La revue RH&M - N°84 - Janvier 2022 - 14

LES ENTRETIENS RH&M TÉMOIGNAGE DE ENEDIS
artificielle. Puis, cela a été retravaillé par
plusieurs milliers de salariés pendant les
vacances d'été 2020 pour construire les
propositions de notre « Projet Industriel
et Humain 2020-2025 ». Nous l'avons
déployé non pas du haut vers le bas, mais
en partant du bas, c'est-à-dire que ce sont
les managers d'équipes qui l'ont déployé
partout dans l'entreprise. Aujourd'hui, un
peu plus d'un an après, 93 % de nos salariés
disent qu'ils connaissent ce projet.
Notre projet d'entreprise est très simple
et volontairement très concret. Il s'appuie
sur deux piliers :
* Mettre nos compétences au service de la
transition écologique ;
* Simplifier notre quotidien pour simplifier
la vie de nos clients.
Simplifier notre quotidien consiste à s'attaquer
à des questions concrètes comme
la prise de travail sur chantier, les systèmes
d'information, la flotte de véhicules,
le fonctionnement managérial, les
cursus de formation...
Nous avons également pris huit engagements,
comme celui de diviser par deux
les délais de raccordement, de réduire
notre empreinte carbone, de porter le
taux d'engagement des salariés à 70%
(contre 59% en 2019). Notre projet est
porté par des enjeux de compétences,
de formation, de confiance, de style de
management, d'un fonctionnement collaboratif,
de co-construction et de transversalité.
Quel
est le point de vue
des syndicats dans tout cela ?
Ont-ils contribué au projet ?
Nous les avons prévenus de la démarche.
Et ils ont apprécié parce que pour beaucoup
d'entre eux, ce sont des réalisations
très concrètes et opérationnelles sur lesquelles
ils demandaient que l'on travaille
depuis longtemps. Mais cela ne remplace
pas le dialogue social. En réalité, c'est
une concertation à quatre : l'entreprise,
le management, les salariés et les organisations
syndicales.
Nous avons créé des comités des parties
prenantes en région qui suivent l'évolution
de notre projet d'entreprise, mais
également un comité interne de salariés
tirés au sort, qui vient challenger le
Comex. Nous avons proposé aux organisations
syndicales représentatives d'y
envoyer un représentant. Pour l'instant,
nous en sommes à un sur quatre, mais
nous espérons qu'il y en aura plus.
En lien avec l'actualité, quelles sont
les conséquences du télétravail
chez Enedis ?
Avant la crise Covid, nous avions déjà
un accord télétravail à deux jours par
semaine et l'entreprise comptait 5 000
conventions de télétravail.
Du jour au lendemain, au moment du
premier confinement c'est-à-dire en 48
heures, 25 000 salariés ont basculé en travail
à distance. Nous avons donc expérimenté
un dispositif de travail à distance
massif pendant la période Covid, avec des
plus et des moins. Plus de confort, plus
d'autonomie, plus de responsabilités pour
beaucoup de salariés et plus d'efficacité
sur certains types de réunions. Des moins
avec l'isolement, les petits logements...
P.14 | JANVIER 2022 | N°84 LA REVUE RH&M
Nous avons décidé de faire le bilan pour
aller vers un accord de travail à distance
ambitieux et définitif, entré en vigueur
au 1er septembre, et signé avec trois
organisations syndicales sur quatre.
C'est un accord prévoyant dix jours au
maximum de travail à distance par mois.
Ce dispositif est porté par un « projet
collectif de fonctionnement d'équipe »,
c'est-à-dire que les managers avant d'accepter
les demandes de télétravail des
salariés réfléchissent avec leurs équipes
aux activités qu'ils font mieux ensemble.
Réfléchir à un projet d'équipe, c'est faire
du team building, être créatif, se challenger,
s'épauler, se réconforter. Ce n'est
pas forcément gérer la réunion budgétaire
que l'on ferait peut-être mieux à
distance, plus vite et plus efficacement.
Cela permet de définir également les
jours de présence sur site, les projets
communs et le fonctionnement collectif.
Votre nouveau projet a été
construit selon le même processus
que pour l'élaboration d'une
raison d'être stratégique.
Envisagez-vous de le traduire
en raison d'être stratégique
d'Enedis ?
En effet, notre démarche aurait été exactement
la même si l'on avait voulu aboutir
à une raison d'être. Nous sommes une
entreprise d'aménagement du territoire.
Évidemment, la responsabilité sociale
est dans notre ADN.
Notre raison d'être, c'est d'être le service
public préféré des Français, au service
de la transition écologique de tous les
territoires. Pour nous, l'étape d'après,
c'est de réfléchir à nous transformer en
entreprise à mission.
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