ParaMag - N°402 - Décembre 2020 - 22

Photo George Katsoulis

RASSEMBLEMENT
Décembre20:402
paramag.fr

L'AMÉRIQUE ENGOURDIE
Par Patrick Passe

États-Unis, 2020. Au cœur d'une importante période de crises, avec la vague Covid sévissant plus que
dans bien d'autres pays, avec les tensions politiques fracturant le pays à l'approche des élections présidentielles, et avec la nature qui se rebelle en intensifiant chaque été les incendies féroces de Californie,
comment s'est déroulée la saison parachutiste là où le rêve américain des belles années semble s'être
momentanément éclipsé ?

À l'image de la vastitude du pays, les
événements parachutistes sont habituellement nombreux aux US, d'est en ouest
et du nord au sud. Avec un climat qui leur
est favorable quasiment toute l'année,
les plus grands centres de Floride,
d'Arizona, de Californie et du Texas ont
toujours un calendrier bien chargé.
Cette saison, tout fut annulé, bien entendu,
et le port du masque était de rigueur
là où les mini-rassemblements furent
proposés. Parmi les rendez-vous les plus
importants, il était prévu comme chaque
année l'Arizona Challenge à Eloy, la série
des manips P3 à Perris Valley, celles de
Skydive Spaceland à Dallas au Texas et
puis les Nationaux US planifiés cette fois
à Skydive City, à Zephyrhills en Floride.

Confinement

Aux US, la vague Covid a déferlé avec
vigueur quelques semaines après avoir
anesthésié l'Europe. Juste avant son
arrivée, quelques petites manips en vol
relatif se sont déroulées à Skydive Arizona

et Skydive Perris, en février, avec du 16
ou du 20 maximum. Tous les grands
rendez-vous de mai à octobre furent
rapidement annulés. L'espoir de pouvoir
ressauter en petit comité s'est à
nouveau profilé fin juin. Selon les États,
les restrictions et interdictions n'étaient
pas les mêmes.
En Floride, bien que les plagistes
de Miami et de Daytona Beach fassent
circuler le virus à tout va, Skydive Deland
fut le premier centre à faire redécoller un
avion avec une poignée de parachutistes
à son bord, 8 tout au plus dans
un Twin Otter. Pendant ce temps,
Skydive Perris trépignait d'impatience
alors que les conditions étaient plus
drastiques dans une Californie totalement
rouge sur la carte Covid.
Étant depuis longtemps l'un des trois
plus gros centres des US, Skydive Perris
était devenu un centre fantôme, avec les
portes de ses immenses hangars fermées
et toute sa flotte avion en léthargie.

Ouverture

Toutefois, l'équipe Skydive Perris,
comptant une quarantaine de salariés,
anticipait une timide reprise pour début
juillet. Une vidéo réalisée de façon
humoristique fut réalisée puis mise
en ligne pour expliquer le protocole
sanitaire prévu pour la réouverture :
accueil à l'extérieur, gel hydroalcoolique
dès l'arrivée, masque obligatoire,
distanciation dans la file d'attente,
dépôt des papiers dans une corbeille
(licence, fiche de pliage réserve, etc.).
Dans le seul Twin Otter prévu pour cette
modeste reprise, une paroi en plexiglas
fut fixée afin d'isoler totalement le pilote
dans son cockpit. Au nombre de 10,
pas plus, les parachutistes devaient
laisser la porte ouverte jusqu'à
3000 mètres, masque, casque intégral,
gants obligatoires durant la montée.
Tout cela fut scrupuleusement respecté,
et bien plus qu'au cours des quelques
manips organisées en Europe,

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