ParaMag - N°406 - Juillet/Août 2021 - 21

et de nombreux enfants venus voir cette
activité inhabituelle. « J'ai eu le privilège
de découvrir Saül en mars dans le cadre
des 60 ans du régiment du service
militaire adapté (RSMA). Nous y avons
inauguré une plaque commémorative
suite à la rénovation de l'église, en 1995,
par nos anciens du régiment. Revenir
sauter ici m'a immédiatement traversé
l'esprit vu la particularité du site »
explique Laurent. « Si je n'avais aucun
doute sur la qualité de l'accueil de ces
habitants au grand cœur, la scène était
presque irréelle tellement l'engouement
pour cette activité nous a touchés.
La Guyane, c'est aussi une terre
d'aventure où les rapports humains
prennent une toute autre dimension.
Dans cette nature abondante
et grandiose, l'Homme est conscient
d'être bien peu de choses ».
Un premier saut de reconnaissance est
effectué par l'équipe. Largués au FL100,
ces parachutistes pourtant habitués au
Népal, à l'Égypte et à bien d'autres
endroits emblématiques restent stupéfaits.
« C'est impressionnant, tout est vert à
perte de vue, seule la piste en latérite
vient faire diversion dans cette immensité
plutôt hostile que peut représenter
la forêt équatoriale » exprime JeanPhilippe.
Aux commandes de l'aéronef,
Charles se met sur axe. Cet expert des
vols au-dessus de la jungle donne les
dernières informations à l'équipe puis
c'est l'ouverture de la porte.
Une fois au sol, tous sont unanimes :
la zone de saut est exceptionnelle,
être ici aujourd'hui est une chance
rare et inespérée !
Le saut de reconnaissance confirme le
caractère atypique de Saül : le village
est enclavé, entouré d'arbres culminant
à parfois plus de 40 mètres. D'ailleurs,
Paul-Henry, qui a eu l'occasion de sauter
au-dessus des sept continents, classe
ce premier saut dans le top 5 de ses
souvenirs les plus emblématiques.
C'est maintenant au tour de Benjamin
de relever le défi lancé par l'association
HVS et de prendre de la hauteur.
Équipé, il écoute avec attention les
derniers rappels de Jean-Philippe
avec qui il réalisera le saut en tandem.
Chaque membre de l'équipe est autour
de lui pour l'accompagner et partager
ce moment de cohésion.
Charles décolle. 15 minutes plus tard,
c'est avec le sourire et une grande
dose d'adrénaline que Benjamin
et Jean-Philippe s'élancent suivis de
toute l'équipe. Le ciel de Guyane devient
une zone de liberté et de bonheur !
« C'est incroyable cette sensation de
légèreté. Le paysage est d'une beauté
à couper le souffle, une vision bien
différente de ce que l'on a l'habitude
d'avoir lors des sorties en jungle ! »
Benjamin, qui sert en Guyane depuis
trois ans, n'est pas avare de superlatifs.
l'objectif est atteint pour l'équipe :
montrer à ceux qui se sont engagés,
sous le feu, pour défendre la France
et ses valeurs, que malgré les moments
de douleur et de doute, ils sont entourés
et capables d'aller toujours plus loin,
plus haut.
Au sol, Benjamin est accueilli par le
colonel Fabrice Lesueur, commandant
le RSMA de la Guyane. Sa joie est
communicative. Le jeune marsouin
rejoindra le 3ème
RIMa cet été avec,
parmi ses souvenirs d'Amérique du Sud,
le premier saut en tandem de l'histoire
de Saül, petit village isolé de Guyane
né au début du XXème
siècle, qui tient
son nom d'un chercheur d'or. n
Photo ci-dessus
Le PC du RSMA-Guyane.
Photo ci-dessous
Le RSMA-Guyane a été un des partenaires
de ce premier saut en tandem sur Saül.
RSMA-Guyane
Créé en 1961 afin de participer
au développement du territoire,
le RSMA-Guyane est aujourd'hui un
dispositif militaire d'insertion professionnelle destiné aux jeunes guyanais âgés
de 18 à 25 ans en échec scolaire ou éloignés du monde du travail. Placé sous la
responsabilité du ministère des Outre-mer, le régiment base sa pédagogie
sur une éducation positive et une formation socioprofessionnelle reconnue.
Il accueille près de 600 jeunes par an. Cette année, il fête ses 60 ans
d'investissement au profit de la jeunesse guyanaise.
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DESTINATION
Juillet21:406
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