La revue RH&M - N°90 - Juillet 2023 - 35

Performance sociale
MIEUX VIVRE EN ENTREPRISE
Poissy bien être : le sport au service
de la performance
activité sportive sur le temps de travail
(gym d'entretien, natation, marche nordique
etc.), chaque semaine pendant un
cycle de 3 mois.
ANTOINE
RIALLAND
DGRH I Direction
générale / Ville
de Poissy
Lauréat des Trophées
Mieux Vivre en
Entreprise 2022
Pourquoi Poissy bien être ?
Commune de 40 000 habitants (800
collaborateurs) située dans les Yvelines,
Poissy a engagé dès 2014 un pacte de
transformation de l'administration -
PACTE RH - dont l'un des axes fondamentaux
est la qualité de vie au travail
de ses collaborateurs.
POISSY BIEN ETRE - ou « PBE » est
l'une des mesures phares de ce dispositif,
à côté d'autres outils comme le
centre de formation interne ou encore
l'assistance psychologique H24 pour
nos agents...
Créé en janvier 2017 à l'initiative du
Maire de l'époque Karl Olive, PBE est
un outil de cohésion sociale et d'amélioration
des conditions de travail pionnier
dans la fonction publique, qui offre
à nos collaborateurs qui le souhaitent,
avec accord de leur manager, 2 heures
hebdomadaires pour pratiquer une
Pour comprendre la genèse de PBE, il
est important de rappeler que ce dispositif
s'inscrit dans un contexte bien
particulier. Grâce à l'engagement et
l'exemplarité professionnelle de nos
collaborateurs, nous avons réalisé dès
2014 des économies majeures à travers
la mise en place d'un vaste plan d'économies
de gestion, tout en optimisant
la qualité de service aux habitants. Sans
eux, nous n'aurions jamais pu relever
ce défi, alors que notre commune était
confrontée à des baisses de dotation
d'Etat sans précédent. Dans le même
temps, nous avions constaté que l'absentéisme
pour maladie et accident du
travail générait chaque année un coût
de 2 millions d'euros, dont 1,5 million
directement imputés sur le budget
communal puisque dans la fonction
publique c'est l'employeur qui prend
en charge les arrêts maladie.
Partant de ce contexte, le postulat initial
de PBE était simple : inciter nos agents
à pratiquer du sport les rendrait mieux
dans leur corps, mieux dans leur tête
et donc moins absents et encore plus
performants.
Un dispositif audacieux !
La mise en œuvre de PBE constitue
une première dans la fonction publique
territoriale, qui n'aurait pas vu le jour
sans plusieurs facteurs indispensables :
d'abord, il a été impulsé par le Maire
de la commune, et unanimement soutenu
par les organisations syndicales.
Ensuite, les différents services acteurs
et relais du dispositif ont travaillé main
dans la main : DG, sports, communication,
juridique, et in fine, le top management.
Nos managers sont associés
à l'inscription des membres de leurs
équipes ainsi que la DRH, qui centralise
les inscriptions, organise les groupes et
les transmets à la direction des sports :
ce sont nos éducateurs et nos équipements
sportifs qui sont mobilisés. Enfin,
de nombreux partenaires externes ont
dès l'origine soutenu notre initiative : la
médecine du travail, la CPAM ou encore
la mutuelle nationale territoriale.
Un outil gagnant-gagnant
Depuis 2017, PBE s'est inscrit durablement
dans le paysage de notre organisation.
Avec
un recul de 6 ans, nous n'avons
jamais rencontré aucun problème de
continuité des services. Mieux, le dispositif
s'est considérablement développé
et apparaît comme un vecteur de cohésion
sociale sans comparaison : 16 activités
sont désormais proposées contre
6 en 2017, réunissant 70 services et des
collaborateurs de toute strate hiérarchique.
A chaque session, entre 20% du
personnel s'inscrit (250 agents) obtient
une note globale de 4,9 sur 5 au dernier
questionnaire de satisfaction, les participants
notant une amélioration physique
et psychologique, une diminution
du stress, le ressenti d'un réel bien-être,
et amélioration de la cohésion.
PBE s'analyse également comme
un véritable levier de performance
publique : associé à notre plan d'amélioration
des conditions de travail, il
nous a permis de diminuer notre taux
d'absentéisme compressible et donc de
générer des économies de gestion, dont
une part est réinjectée chaque année
dans la prévention, dans une logique
de cercle vertueux.
LA REVUE RH&M N°90 | JUILLET 2023 | P.35
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