La revue RH&M - N°84 - Janvier 2022 - 10

LE GRAND ENTRETIEN
les leviers d'attractivité et de fidélisation,
et d'anticiper les évolutions
futures du métier. Nous sommes en
passe de mettre en place les mêmes
réflexions sur les mécaniciens.
Un autre enjeu se situe au niveau des
cadres du TOPEX de 100 personnes,
puis du Top 500. Sur cette population,
nos enjeux sont principalement d'avoir
les bonnes personnes à la bonne place
au bon moment, d'avoir la capacité à
proposer des parcours de développement
en interne et d'anticiper. Chez
Transdev, nos équipes d'encadrement
doivent avoir à la fois la capacité à travailler
en autonomie avec un vrai esprit
entrepreneurial, et en même temps ils
doivent aussi avoir la capacité à mettre
en œuvre la stratégie Groupe, nos
valeurs et à donner du sens.
En France, Transdev est un acteur
très engagé. Caroline Gonin est la
présidente de la Commission sociale
des transports urbains et la vice-présidente
de la Commission sociale des
transports ferroviaires. Quant à moi,
je suis Président du Groupement Interprofessionnel
du Transport et de la
Logistique (GITL) au sein du Comité
exécutif du MEDEF.
Enfin, la fonction RH porte la dimension
diversité et inclusion de l'entreprise.
Dans un secteur historiquement
masculin, c'est un énorme enjeu pour
que notre entreprise soit à l'image des
personnes qui bénéficient de nos services.
Or, les femmes représentent en
moyenne 60% des passagers des transports
publics, contre seulement 23% de
nos effectifs. C'est loin d'être suffisant.
Nous sommes engagés pour une plus
grande parité sur tous nos métiers avec
des objectifs chiffrés à tous les niveaux
de l'entreprise.
Pouvez-vous illustrer votre
reconquête par une mesure
phare ?
Nous avons proposé des journées gratuites
aux usagers. Avec les collectivités
locales, les gouvernements des différents
pays et l'Europe, nous travaillons
sur les enjeux de transition énergétique
et le rôle des transports publics. Caroline
et moi rencontrons régulièrement
les fédérations et les confédérations, en
plus de nos syndicats internes. Nous
entretenons un dialogue permanent
sur les enjeux du secteur. L'arrivée du
véhicule autonome est un séisme en
termes de business model et d'évolution
de métier. Les premiers bus sans
chauffeurs pourraient circuler dès
2023 ou 2024. Nous sommes très vigilants
quant aux possibilités de disruption
de nos métiers. Nous réfléchissons
avec les conducteurs à leur évolution
en superviseurs.
Pouvez-vous nous parler
de votre raison d'être ? Son
élaboration, son rôle dans votre
stratégie de reconquête ?
Notre raison d'être est écrite, présente
en interne dans tous les pays, mais pas
dans nos statuts. Nous avons réfléchi
à ce qui pouvait motiver l'ensemble
des personnes au sein du Groupe
à se lever le matin, d'abord avec le
Comex, le TopEx et le Top 500. Puis
nous l'avons testée sur le terrain début
2020 et modifiée. Elle est simple et
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concrète : « permettre à chacun de se
déplacer chaque jour, grâce à des solutions
sûres, efficaces et innovantes, au
service du bien commun ».
Les femmes et les hommes priment sur
la technologie. La qualité relationnelle
avec le conducteur est essentielle à la
qualité du service. La mobilité du quotidien
a guidé notre recentrage sur des
activités de B to G et à sortir d'activités
de longue distance en B to C.
La notion de « bien commun » est arrivée
par l'apport de nos collaborateurs.
Au-delà de la sécurité sanitaire, nous
sommes au service des habitants et de
leur territoire, de son développement
harmonieux et durable. Notre enjeu
d'acteur du transport public est de
participer à la cohésion sociale et territoriale.
Ainsi,
à 50 km au sud de Paris, toutes
les 5 minutes, un autocar avec wifi vous
amène, en 20 minutes chrono à la gare
de Massy où vous accédez au réseau
parisien. C'est un succès. À très long
terme, il faut repenser l'urbanisme, si
l'on veut demain avoir des zones de vie
plus durables avec une alternative à la
voiture.
Quel mot-clé caractérise
la spécificité de Transdev
et son Comex ?
Ce qui est essentiel, c'est la connaissance
des territoires et la compréhension
de ce qui s'y passe. D'où la
composition du Comex qui privilégie
le terrain et notre organisation volontairement
très décentralisée. C'est un
Comex des territoires, de lieux de vie.
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