ParaMag - N°397 - Juin 2020 - 53

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RÉFLEXION

Photo ci-dessus
1977 : Guy Sauvage porte le premier Altison,
invention française, avec l'unité centrale fixée
à l'extérieur de la chapka. Le câble qui relie
l'écouteur est visible en haut.
Photo Michel Pissotte

Photo ci-dessus
Une image hautement symbolique : durant les championnats du monde en Espagne, en 1999,
Michel Auvray (à droite sur la photo), directeur général de Parachutes de France, discute avec Bill Booth,
fabricant américain du sac-harnais Vector, autour de l'ensemble tandem Galaxie de Parachutes de France.
PF est le premier constructeur à avoir conçu, fabriqué et fait certifier en France un ensemble tandem complet :
sac-harnais, voilures principales et secours.
Photo Pascal Leroux

consiste en un système à deux sangles
et deux aiguilles, de sorte que l'ouverture du secours ne puisse avoir lieu que
lorsque les deux élévateurs sont libérés,
contrairement au système américain
Stevens à une sangle et une aiguille qui
fait courir un risque si l'élévateur non
équipé se bloque.

ça ne réussisse pas », a déclaré bien
avant la crise Marc Simoncini, le créateur
de Meetic. L'un des effets bénéfiques de
la crise actuelle pourrait être de mettre un
frein à la maladie de la réglementation qui
affecte nos dirigeants et nos élites.

n La Blue Track (BT) : il s'agit des
premières voiles elliptiques en tissu à
porosité zéro. Une innovation considérable qui a ouvert la voie à une évolution
vers les ailes actuelles et permis des
performances incroyables avec des ailes
toujours plus petites. Avant la Blue Track,
la première mini-voile de Parachutes de
France que j'ai testée*** était la MiniSurfair de 135 pieds-carrés forme
traditionnelle, tissu F111, une surface
minuscule à l'époque. C'est la double
innovation que contient la Blue Track,
forme du profil et matériaux utilisés, qui
a permis de rendre cette surface banale
aujourd'hui.

« L'entrepreneur français est à la fois
quelqu'un qui a des idées et qui surmonte
tous les obstacles qu'on lui met pour que

Natacha Polony** va plus loin dans l'analyse : « La destruction de l'indépendance
nationale, c'est-à-dire la capacité du
pays de produire ce dont il a besoin, ne
pose aucun problème en temps de paix,
ou disons aucun problème autre que
le chômage de masse, le déséquilibre
entre les territoires et la destruction des
savoir-faire, problèmes dont on a compris
qu'ils n'affectaient pas outre mesure les
élites politico-économiques ».
Dans le nouveau paradigme économique
qu'on annonce, la FFP, délégataire de
puissance publique pour la gestion
du parachutisme, pourrait troquer ses
« pulsions gendarmiques » pour un rôle
d'encouragement et de soutien aux initiatives créatrices. Et si un jour on voyait à
nouveau les Équipes de France entièrement équipées de matériels français
et européens, ce serait un motif supplémentaire d'être fiers d'elles.

Il expliquait : « Notre sens critique, bien
hexagonal, nous ferait considérer ridicule
de clamer que le parachutisme français
est le meilleur du monde ».
On vient de passer le résultat en revue :
les parachutes à tuyères, les parachutes
semi-elliptiques en tissu zéro porosité,
les altimètres sonores...
Il ajoutait : « La France parachutiste
mérite une presse forte, c'est-à-dire libre.
Libre dans son commentaire des faits,
de les raconter avec exactitude et non
sur la foi de simples rumeurs.
En se contentant de lire ParaMag à la
sauvette par-dessus l'épaule d'un copain
abonné, ils n'en feront rien. Serait-ce bien
raisonnable ? ».
Le mot de la fin revient à un Belge, le
célèbre photographe parachutiste Bruno
Brokken : « Beaucoup de pays seraient
heureux d'avoir un magazine de notre
petit sport, comme ParaMag ». n

*Le Figaro
**Marianne
***ParaMag

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Juin20:397
paramag.fr

La réflexion pourrait être élargie à
l'Europe. Le marché des déclencheurs
est dominé par une société allemande,
Cypres, et une société belge, Vigil. C'est
bien la preuve que dans le domaine du
parachutisme, l'Europe reste une terre
d'innovation où des industriels peuvent
encore exister. Encore faut-il qu'il y ait un
environnement favorable et un encouragement de l'innovation.

Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre
de l'industrie et du commerce, a déclaré* :
« C'est l'ensemble des chaînes de valeur,
l'ensemble des chaînes de production,
qu'il faut revoir méthodiquement.
Et la réponse se trouve d'abord dans la
conversion de nos élites à l'industrie,
ainsi que le retour du patriotisme et du
civisme chez les élites et dans le peuple ».

Encore faut-il que ça se sache.
Dans le premier numéro de ParaMag,
en juin 1987, Guy Sauvage constatait,
à la lecture de la presse étrangère,
« qu'une sorte d'amnésie frappe les
chroniqueurs lorsqu'ils ont à parler de ce
qui a été fait par la France en matière de
parachutisme ».

http://www.paramag.fr

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