ParaMag - N°397 - Juin 2020 - 51

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RÉFLEXION

Photo ci-contre
Présentation du Touch, dans sa version tandem,
lors du colloque de la FFP, en 2017.
Photo Bruno Passe

ayant insidieusement vidé l'industrie française d'une partie de sa substance. L'état
des lieux révélé par la crise économique
brutale est assez consternant à cet égard.
Comme le dit Jérôme Fourquet, directeur
du département opinion et stratégie de
l'Ifop* : « Symboliquement, la mise en
place d'un pont aérien pour acheminer
des masques depuis la Chine est un signal désastreux, qui renvoie aux Français
l'image d'un pays sous-développé bénéficiant d'une aide humanitaire ».
Le revirement des élites est spectaculaire
puisque le ministre de l'économie Bruno
Le Maire s'est rallié subitement fin mars
au « souverainisme économique », avertissant par ailleurs que l'année 2020 s'annonce sur le plan économique comme
la pire année de récession depuis 1945.
Pour Philippe de Villiers*, « la première
leçon est économique : c'est de revenir à
une économie productive de proximité ».
Il préconise de « recréer une industrie
nationale ».
«La pandémie nous fait découvrir que
les médecins sont utiles, ça on le savait,
mais aussi les éboueurs, les caissières,
les paysans, les routiers... On redécouvre
que la société est un système de solidarité auquel tout le monde contribue : tous
les autres me sont indispensables »,
souligne le sociologue François Dubet*.
Dans le parachutisme aussi, on avait
oublié cette notion de solidarité.

Alors, si par bonheur naissait un nouveau
constructeur français de parachutes, il
importerait que ne soient pas renouvelés
les deux obstacles auxquels Parachutes
de France s'est violemment heurtée :
n Son 1er sac-harnais était le Dauphin.
Laissons le regretté Guy Sauvage raconter
dans son style inimitable*** : « Coincée
entre les exigences des utilisateurs et
la crainte de déplaire aux instances de
tout poil, la position fédérale chaloupe
malaisément un tango conservateur.
Finalement, un défenseur de l'ordre
établi dépose une plainte...
En septembre 78, les gendarmes se
présentent au bungalow de PF sur le site

de la Coupe du monde de VR à Reims.
Sur la suggestion de qui ?
Jetons élégamment un pudique voile
sur les formes lamentables d'une vérité
officielle ainsi que sur les pulsions
gendarmiques fédérales de c't'époque...
Le Dauphin ne survivra pas ».
n Par snobisme, il était de bon ton dans
certains cercles parachutistes de se
moquer du matériel français de
Parachutes de France, parce que
français, comme il était de bon ton
de se moquer des voitures françaises
et de tout ce qui était conçu et fabriqué
par des Français, ce qui a laissé des
traces dans l'inconscient collectif
puisqu'on a vu récemment une publicité
Opel vantant la « Deutsche Qualität ».
À leur lancement en 1989, les voiles
Blue Track, dont il sera question ci-après,
étaient mystérieusement présentées
comme provenant de « International
partners, fine parachute makers »
dont Parachutes de France était
« Worlwide Distributor ». C'est ainsi que
j'ai écrit (ParaMag juin 1989) :
« Le mystère reste entier.

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Juin20:397
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« La pire option serait de ne rien
apprendre collectivement », avertit* le
navigateur solitaire Éric Bellion. Et le
journaliste Franck Dedieu partage cette

crainte** : « Désormais priorité aux
produits français ! Mais pour combien de
temps ? La fibre patriotique pourrait bien
disparaitre avec la fièvre Covid ». Natacha
Polony, rédactrice en chef, confirme** :
« Chacun y va de son couplet sur la
nécessité de changer de modèle, mais le
souvenir de la crise financière de 2008 et
du triomphe de l'ordolibéralisme a de quoi
doucher les ardeurs ».

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