ParaMag - N°400 - Octobre 2020 - HO4

HISTORIQUE

21/07/06

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HISTORIQUE
La seule photo que nous connaissions de
James Williams avec ses ailes, construites par
Beaucarnot. La surface des ailes est importante,
similaire à celle des ailes de Clem Sohn ou
Harry Ward à la même époque.
Photo F. Dengremont.

Sohn n'est plus seul en plein ciel avec ses
ailes : à Harry Ward en Angleterre, s'ajoutent
William Picune, Manus Morgan, Roland
Kumzak, Donnie Marshall, Schmidt et
quelques autres aux Etats-Unis, sans oublier
Karaksorov, Koslovsky, Smirnov et Samsirov
en Russie. Dès le début la concurrence est
internationale, mais à ce jour aucun parachutiste français n'a encore tenté de faire
l'homme-oiseau. Beaucarnot et Vassard ont
bien construit des ailes... De là à les essayer
en vol en se jetant d'un avion, il y a un pas
qu'ils n'ont pas encore franchi.
Sur la seule photo que nous connaissions du
premier homme-oiseau français, les ailes de
Beaucarnot donnent l'impression d'avoir été
bien pensées, réalisées avec soin. Elles sont
surtout beaucoup plus aérodynamiques que
les ailes de Vassard. Par contre le parachute
ventral Lemercier a le défaut d'être trop
volumineux, il va générer une traînée évidente. Ce sont donc les ailes de Beaucarnot
que Williams va essayer en vol. La surface
des ailes est importante, similaire à celle des
ailes de Clem Sohn ou Harry Ward à la
même époque. Tenter un premier vol avec
un tel matériel demande tout de même beaucoup de confiance en soi, et un courage réel.
James Williams n'en manque pas...
Avec le ton de l'époque, 1937, le journal Les
Ailes commente pour ses lecteurs le vol du
premier homme-oiseau français :
"Icares modernes, les parachutistes Clem
Sohn, Williams et Vassard poursuivent le
vieux rêve du vol humain.
Clem Sohn, l'homme-oiseau américain, a
des émules en France. Deux parachutistes,
Williams et Vassard ont fait construire, chacun de son côté, un équipement du même
genre et ont tenté de réaliser, à leur tour,
l'exercice acrobatique de Clem Sohn. À la
vérité, James Williams est le premier qui ait
sauté dans le vide avec son appareil ;
Vassard, lui, n'en est encore qu'à la période
de l'adaptation et des essais préliminaires
au sol. La première expérience de Williams a
eu lieu le mardi 16 mars, à 16 h 30, au-dessus de l'aérodrome de Toussus-Paris avec
l'équipement étudié et construit par M.
Beaucarnot. Outre cet équipement,
Williams devait utiliser deux parachutes :
un parachute de carlingue et un parachute
dorsal Lemercier. Il s'envola à bord d'un
Caudron "Phalène" à moteur Renault, piloté
par Réservat qui l'emmena jusqu'à 1500
mètres de haut. Là, Williams sauta de
l'avion, suspendu au parachute de carlingue. Après quelques secondes de descente,
il déploya ses embryons d'ailes et, se trouvant alors à 1200 mètres environ, largua son
parachute. Porté uniquement par son équipement d'homme volant, Williams continua
sa descente coupée de paliers successifs
comparables à ceux qu'effectue Clem Sohn.
Sur la "qualité" de ces évolutions, les
témoins, à vrai dire, ne sont pas d'accord : "il
évolua avec aisance" disent les uns ; "son
exhibition ne fut pas exempte de difficultés
et loin d'être précisément au point" prétendent les autres. Enfin, après quelques

Les hommes-volants à la une du journal Les Ailes du 25 mars 1937.
Le reportage raconte le premier vol de l'homme-oiseau français
James Williams huit jours plus tôt... et annonce le meeting
de Vincennes du 25 avril, où sera présent Clem Sohn.

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