La revue RH&M - N°90 - Juillet 2023 - 16

LES ENTRETIENS RH&M TÉMOIGNAGE DE INSEAD
Nathalie NAWROCKI
Director of Corporate Partnerships, INSEAD
Propos recueillis par :
Edgard ADDED, Directeur de la Revue RH&M
Rapportrice : Sophie COURTANT,
Executive coach
TRANSFORMATION MAJEURE
DE LA FORMATION DES DIRIGEANTS
La vocation de l'INSEAD est de former
des dirigeants. Quel niveau de
dirigeant ?
Notre école est connue pour son programme
MBA, classé numéro un en
Europe et parmi les premiers au monde
selon le Financial Times. Mais l'INSEAD
dispense plusieurs types de formations.
Elles vont du Master en Management,
Master en Finance, au MBA ou Executive
MBA pour les programmes diplômants,
jusqu'au Doctorat ; et en ce qui
concerne les programmes exécutifs, il
s'agit de formations très haut niveau,
niveau board ou PDG, DG. L'INSEAD
propose aussi de nombreuses formations
à destination des cadres intermédiaires,
N-1, N-2, N-3.
Notre vocation à l'INSEAD c'est avant
tout de former des cadres responsables,
qui transforment le monde de l'entreprise
et la société, et ceci est valable à
tous les niveaux d'encadrement.
Quelles sont, pour vous, les
caractéristiques personnelles
du dirigeant de demain ?
Dans un monde en mutation, les caractéristiques
du dirigeant de demain évoP.16
| JUILLET 2023 | N°90 LA REVUE RH&M
luent constamment. Il doit s'adapter et
naviguer entre d'un côté la nécessité de
répondre aux besoins des salariés, et de
l'autre, le maintien de la performance de
l'entreprise.
Pour nommer quelques notions clefs,
je dirais d'abord que le dirigeant de
demain est avant tout un leader agile et
responsable. Le leadership est un élément
essentiel pour diriger une entreprise
ou une équipe. La capacité de prise
de décision est également cruciale. C'est
un thème que l'on développe de plus en
plus, aujourd'hui les dirigeants doivent
prendre des décisions toujours plus
complexes et toujours plus rapidement.
Mais le dirigeant de demain est également
empathique, c'est un gage de
confiance et d'amélioration de la collaboration,
dans un contexte d'encadrement
de moins en moins descendant
et davantage horizontal. Il s'engage sur
les questions d'équité, de diversité, de
bienveillance pour installer une culture
d'entreprise durable, il exerce un management
inclusif. Il doit également développer
sa capacité à communiquer, être
très clair sur la stratégie.
La fonction de PDG est en train de
disparaitre au profit de la fonction
DG. Quel est votre point de vue et en
quoi cela modifie votre approche ?
La fonction de «PDG» est de moins
en moins la norme en France, au sein
des grandes entreprises. Il s'agit d'une
spécificité que l'on retrouve moins à
l'international, avec des fonctions de
chairman et Chief executive officer bien
identifiées. De plus en plus, les grandes
entreprises montrent un intérêt croissant
pour une gouvernance dissociée.
La gouvernance est d'ailleurs l'un des
sujets clef que nous enseignons actuellement
dans nos programmes de formation.
Quelles
sont les grandes tendances
qui contribuent à modifier vos formations
: transition écologique,
sens au travail, guerre des talents à
l'international, digitalisation, quantique,
principalement en matière de
compétences ?
Toutes les tendances que vous évoquez
ont influencé nos formations.
Notre approche est à la fois axée sur
la recherche académique, et sur ce que
souhaitent nos clients.
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