ParaMag - N°397 - Juin 2020 - 54

FLASH-BACK

PLUTÔT MOURIR QUE PÉRIR

NAISSANCE ET MORT DU DAUPHIN, PREMIER PARACHUTE
«TOUT DANS LE DOS» DE FABRICATION FRANÇAISE
Par Yves-Marie Guillaud

Cette authentique perle de cancre était le titre d'un article paru dans le troisième numéro de ParaMag,
en août 1987, au sujet de l'autorisation administrative d'emploi des parachutes. Traduite sous forme
de question provocatrice, elle signifiait : est-il préférable de mourir avec un parachute autorisé d'emploi
plutôt que de périr avec un parachute non autorisé d'emploi ?

À la fin des années 70, la seule réglementation existante en France concernait les
parachutes militaires. Lors de la création du sac-harnais Dauphin, la société
Parachutes de France s'est heurtée à une
situation administrative kafkaïenne,
décrite par Guy Sauvage avec son
délicieux style inimitable dans un texte
intitulé «À propos de cétacé» paru en juin
78 dans le 22ème et ultime numéro de la
revue «Chute Magazine», le «Mensuel
d'information de la chute très libre».
ParaMag republie ce texte ce mois-ci
(voir en pages suivantes).
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Après cet ubuesque épisode navrant,
l'autorisation d'emploi des parachutes
sportifs a été régie par un arrêté du 18
mars 1980 et des clauses techniques
(ParaMag n°3, 1987).

Puis a été créée la QAC (Qualification
Aviation Civile) par arrêté du 4 avril 1990
(ParaMag n°38, 1990). La suite est
incompréhensible pour le commun des
mortels. Bruno Passe a interviewé Jérôme
Bunker (dirigeant de Basik Air Concept,
ancien fabricant du sac-harnais Advance,
dont la fabrication a été arrêtée) qui a
décrit une «qualification franco-française
n'ayant pas de valeur dans les autres
pays», et «une paperasse supplémentaire» (ParaMag n°185, 2002).
Et lorsque Bruno Passe a refait le point
avec lui (ParaMag n°236, 2007),
il a titré : «Nous essayons de faire le point
sur le système actuel. Véritable hydre à
trois têtes pataugeant dans un marigot de
textes réglementaires et recouvert d'un
épais brouillard d'interprétation».

Photo ci-dessus
Dès le début du vol relatif, celui-ci avait été imaginé
et pratiqué dans les trois dimensions,
avec les formations tridimensionnelles.
La Ferté Gaucher en 1977 : Michel Porte a réussi
à se mettre debout sur Georges Humbert, en base,
tenu aux bras par Maurice Teboul et aux pieds
par Charly Baum (équipé du prototype français
de l'Altison, bien visible sur le côté gauche de sa
«chapka»). Au premier plan à gauche, Dominique
Marcu est équipé du Dauphin, qui fait figure
de mini-parachute par rapport aux «valises»
dorsaux-ventraux de l'époque.
Photo Guy Sauvage

Dans le n°2487 de L'Express du 23 avril
dernier, titrant «Les bureaucrates
auront-ils notre peau ?», sous-titré
«Enquête sur une calamité française»,
le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc
a déclaré : «La bureaucratie est
à la fois un stock formidable de
compétences et un monstre de lourdeurs
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