ParaMag - N°398 - Juillet 2020 - 49

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RÉFLEXION
«La multiplication
des disciplines
et des brevets
a rendu
l'omniscience
impossible»

élue pour la période 2021-2024
pourrait bien s'en inspirer.
Ce brainstorming partagé pourrait guider
une réforme fédérale allant au-delà
d'une nécessaire ouverture et d'une
indispensable transparence, en y
associant tous les acteurs du parachutisme en France. Le but : «casser
les pyramides, décentraliser,
débureaucratriser...».
Un maître mot : autonomie.

Autonomie
des moniteurs
BPJEPS (et BEES)

La FFP a hérité de son ère militaire d'un
système hiérarchique fondée sur la notion
de chef, dans lequel chaque école de
parachutisme a un chef : le chef de
centre. L'ère technocratique a transformé
le chef de centre en directeur technique,
mais la hiérarchie a subsisté. On vient
cependant de voir que ce système n'est
plus adapté au parachutisme moderne
éclaté entre PAV, VC, VR, FS, FF, WS,
PSV, sans compter la PAC et la TRAD,

Photo ci-dessus
Cathy Bouette (Babylon), à droite sur la photo,
encadre un élève durant un saut du programme de
formation au brevet B4. Lorsqu'elle estimera que
l'élève a atteint le niveau technique requis, elle en
informera le DT qui pourra ensuite délivrer le brevet.
Photo Benoît Alziary

et confronté à l'énorme augmentation
des niveaux techniques dans chacune
de ces disciplines.
Peut-on imaginer une nouvelle
organisation liée à l'ère 2.0 ?
Puisque l'État lui-même, de qui la FFP
détient une délégation de pouvoir public,
accorde une totale autonomie pédagogique aux moniteurs qu'il brevète, la
FFP ne pourrait-elle pas leur accorder
la même confiance fondée sur leurs formations et leurs compétences ? Et si au
lieu d'agréer des écoles, avec bâtiments,
avions, parachutes, binos et binouzes,
elle agréait les moniteurs eux-mêmes individuellement, quitte à lier cet agrément
aux compétences particulières de chaque
moniteur BPJEPS ? Ainsi par exemple,
un moniteur BPJEPS spécialiste de VR
serait agréé pour délivrer le B2,
un spécialiste de FF pour les B4,
et ainsi de suite.
En découplant la structure matérielle et
la compétence pédagogique, on pourrait aboutir à la création de beaucoup
d'écoles indépendantes et favoriser
ainsi la diffusion des compétences.
On résoudrait en outre les risques liés
à la concentration des écoles.

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Le BPJEPS (brevet professionnel de la
jeunesse, de l'éducation populaire
et du sport), qui a remplacé le BEES
(brevet d'État d'éducateur sportif, toujours
valide), est un diplôme d'État de niveau
baccalauréat qui «permet à son titulaire
d'exercer en autonomie complète
la profession d'éducateur sportif telle
que : enseigner, initier en autonomie
pédagogique et entraîner en compétition», selon Wikipedia. Mieux, selon
l'arrêté du 21 juin 2016 portant création
du BPJEPS, et en résumé: «La possession du diplôme atteste que son titulaire met en œuvre en autonomie et en
sécurité, dans le domaine des activités et
jeux sportifs, les compétences suivantes :
encadrer, organiser, gérer, communiquer,
participer». La réglementation de l'État
confère donc aux moniteurs qu'il brevète
une autonomie complète et les investit
de toutes les prérogatives pédagogiques
résultant de leur fonction.

Eh bien, la FFP considère que l'État a tort,
puisque la réglementation fédérale leur
interdit de délivrer eux-mêmes les brevets
fédéraux. C'est une prérogative exclusive
des directeurs techniques (DT) des
écoles agréées, fonction qui ne peut être
exercée qu'après avoir obtenu la qualification fédérale idoine. Mais la multiplication
des disciplines et des brevets a rendu
l'omniscience impossible, de sorte
que les DT sont amenés à délivrer
des brevets dans des domaines hors
de leurs compétences personnelles.
Alors, pour résoudre ce problème,
la FFP a rendu obligatoire la formation
pour chaque discipline par des initiateurs de spécialités (que la loi interdit de
rémunérer s'ils ne sont pas par ailleurs
brevetés BPJEPS), à charge pour eux de
désigner aux DT les pratiquants à qui ils
pourront délivrer un brevet. Ils ont ainsi
prérogative sur les DT qui sont placés en
position subalterne et sont tenus d'appliquer leurs instructions. On aboutit à un
système vicié dans lequel des moniteurs
brevetés par l'État se trouvent sous
l'autorité technique d'initiateurs
brevetés par la fédération.

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