ParaMag - N°398 - Juillet 2020 - 23

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parachutisme, ascensionnel, parapente,
soufflerie. À l'heure d'économies à trouver
et de réformes à envisager, à l'aube
d'une période de vaches maigres
et de remise en cause du modèle
existant, et avant d'avoir sans doute de
déchirantes décisions à envisager,
un état des lieux est nécessaire.

RÉFLEXION

«Un état des
lieux est
nécessaire».
Intéressons-nous d'abord au nombre
de licenciés-pratiquants annuels,
répartis entre seniors et jeunes en raison
du prix différent de leurs licences respectives (hors annexes et assurances).
Une énorme disproportion entre le
parachutisme et les trois autres disciplines saute immédiatement aux yeux.
n Parachutisme : 10.028 seniors*, 3.072
jeunes**, total = 13.100 licenciés,
n Ascensionnel : 32 seniors, 78 jeunes,
total = 110 licenciés,
n Parapente : 169 seniors, 37 jeunes,
total = 206 licenciés,
n Soufflerie : 49 seniors, 62 jeunes***,
total = 111 licenciés.
Le parapente à la FFP, avec 206
licenciés, est un vestige de l'histoire
tumultueuse du parapente au début
des années 80 et de la bagarre perdue
par la FFP contre la FFVL (deltaplane à
l'époque) pour s'en voir confier la gestion
par le ministère des sports. Inventé dans
sa forme actuelle en 1978 à Mieussy
(Haute-Savoie) par trois parachutistes,
les «trois B» (Bétemps, Bohn, Bosson),
pour s'entraîner à la PA par équipe sans
avion disponible, il a vite convaincu les
pratiquants du vol libre de troquer leurs
lourds et compliqués deltaplanes contre
des parachutes de «vol de pente» («slope
soaring», nom inventé en 1965 par David
Barish qui avait créé une curieuse aile,
la «Sailwing») et de développer ce qui
deviendra vite le parapente.

Plus conséquente est la question de
l'activité soufflerie en raison de l'énorme
promotion dont elle a fait l'objet au sein
de la FFP ces dernières années, avec un
rêve olympique qui s'est conclu en forme
d'échec. Le coût global final du rêve,
net de subventions et d'aides diverses,
est inconnu. Est-il inavouable,
trop démesuré par rapport à ce que
rapporte la soufflerie à la FFP ?

Photo du haut
Coupe Icare 2019 à Saint-Hilaire du Touvet :
un des sites de décollage, surnommé «la moquette»,
est ouvert librement aux nombreux pratiquants
autonomes, juste avant les concours et les vols
de démonstrations. En 2018, la FFVL (fédération
française de vol libre) comptait 29.840 licenciéspratiquants annuels, contre 13.100 pour le
parachutisme.
Photo Bruno Passe
Photo du bas
Championnat de France 2019 de vol en soufflerie
à Lyon, organisé au sein de la soufflerie iFLY.
La FFP a reçu délégation du ministère des sports
pour l'activité sportive appelée «Chute libre en
soufflerie» dans le Code du Sport. Légalement
parlant, et en dehors de l'aspect formation des
moniteurs (CQP soufflerie), les relations entre la
fédération et les souffleries se bornent à organiser
les compétitions et la délivrance des titres.
Photo Yves-Marie Guillaud

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Juillet20:398
paramag.fr

Avec le recul, cet échec de la FFP face à
la FFVL se révèle comme une chance :
les 29.840 licenciés-pratiquants annuels
(en 2018) de la FFVL, contre 13.100
pour le parachutisme, démontrent que le
parachutisme serait devenu minoritaire
dans sa propre fédération si la gestion
du parapente lui avait été attribuée, ce
qui a été le cas du deltaplane au sein
de la FFVL. Faut-il conserver un volet
parapente au sein de la FFP alors que la
convention FFVL-FFP de 1991 qui avait

mis fin à la bagarre stipule que la FFP
ne peut conserver que les clubs existants
sans pouvoir en affilier de nouveaux ?
Trente ans après la signature de cette
convention, la question mérite d'être
posée même si ce n'est pas stratégique.
Il faut savoir assumer sa part d'histoire.
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