ParaMag - N°406 - Juillet/Août 2021 - 45

Largement illustré de photos originales
d'époque, dont certaines dédicacées par
Jacques Menget lui-même, cet article
est également accessible gratuitement
en version ParaMag numérique
(voir lien en encart).
Dans les années 1910-1920, la plupart
des sauts se faisaient de ballon.
Pendant la Première Guerre mondiale,
les aérostiers étaient équipés de parachutes
de sauvetage. En France, les
premiers sauts d'avion sont survenus
avec le sauvetage de l'aviateur Pegoud,
le 19 août 1913, puis avec le saut volontaire
de l'inventeur Jean Ors, le 12 février
1914 à Juvisy, depuis un monoplan
piloté par Lemoine.
Mais pour l'expérimentation technique,
il était assez courant de tester les
parachutes à basse hauteur, moins de
50 mètres, à partir de ponts, de viaducs,
de buildings (aux États-Unis).
Car avant 1950, le parachutisme avait
essentiellement deux objectifs :
le spectacle et le sauvetage. Personne
ne parlait encore de «sport parachutiste».
Au milieu des années 30, Jacques
Menget cherche donc à faire connaître
son nom parmi ceux des premiers
fabricants français de parachutes de
l'entre-deux-guerres, dont les plus réputés
sont Lemercier, Jean Ors, Aviorex,
Aérazur, S.G.P. (Société Générale des
parachutes). Jacques Menget devient
cofondateur de la jeune société E.F.A.
(Études et fabrications aéronautiques).
La Première Guerre mondiale avait déjà
apporté un usage militaire au parachute,
utilisé comme moyen de sauvetage pour
les aérostiers, et ensuite pour les pilotes
d'avion. Plus tard encore, le parachute
deviendra aussi un moyen de transport,
pour les troupes, mais ceci est une autre
histoire, celle qui a ouvert plus largement
la porte à l'industrie du parachute,
dans laquelle vont s'engouffrer,
après la Deuxième Guerre mondiale,
des grandes marques comme Aviorex,
Aérazur et E.F.A. Jacques Menget réside
à Antony, en banlieue parisienne,
et sa première spécialité, c'est acrobate
aérien sur trapèze volant, fixé sous
un avion en vol.
Il est également connu comme inventeur
parachutiste, un ingénieur doublé d'un
expérimentateur, car il saute beaucoup,
totalisant plus de 135 sauts
(c'est énorme à l'époque) et il teste
lui-même ses prototypes.
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Photos ci-contre
En septembre 2016, juste après la Coupe Icare,
Francis et Françoise découvrent le site de la
Romatière de Corbelin, où était installée l'usine
E.F.A., et les parachutes Menget en «grandeur
nature» Ils posent devant une voilure M30
et son conteneur.
Photos Gilles Gallien
Le début de l'article de Francis est
illustré de photos réalisées en 1933
durant les premiers sauts de Jacques
Menget du viaduc de Palaiseau.
Le parachute est de forme hémisphérique,
conventionnelle à cette époque,
et les techniques de pliage sont celles
des sauts de ballon.
La méthode historique (utilisée dès
1784) consiste à s'équiper dans le harnais
et à se laisser tomber sous la voilure
non pliée et suspendue à un point fixe
ou sur l'aéronef (cf. ParaMag n°331 de
décembre 2014, article «Il y a 100 ans...
Suspendus sous le ballon»). Une autre
méthode, plus moderne et devenue
conventionnelle, car utilisée notamment
pour le sauvetage des aérostiers, consiste
à plier la voile dans un conteneur qui est
attaché à un point fixe, comme la nacelle
d'un ballon (voir photo page ci-contre)
ou la balustrade d'un viaduc, par exemple.
Là aussi le parachutiste s'équipe dans le
harnais, qui est relié au bas du cône de
suspension. Le parachutiste dispose de
suffisamment de mous pour se mettre
en place au bon endroit de là où il saute :
pont, bâtiment, ballon ou avion.
Cette technique est encore utilisée de
nos jours, elle est connue sous le nom
de «direct-bag».
Vers la
reconstitution
Le parallèle entre la reconstitution de la
Sailwing de Barish et ce nouveau projet
de reconstitution du tandem M30 de
Menget est flagrant. Dans les deux cas,
le parachute-prototype est atypique et
peu connu de nos jours. Dans les deux
cas, la technique utilisée pour les essais
de l'époque - décollage de pente pour la
Sailwing et saut de pont à basse hauteur
pour Menget - est encore utilisée de
nos jours, et même que la plupart des
pratiquants croient qu'il s'agit d'une
technique moderne !
Pour Francis Heilmann, la grande
différence dans ce nouveau projet c'est
la richesse des éléments dont il dispose.
Concernant la Sailwing, il n'avait pu
>
HISTORIQUE
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