ParaMag - N°406 - Juillet/Août 2021 - 29

Photo du haut
En matière de sécurité, l'entraînement en soufflerie
et les progrès acquis dans cet endroit restreint ne
peuvent être substitués à la pratique régulière du
parachutisme dans un espace totalement différent.
Groupe ici coaché par Jérémy Saint-Jean
de Los Gringos.
Photo Timothy Parrant
Photo du bas
Séduits par les performances de pilotes expérimentés,
il est de plus en plus fréquent que des parachutistes
totalisant moins de 1000 sauts veulent sauter avec
de petites voiles. Cette éventuelle transition exige
une conscience éveillée pour bien identifier ses
incompétences et compétences.
Photo Yann Coajou
C'est pour cette raison que les dirigeants
de la FFP et l'entraîneur national du
Collectif Relève en vol relatif, Mathieu
Bernier, ont instauré des sauts de mise
en situation parachutiste, pour les jeunes
espoirs qui comptent de nombreuses
heures en soufflerie mais très peu de
sauts d'avion. Ces sauts sont intégrés
dans les stages d'entraînement en saut
d'avion et ont pour but de familiariser les
jeunes avec l'ouverture, le pilotage et la
conduite sous voile ainsi que les atterrissages
afin qu'ils deviennent progressivement
conscients des compétences
qu'ils acquièrent et de celles encore à
développer. Ces sauts ne sont pas liés
avec l'entraînement en chute, les jeunes
peuvent par exemple faire des sauts à
2000 mètres en solo afin qu'ils se familiarisent
avec l'équipement et toutes actions
y étant liées.
« La jeune équipe de vol relatif Aérokart
composée de Tom Mattoni, les frères
Massier et Cameron Mallié, s'avère être
l'exemple parfait de cette situation
nouvelle, explique Mathieu Bernier.
laissant croire que si l'on excelle dans un
domaine, on est juste talentueux et que
par conséquent on est bon partout.
Le fossé entre
le tunnel et le ciel
Le constat établi par Bryan Burke
ci-dessus peut aussi concerner les
pratiquants qualifiés en soufflerie mais
avec une expérience en parachutisme
relativement faible. Les pratiquants de
ce type sont de plus en plus nombreux.
Un bon flyer en wind tunnel n'est pas
immédiatement un bon parachutiste.
Afin de ne pas se mettre en danger
dans le contexte parachutiste, il doit être
conscient des savoir-faire à acquérir.
Il doit être en mesure d'identifier ses
erreurs ou ses lacunes.
Il doit savoir qu'il a encore beaucoup à
apprendre et que sa pratique s'améliorera
à travers l'observation, la réflexion et les
échanges avec les plus expérimentés.
Dans la pratique, le fossé entre le tunnel
et le ciel est vaste. Il n'y a finalement que
les techniques de vol qui sont similaires.
Un excellent flyer en tunnel qui pense
être tout aussi bon dans le contexte parachutiste,
alors qu'il ne totalise que 300
ou 400 sauts, se met systématiquement
en danger.
Ce sont des techniciens de référence
mondiale (champions du monde VR4
indoor 2017 à Montréal, vice-champions
du monde en 2019 à Weembi) en ce qui
concerne les déplacements en vol relatif.
Toutefois, cette avance technique dans
leur progression parachutiste ne doit pas
faire oublier les fondamentaux essentiels
que tout débutant parachutiste doit
apprendre, développer et maîtriser pour
pratiquer la discipline en toute sécurité.
C'est pourquoi nous mettons en place
depuis 2020 (malgré un calendrier
compliqué à cause du Covid) un
entraînement d'avion particulier qui n'est
pas forcément orienté «vol relatif à 4»
mais plutôt axé sur le développement
global des compétences générales de tout
débutant. En clair, l'important est que ces
jeunes sautent de l'avion le plus possible,
dans toutes les configurations possibles
susceptibles d'élargir leur expérience
générale : équipement, séparation/dérive,
ouverture du parachute, pilotage de la
voile, posé, etc.»
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TECHNIQUE
Juillet21:406
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