ParaMag - N°406 - Juillet/Août 2021 - 47

et supportant une lourde charge.
La coupole centrale a son propre cône
de suspentes, comme un parachute
hémisphérique classique. Elle est bordée
sur son pourtour d'une collerette formant
une sorte de deuxième voilure, équipée
elle aussi d'un cône de suspentes
distinct. Les deux cônes de suspentes
sont de longueurs différentes, et reliés
entre eux par une poulie installée sur
des estropes centrales. C'est dans cette
poulie qu'est installée une corde de
commande. Une traction sur cette
commande permettait de régler la
vitesse de descente en faisant varier
la surface portante.
Durant cette manœuvre, les embases
des cônes de suspentes se rapprochaient,
le bord de fuite de la collerette
extérieure se relevait sous la force du
vent relatif. En bout de course sur la
corde de commande, la collerette
extérieure flottait autour de la coupole
centrale. Dans cette configuration,
la surface de la collerette ne portait
presque plus, seule la coupole centrale
restait efficace et le parachute
descendait donc plus vite.
Cette configuration pouvait être utile par
grand vent, pour accélérer la vitesse de
descente, ce qui permettait de couvrir
moins de distance en étant moins
déporté.
Par relâchement sur la corde de commande,
la coupole centrale remontait,
la collerette extérieure reprenait sa
position standard et la vitesse de
descente redevenait standard elle aussi.
La collerette extérieure pouvait jouer
aussi un rôle directionnel par action dissymétrique
sur un groupe de suspentes
extérieures. Seule la collerette extérieure
se déformait, tandis que la coupole
centrale restait fixe et non déformée.
Photos ci-dessus
Qu'il soit vu de dessus ou de dessous, le parachute Menget est très reconnaissable par son concept original à
deux coupoles et double suspentage. Sur ces photos, un modèle M20.
Archives Francis Heilmann
Père Noël en parachute, une première ?
Couverture de l'hebdomadaire «la Vie Aérienne»
du 26 mai 1936 : sur l'aérodrome de Guyancourt ,
Suzette O'Nill, fait une démonstration devant
la promotion Wateau des Infirmières de l'Air.
Elle est équipée d'un parachute Aviorex
sans cuissardes.
Archives Musée du parachutisme à Strasbourg
L'aérodrome de Guyancourt, dans le département français des Yvelines,
a été créé par la Société des avions Caudron en 1930. Il a fermé en 1989.
Avant la guerre, outre le premier saut en parachute biplace de Jacques Menget
et Pierre Raphaël, il a été le théâtre de quelques premières aéronautiques :
n En 1933, Charles Fauvel y a essayé son aile volante de type A.V.21,
à la forme bizarre,
n Le 8 août 1934, Hélène Boucher, aux commandes d'un Caudron-Renault,
y a réussi un double record de vitesse : 412 km/h sur 100 km et 1 000 km
à la moyenne de 409 km/h,
n Le 11 août 1934, autre coup d'éclat pour Hélène Boucher qui y a établi
un nouveau record du monde féminin à 445 km/h,
n En mai 1936, Suzette O'Nill, première infirmière parachutiste de France,
y fait une démonstration devant la promotion Wateau des Infirmières de l'Air
(voir photo ci-contre).
n Le 3 décembre 1938, un Père Noël y descendait du ciel en parachute,
les bras chargés de cadeaux, pour les enfants de Guyancourt et de Voisinsle-Bretonneux.
Il s'agissait de Jacques Menget, sous un parachute Menget,
qui est peut-être (aussi) le précurseur d'une pratique encore utilisée
couramment de nos jours.
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HISTORIQUE
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