ParaMag - N°377 - Octobre 2018 - 53

Yves n'a pas manqué de communiquer
dans les médias sur ce baptême et sur

cette visite hors du commun, il a donc
été très facile de contacter Monique
Gallimard-Pelletier pour lui proposer de
rencontrer la nouvelle championne du
monde. Et elle a accepté spontanément !
Le jeudi 13 septembre, personne n'arrive
à Melun les mains vides, à commencer
par Monique Gallimard-Pelletier qui a
amené ses médailles : la médaille d'or
des championnats du monde de 1960 et
la Légion d'honneur, qu'elle a obtenue en
2002. Les filles de l'équipe de France ont

HISTORIQUE

Ce fut une journée riche en émotions, en
échanges, entre ces jeunes championnes
en titre et cette pionnière de la précision
d'atterrissage qui, à 82 ans, est débordante d'énergie. Alors que leurs chemins
auraient pu ne jamais se croiser, les deux
médaillées d'or ont volé de concert dans
la soufflerie Anti-Gravity !
Tout a débuté par un étonnant hasard,
mais est-ce vraiment un hasard... Tout
comme elle était venue faire un baptême
en tandem à Péronne en novembre 2002
(cf. ParaMag n°188 de janvier 2003),
Monique Gallimard-Pelletier a eu envie
de découvrir cette pratique moderne, en
marge du vrai parachutisme, et qui venait
de s'implanter à proximité d'Aéro Sotravia,
l'entreprise familiale.

Alors forcément, lorsqu'il a appris que
c'est une ancienne championne qu'il allait
faire voler, cela ne l'a pas laissé indifférent. «J'étais très ému de cette première
rencontre» raconte Yves. «J'ai abordé ce
baptême avec prudence, en rapport avec
l'âge de Monique, mais une fois passées
les premières secondes de vol, elle était
très décontractée, bien stable, et les yeux
pétillants, c'était génial !»

petit village situé à quelques kilomètres
de là, tandis que son fils Jean-Philippe
dirige une entreprise aéronautique située
à une centaine de mètres de la soufflerie.

Elle est donc venue tranquillement
prendre part à une séance de baptêmes
de vol en soufflerie, et elle a été accueillie par Yves Négrié, copropriétaire et
directeur technique d'Anti-Gravity. Yves
est un compétiteur en vol relatif, lui aussi
ancien membre des équipes de France et
vice-champion du monde 1991 en VR-8.

Photo ci-contre
Dans l'avion sur le vol retour d'une compétition
à Moscou en 1956, de gauche à droite :
Micheline Premat, Monique Laroche
et Monique Gallimard.
Photo collection privée
Archives Guy Sauvage
Photo ci-dessous
Monique Gallimard en couverture de Para Presse de
1960, en talon aiguille et tailleur, la tenue officielle
de l'époque pour l'équipe de France.
Archives Musée de la chute à Strasbourg

Les premières Françaises médaillées d'or
en championnats du monde

Les trois premières femmes françaises victorieuses en championnat du monde
sont Monique Laroche-Machavoine, médaille d'or en 1951 en Yougoslavie,
Micheline Prémat-Violin, médaille d'or en 1956 à Moscou et Monique
Gallimard médaille d'or en 1960 en Bulgarie.
Les disciplines du parachutisme ont évolué au ﬁl du temps. Durant les premiers
championnats du monde, c'était essentiellement la discipline du combiné qui
était considérée pour décerner le titre suprême. Des médailles étaient décernées par discipline (P.A. et style) et par catégorie (homme et femme), mais les
titres n'apparaissent pas toujours très clairement dans les tablettes ofﬁcielles
de l'époque, ce qui explique certaines distorsions dans les publications.
La toute première médaillée d'or internationale est Monique Laroche-Machavoine,
à une époque où la «précision de chute libre» entrait en ligne de compte dans
les performances, en combinaison avec la précision d'atterrissage. L'épreuve
se déﬁnissait ainsi : «Largué de 1.500 mètres minimum, après 20 secondes de
chute libre, il faut atterrir au plus près du centre de la croix.
100 points pour la précision de chute libre, chaque 1/5 de seconde d'écart
sanctionné par 10 points en moins. 200 points pour la précision d'atterrissage,
chaque mètre d'écart entre le centre de la croix et l'impact retire 1 point.
Deux manches, total de l'épreuve par moyenne».
Au ﬁl du temps est apparue une distinction entre les épreuves en chute et sous
voile, et les performances s'y attachant. Il a été gardé un classement combiné,
qui restait prépondérant.

Octobre18:377
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En 1956 Micheline Violin est vainqueur et médaillée d'or en «style»,
épreuve de chute libre pure qui deviendra plus tard la voltige.
En 1960, Monique Gallimard est vainqueur et médaillée d'or en «PA», épreuve
sous voile pure où seule la précision d'atterrissage entre en ligne de compte.

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