination
de cheptels de petits ruminants
à l'échel le de plusieurs pays.
L'an passé, nous avons éprouvé
plus de 120 modèles aboutissant
à des données fiables à 90% !
Autre innovation : pour créer des
modélisations de surfaces 3D, nous
utilisons Drone2Map avec ArcGIS
Pro, mais aussi Pix4Dmapper ».
Autant de services qui enrichiront
le géocatalogue du CICR d'ici la fin
de l'année...
Enfin, Yann Rébois mobilise son
équipe sur un projet qui lui tient
à cœur : GIS for authorities. « Si
98 % des usages SIG se réalisent
en inter ne, le CICR trava i l le
souvent avec des organisations et
administrations gouvernementales
qui ne disposent pas de licences Esri
et n'ont parfois pas les moyens pour
cela. Nous voulons créer une plateforme
pour travailler facilement
avec eux lors de crise ou d'urgence.
Pour cela, nous envisageons
l'utilisation d'outils Open Source.
Nous discutons également avec Esri
pour étendre les accords non profit
à ce type de situation ».
SIGMAG
Xavier Fodor
SIGMAG - N°29 - Juin 2021

Table des matières de la publication SIGMAG - N°29 - Juin 2021
