ParaMag - N°406 - Juillet/Août 2021 - 28

Photo du haut
De nos jours, les facteurs qui peuvent amener le
plus fréquemment aux zones de danger sont liés
à la phase sous voile et aux atterrissages.
Photo Antoine Alacusos
Photo du bas
Pour la jeune équipe de vol relatif Aérokart,
des stages d'accoutumance à la pratique du
parachutisme sont mis en place afin de combler le
fossé entre leur niveau technique très élevé en vol
et leur petite expérience du parachutisme.
Photo Stéphane Mattoni
être un bon pilote, un parachutiste doit
savoir dans quelle phase il se trouve.
Il sera ainsi en mesure d'évoluer,
de continuer à apprendre tout en se
préservant de situations dangereuses.
Femme ou homme
Toutes les statistiques le prouvent :
beaucoup moins de femmes se blessent
ou se tuent que d'hommes. Ces statistiques
sont bien sûr établies au prorata
du nombre de pratiquants pour les deux
sexes. Conseiller et responsable sécurité
à Skydive Arizona depuis plus de 30 ans,
l'américain Bryan Burke travaille au quotidien
sur ce centre de parachutisme étant
l'un des plus actifs au monde.
Ses rapports d'accidents sont précis,
ses observations s'avèrent nombreuses
et ses dossiers sont archivés à l'USPA.
Non seulement Bryan Burke constate
que les hommes sont plus en danger que
les femmes, mais il détermine également
la raison le plus souvent liée à l'ego masculin.
Selon lui, si les femmes se blessent
ou se tuent moins que les hommes,
c'est parce qu'elles sont beaucoup moins
«obsédées» par la reconnaissance et le
regard des autres, ainsi que la pression
de leurs pairs au sein du sport parachutiste.
Les femmes sont également plus
enclines à se protéger. Par conséquent,
elles sont plus susceptibles de prendre
des décisions judicieuses afin d'éviter des
situations marginales, par exemple de ne
pas opter pour une petite taille de voile,
ou de ne pas réaliser des manœuvres
sous voile trop ambitieuses.
La voile qui convient
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« Ai-je récemment changé ma taille de
voile pour une plus petite que celle avec
laquelle j'ai longtemps sauté ou pour une
voile plus performante ? « Si la réponse
est «oui», le parachutiste doit savoir que
sa marge d'erreur sous voile est réduite
de façon conséquente. En changeant de
voile pour un modèle plus performant,
plus rapide, il peut très facilement
retourner dans la phase proche
de l'incompétence inconsciente.
En effet, il ne connaît pas les réelles
performances de sa nouvelle voile,
et il se base sur des compétences
acquises sur une voile plus grande,
moins rapide. De nouvelles compétences
doivent être acquises quand on change
de voile. Découvrir cette nouvelle voile,
apprendre à la piloter se fait par étape
par étape, en se posant les bonnes
questions jusqu'à atteindre la compétence
consciente sans risquer de se
blesser, de «taper», voire se tuer.
J'ai un job
«haute pression»
Le lien avec un travail où l'on est toujours
sous pression et la potentialité d'accidents
para n'est pas celui qui pourrait tout de
suite venir à l'esprit. On pense immédiatement
au stress qui engendre de la
fatigue durant la semaine au détriment
de la vigilance durant les week-ends de
sauts. Si le stress accumulé et donc la
fatigue sont à considérer afin d'éviter
l'accident parachutiste, il existe un lien
insoupçonné que Bryan Burke de Skydive
Arizona a constaté au fil du temps et
de ses rapports d'accident. Il a observé
une forte corrélation entre les personnes
(principalement des hommes) ayant des
métiers à risque ou qui réussissaient dans
les affaires et de graves erreurs de calcul
en parachutisme. Il en a conclu que les
hommes peuvent être amenés à croire
qu'avoir un haut niveau de compétence
dans un domaine, en particulier dans une
profession difficile, signifie pour eux qu'ils
sont tout aussi compétents dans d'autres
domaines, tel que le parachutisme.
En conclusion un compétent conscient
dans un domaine peut être un incompétent
inconscient dans un autre domaine.
Là aussi l'ego peut jouer un mauvais rôle
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