ParaMag - N°399 - Septembre 2020 - 48

PRÉPA MENTALE

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Photo ci-dessus
Février 2006, en Thaïlande, le World Team est de
nouveau réuni pour établir un ambitieux record
du monde de grande formation VR à 400.
Quelques secondes avant d'embarquer dans
les 5 gros porteurs Hercules de la Royal Thaï
Air force, alors que tout est en place sur le plan
technique, BJ Worth s'adresse une dernière fois
aux 400 parachutistes. Son objectif : aider mentalement les participants à atteindre le flow d'équipe.
Une heure plus tard, l'objectif est atteint.
Durant les 4.25 secondes que fut tenue la gigantesque formation, les 400 parachutistes n'ont fait
qu'un : le flow était bien là. 14 ans plus tard,
le record reste à battre.
Photo Gustavo Cabana

Septembre20:399
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l'enchaînement, le suivant.
C'est la routine acquise par un exigeant
entraînement. Entraînement difficile,
flow facile. L'hyperconcentration pour
éliminer toute distraction.
2) Disparition de la distance entre l'acteur et l'action. Ils ne font qu'un. Le sujet
se fond dans l'action, c'est une immersion
absolue. La personne s'efface, elle est
au service de l'action. Après le flow, la
personne reprendra ses droits.
3) Perte de la conscience de soi au profit
de la conscience de l'action. Dans le flow
on transcende son moi au service de
l'action. Après le flow l'estime de soi en
sera renforcée.
4) Sensation de contrôle et de puissance
sur l'activité. La rétroaction est instantanée, pas de hiatus. Cette fluidité entre
l'attention et l'action est elle aussi source
de plaisir.

Le flow et les records de grande formation

Bruno Passe : «En parachutisme, les records du monde de grandes formations
font toujours rêver, avec leurs chiffres mythiques, de 100 à 400 parachutistes
unis dans le ciel et dans les disciplines qui permettent cette pratique :
voile contact, freefly, wingsuit et vol relatif.
Les critères sont ceux du flow de groupe, avec un geste technique individuel
qui peut sembler moins difficile si on le compare au vol séquentiel (vol relatif
et voile contact), une routine plus présente puisque les tentatives peuvent être
répétées. L'objectif reste le même : «ne faire qu'un». Lorsque cet objectif est
atteint, parfois après de longues journées, et des échecs parfois cuisants allant
de l'effondrement total de la figure à une seule prise manquante, et que la
figure est parfaite, c'est «l'état de grâce». Il s'en dégage alors une sorte
d'énergie, qui rime avec magie et qui est comme palpable : ce n'est pas un
mythe et certainement pas une illusion : c'est le flow.»

5) Distorsion du temps vécu au profit du
rythme de l'action. Celui qui est pressé,
qui veut gagner du temps, en perd en
regardant sa montre.
6) L'action s'accomplit en elle-même, par
elle-même. C'est l'autotélie (le pilote automatique) qui est une immense source de
plaisir en soi.

Le flow d'équipe

Les choses se compliquent dans le flow
d'équipe.
« Le flow d'équipe est l'expérience
optimale d'une coopération des
membres d'une équipe lorsque leurs
actions coopératives sont fluides,
synergiques et plaisantes et qu'elles
donnent à chacun l'impression de ne
faire qu'un avec l'équipe.»

D'abord les équipiers doivent se choisir
sur la base d'une compétence de base
compatible avec le projet du groupe
et sur une affinité interpersonnelle.
Ce dernier critère n'est pas mesurable,
il est fortement intuitif et de plus doit
se faire à l'unanimité.
Le premier critère de Mihaly Csikszentmihalyi pose problème en équipe, car
l'hyperconcentration sur soi doit laisser
un espace pour la perception de l'autre.
Ce n'est pas du chacun pour soi.
Concentration sur soi et attention
à l'autre sont difficilement conciliables,
il y a là un juste équilibre à trouver.
Plus l'équipe s'accomplira, développera
sa compétence de groupe, sa synergie, plus l'équilibre sera facile à ajuster.
Notons que la concentration sur soi et
l'attention à l'autre doivent se faire sans

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