ParaMag - N°397 - Juin 2020 - 57

Ce mois-ci, ParaMag offre en bonus
numérique à ses abonnés ce numéro
22 de Chute Magazine de juin 1978
en intégralité au format PDF.
Reproduit avec l'autorisation de Guy
Sauvage, qui nous a cédé ses droits,
afin de prolonger son œuvre.
Bonne lecture : c'est très instructif,
surtout par les temps qui courent !

Premières éditions de Chute Magazine, «Mensuel d'information de la chute
très libre» et premier mensuel indépendant spécialisé sur le parachutisme
sportif. Pourquoi «indépendant» ? Parce que depuis 1949, avec Para Presse
(devenu les Hommes Volants en 1969), la seule publication parachutiste
était celle de la «revue officielle de la fédération», vendue automatiquement
aux pratiquants, qui étaient abonnés d'office en achetant leur licence fédérale.
Mais ceci est autre histoire, sur laquelle ParaMag pourrait revenir plus en détail
dans son numéro 400, qui sait ?

Un juge ordonne une saisie et les
quelques Dauphin qui traînaient au
siège de Parachutes de France sont mis
sous scellés. Ils appartenaient à Icarius,
l'équipe de France de VR8. Pour être
partie antérieurement, cette action en
justice semble ne pas être liée à l'accident mortel dont un chuteur de l'EIS est
victime quelques jours auparavant, sans
d'ailleurs que les renseignements recueillis puissent mettre le Dauphin en cause.

L'avenir hypothéqué
Si la déclaration toute verbale donc
officieuse du STAé tient toujours,
cela signifie que les essais ne pourraient
reprendre que «vers fin juillet»,
c'est-à-dire dans les faits, jamais.
En effet, le CEV de Brétigny prend ses
congés en août. Après, interviendront les
habituels problèmes de météo, d'avion
disponible, etc.
Il n'est donc guère sérieux de prévoir
l'autorisation de ce matériel, si elle a lieu,
avant une année. Mais, au train où vont
les choses, dans un an le Dauphin sera
dépassé et c'est probablement un autre
matériel qui connaîtra les mêmes difficultés, sauf à l'étranger. En d'autres termes,
la France qui n'a pas cru à l'Olympic,
invention française, et qui a dû toute
honte bue le voir revenir d'Amérique
où il avait conquis ses lettres de noblesse,
est en position idéale pour recevoir
aujourd'hui une semblable leçon.

Couverture du Chute Magazine n°22
de juin 1978 : C'est dans cette
édition qu'est annoncée et expliquée
la mort du Dauphin, premier parachute «tout dans le dos» de fabrication française. C'est aussi dans ce
numéro 22, qui est donc le dernier,
que le magazine annonce sa propre
mort, non par manque de succès,
bien au contraire ! Guy Sauvage,
rédacteur en chef (et rédacteur
quasi unique de Chute Mag),
ne pouvait plus assurer pratiquement
seul et bénévolement le travail
énorme que représentait le magazine
chaque mois. Ainsi s'éteignait
momentanément la voix de celui qui
avait ouvert la voie du chuteur libre.
Momentanément, car sept ans plus
tard Guy Sauvage n'allait pas hésiter
à reprendre la plume pour un tout
nouveau magazine, indépendant lui
aussi : ParaMag !
Au plus près de la sphère bourbeuse des
dirigeants français, les chuteurs belges
démontrent, outre leur capacité bien
connue à homologuer les frites,
une maturité parachutiste enviable.
Il semble en tout cas qu'une telle maturité
soit pour longtemps encore inabordable
en France, tant l'indifférence geignarde
et servile des uns, la duplicité sournoise
des autres, fait le jeu des mandarins.
Un état d'esprit dont le parachutisme
n'a pas le monopole.
Tout est normal, en somme. n

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paramag.fr

Dès que cet accident intervient,
le Directeur des Sports signale aux Chefs
de Centre que leur responsabilité serait
gravement engagée s'ils permettaient
l'utilisation de ce matériel. Dès lors,
les rumeurs se transforment en cabale.
Ceux qui ne l'ont jamais vu ni utilisé,
des non-sautants pour la plupart,
chargent le Dauphin de tous les défauts.
Ceux qui sautent, eux, maintiennent leurs
commandes avec espoir et énergie.
Ils croient toujours au retour de ce sacré
bon sens. On les traite de fous et d'acheteurs imprudents. Ils entendent rester
maîtres de leur moralité en refusant de
se prêter au jeu de ceux qui les incitent à
déposer à leur tour une plainte contre le
constructeur. Pendant ce temps, le STAé

ne fixe toujours pas les normes d'agrément réclamées, mais donne verbalement
son accord pour la reprise des essais au
nom de la SEDPA qui a pu redresser sa
situation financière. Alors tout va bien ?

FLASH-BACK

Bonus
numérique

Mort en même temps que le Dauphin

CHUTE MAGAZINE

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