ParaMag - N°406 - Juillet/Août 2021 - 37

Photo du haut
Le début de l'expérimentation n'a pas pu se faire
en France, pays trop compliqué sur le plan
réglementaire. Ces images ont été réalisées lors
du séjour de Skyvibration au Portugal.
Photo Gonçalo Resende
Photo du bas
Fin d'un vol au Portugal, Vincent et Marine filment
Ambroise et sa passagère Mégane. La trace du
fumigène atteste de la vitesse du vol en formation.
Photo Gonçalo Resende
On a pu pratiquer des tonneaux,
des tonneaux barriqués, du vol dos :
on se retrouve vraiment en configuration
de vol en wingsuit.
À quoi est-ce que l'on peut comparer
les performances d'une wingsuit
tandem ? Par exemple, qu'est-ce
que ça donne par rapport aux performances
des premières générations
de wingsuit ?
C'est une bonne question, mais la
comparaison est tout de même difficile,
car les vitesses sur trajectoire sont très
différentes. En wingsuit tandem, nous
sommes sur des vitesses de 220 km/h
à 250 km/h avec un angle de plané
correct.
Les premières wingsuit ne volaient pas
aussi vite, les profils n'étaient pas
aussi performants que de nos jours.
La meilleure référence à prendre,
c'est sur les caméramans qui suivent
la wingsuit tandem et qui eux sont bien
sûr en wingsuit solo. Ils sont équipés
eux aussi d'une wingsuit moderne pour
garder les vitesses nécessaires à suivre
la wingsuit tandem.
On constate que les wingsuits des
générations avant 2015 sont plus lentes
que la wingsuit tandem. Le résultat est
donc vraiment intéressant pour ce qui
est des vitesses et des performances,
et donc des sensations.
Ce résultat est d'autant plus intéressant
pour le passager, car une wingsuit se
pilote avec le corps, comme en freefly.
En vol solo, le wingsuiter n'est pas
enfermé dans une position rigide :
il peut bouger les bras, le buste,
tout en gardant le contrôle de son vol.
Par conséquent, en wingsuit tandem,
le passager étant relié au pilote par
des crochets aux épaules et au bassin,
si le pilote adopte une attitude neutre
dans sa combinaison, qu'il se contente
de la tendre et que le passager entame
des mouvements, par exemple tirer sur
une épaule comme un pilote de wingsuit,
de cette façon il va incliner la wingsuit
tandem et enclencher lui-même
un virage.
Cela demande plusieurs sauts et une
bonne préparation, mais dans ces
conditions un novice peut piloter en
douceur la combinaison.
Bien évidemment le pilote garde le
contrôle et nous avons mis au point des
procédures afin de contrer toute mauvaise
position ou tout mouvement qui
serait néfaste à l'équilibre de vol
et à la sécurité.
Quelles sont ces procédures ?
La première est basée sur la maîtrise générale
du pilote en wingsuit qui doit évidemment
posséder un excellent niveau
technique et une bonne expérience de
cette discipline. Cette maîtrise permet de
garder le contrôle si le passager se met à
faire n'importe quoi. N'importe quoi n'est
généralement pas efficace pour que le
pilote perde le contrôle de sa wingsuit.
En revanche, si le passager, même
novice, adopte une attitude aérodynamique
d'une certaine efficacité,
mais qui ne va pas dans le sens de la
sécurité, par exemple une rotation, les
réflexes classiques d'un wingsuiter solo
pour contrer cette rotation en tandem
ne fonctionnent pas du tout.
Au contraire, ils risquent de l'amplifier.
Il nous a fallu beaucoup de sauts de test
afin de trouver la solution et de comprendre
qu'il fallait raisonner autrement
pour trouver la solution à ce problème
aérodynamique.
En quoi consiste cette solution ?
Pour le pilote en wingsuit, c'est une
affaire de position. Elle consiste à mixer
des positions de relativeur, de freeflyer,
et bien sûr de wingsuiter afin de
conserver un vol rectiligne et d'éviter les
rotations.
Dans l'absolu, un pilote de wingsuit
tandem doit être capable de contrer
un passager expérimenté qui voudrait
engager une rotation ou toute sorte de
mouvements.
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PREMIÈRE
Juillet21:406
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