La revue RH&M - N°77 - Avril 2020 - 43

assimiler comme le nouveau format
des réunions. Tout le monde pourrait
y gagner en efficacité. Cette nouvelle
valeur, par défaut, pourrait devenir
un véritable « coup de pouce » pour
les organisations qui verraient augmenter considérablement les heures
à consacrer aux diverses tâches de
travail pour chaque collaborateur.
Un « coup de pouce »
pour la planification
L'erreur de planification apparaît
souvent au sein des organisations.
Cette tendance, chez les uns et les
autres, sous-estime, le temps nécessaire pour accomplir une tâche
future. Cette erreur de planification
est à mettre en lien avec le biais
d'optimisme. Pour autant, les plans
stratégiques ne cessent d'augmenter
dans les organisations. Des travaux
montrent que l'exploitation d'intentions de mise en œuvre permet d'atteindre plus aisément les objectifs
fixés et change les comportements
en termes de planification à élaborer. Le « coup de pouce » préconisé
pour contrer ce biais cognitif chez
les collaborateurs est de planifier et
de communiquer librement sur ses
propres objectifs à atteindre devant
autrui. Une forme d'engagement se
dessine ainsi devant ses pairs. Pour
plus d'efficacité, ces engagements
peuvent être actés par trimestre (et
non par semestre ou annuel). Chaque
collaborateur peut aussi choisir les
outils appropriés pour évaluer ses
progrès parcourus. Le simple fait
d'énoncer ouvertement ses plans
semble réduire l'excès de confiance
et parait réduire le biais d'optimisme.
Un « coup de pouce »
pour les tâches
e fait de travailler dans un environnement de bureau où les distractions et
nuisances sont parfois trop présentes
(ex. open-space) rend encore plus
pénible une productivité souhaitée
et handicap le travail de concentra-

tion ou en profondeur. De plus en
plus de tâches demandent des efforts
cognitifs sur des périodes plus longues où la concentration est exigée.
Les « coups de pouce » peuvent, ici
encore, avoir leur rôle à jouer, pour
le plus grand nombre, en mettant
en cause les règles par défaut ou en
introduisant de nouvelles règles par
défaut. Il est possible, d'adopter, par
exemple, une journée "sans réunion",
comme le font déjà beaucoup d'organisations, ce qui impacte positivement la productivité de chacun.
De plus, cette règle par défaut peut
se combiner avec une journée de
travail à domicile (ou télétravail), ce
qui encourage l'autogestion et l'autonomie des collaborateurs.
Un autre « coup de pouce » peut
contribuer, de façon significative, à
améliorer l'environnement de travail pour le rendre moins distrayant
et nuisible à la concentration et à la
productivité. Par exemple, les collaborateurs peuvent être sensibilisés
à leurs propres actions distrayantes
par des comportements automatisés
hyperconnectés (ex. vérification trop
fréquente des courriels, navigation
errante sur le Web, médias sociaux).
Modifier le paramètre par défaut
dans le logiciel de courriel et en
désactiver les effets sonores ; régler
la fréquence de synchronisation de
la boîte de réception du courriel
une fois par heure, peuvent être des
« coups de pouce » simples et rapide
à exécuter.

Un « coup de pouce » pour
le partage des connaissances
Enfin, le partage des connaissances
semble être un levier important du
succès de l'innovation pour des organisations. L'innovation se nourrit de
mélange d'idées, d'interactions entre
différents domaines de recherche,
d'une attitude diversifiée et ouverte
de chacun. Il semble, aujourd'hui,
difficile d'innover seul dans son coin

de bureau. Un « coup de pouce »
peut rendre plus profitable l'innovation d'une organisation, en
favorisant les interactions entre les
collaborateurs. Par exemple, l'entreprise Google a investi dans des
micro-cuisines dans le but de fluidifier le transfert de connaissances.
Cette façon simple, conviviale et
informelle offre aux collaborateurs
des différents départements de se
rencontrer dans les restaurants et
les cafés de l'entreprise. Ces environnements sont aménagés de façon
architecturale afin de créer la meilleure atmosphère possible pour la
discussion et l'échange d'idées. Une
autre démarche « coup de pouce »
identique a été priorisé pour favoriser le transfert de connaissances par
l'un des plus grands fournisseurs
automobiles qui détient, chaque
année, les plus grands brevets dans
son domaine d'activité.

Références bibliographiques :
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LA REVUE RH&M N°77 | AVRIL 2020 | P.43

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