La revue RH&M - N°87 - Octobre 2022 - 19

ANALYSES
illustrer tout cela : la retraite, c'est environ
14% des dépenses de l'État. La retraite
en France est constituée de trois principaux
piliers. Le socle de base, les régimes
complémentaires, c'est-à-dire l'AGIRC et
l'ARRCO, qui ont fusionné en 2019, et les
régimes supplémentaires. C'est essentiellement
sur ce troisième pilier que porte la
loi PACTE. L'objectif de cette réforme est
de dynamiser cette partie-là de la retraite,
qui est facultative, afin d'encourager grâce
à des incitations fiscales, les entreprises
et les salariés à mettre en place des dispositifs
d'épargne supplémentaires par
capitalisation.
Quelques points importants : Le premier,
c'est que l'on constate un vrai intérêt des
salariés, chose que l'on ne voyait pas
avant, notamment au niveau des organisations
syndicales.
Le deuxième point, c'est que la retraite
supplémentaire, historiquement était
moins suivie par les salariés et l'est davantage
aujourd'hui avec l'accélération du
phénomène de regroupement des acteurs
du marché, intégrant ainsi l'épargne salariale
et la retraite. L'épargne salariale est
très suivie, parce qu'il s'agit de plans à
court terme. Aujourd'hui, les outils utilisés
en épargne salariale se transposent en
retraite, ce qui fait que mécaniquement,
les salariés s'intéressent davantage à ce
qui se passe en retraite. C'est ce qu'on
appelle aujourd'hui des acteurs uniques,
avec des agrégateurs qui donnent des
informations sur les deux sujets concomitamment.
Cela permet aux salariés
d'avoir une meilleure information et de
mieux préparer leur retraite.
Le troisième point, c'est la digitalisation.
On voit que les outils sont de bien
meilleure qualité, transactionnels généralement,
qui permettent aux salariés
de faire des versements en ligne. Tout
cela est de nature à fluidifier le système
et à permettre aux salariés de faire plus
facilement leurs opérations et de suivre
davantage leur dispositif.
C'est autant de points qui font que la
retraite devient vraiment individualisée.
Delphine LANCEL
Catherine, comme l'a surligné
Valéry, l'individu devient au cœur
du dispositif. Alors comment
vois-tu les choses sur l'accompagnement
renforcé des collaborateurs
sur ce sujet ?
Catherine LEROY
Déjà, Delphine, je dois dire que je souscris
intégralement à tout ce que vient de dire
Valéry sur le contexte tel qu'il l'a planté.
Et cette sensibilisation accrue des salariés
rend aujourd'hui leur accompagnement
encore plus nécessaire, parce que malgré
tout, la retraite est un élément qui reste
encore complexe pour eux et anxiogène.
Deux chiffres pour souligner la qualité des
dispositifs en France :
* Les salariés sont 74% à penser que l'entreprise
a réellement un rôle à jouer
dans cette préparation à la retraite.
Donc c'est déjà un élément important
qui positionne complètement le sujet de
la retraite dans le domaine de l'épargne
collective.
* 2/3 d'entre eux sont réellement inquiets
sur le devenir de cette retraite. Qui dit
pédagogie, dit prise de conscience et la
prise de conscience peut amener à l'anxiété.
Du coup, cet accompagnement est
vraiment primordial aujourd'hui.
Chez Amundi, nous concevons l'accompagnement
autour de trois dimensions :
1 - accompagner cette sensibilisation. À
travers des éléments pédagogiques qui
vont leur permettre de mieux comprendre
le contexte de la retraite. A travers des formations
également. Et puis, grâce à des
outils de simulation comme « le bilan de
retraite individuel », qui va permettre aux
salariés de calculer, d'évaluer, de corriger
si nécessaire et d'optimiser ses droits à la
retraite.
2 - accompagner le passage à l'acte. Pour
ça, on propose, chez Amundi, une plateforme
digitale que l'on veut résolument
intuitive et transactionnelle, qui va permettre
de gérer et piloter sur le même
espace, tous les dispositifs que l'entreprise
aura confiés à Amundi, qu'on soit dans un
dispositif d'épargne salariale ou d'épargne
retraite, compte-titres ou assuranciel et
de pouvoir ainsi avoir une vision globale
et facilitée de tous ces avoirs. Dans cette
plateforme et dans cette application sur
smartphone, le salarié va pouvoir trouver
des outils d'optimisation fiscale et
des outils de conseil en gestion financière.
3 - Préparer sa retraite, c'est la gérer. Et
la gérer, c'est disposer de deux choses :
* Des briques d'investissement d'une part
optimisées pour tenir compte de cet
horizon assez long que peut être celui
de la retraite et de services d'autre part
pour mieux les assembler entre elles en
fonction de la situation du salarié. On
va ainsi proposer des services de gestion
pilotée, par exemple, des outils type
robo-advisor de conseil en investissement
pour aller chercher les arbitrages
les plus intéressants en fonction de sa
situation personnelle et des marchés.
* Avoir une épargne qui tient compte des
grands défis de demain sur le plan environnemental,
sociétal et gouvernance et
qui va proposer une stratégie d'investissement
durable. Je crois que lorsque l'on
est dans le domaine de la retraite, avec le
long terme et la nécessité de tenir dans le
temps, la durabilité est un des éléments
primordiaux qui prend tout son sens.
Delphine LANCEL
Nicolas, en tant que C&B, tout ce qui
a été dit jusque-là, comment ça se
traduit ? Quels sont les enjeux dans
l'entreprise ? Sur quels aspects porter
l'effort ?
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