ParaMag - n°331 - Décembre 2014 - 52

RECORD

par rapport au plan horizontal, et qu'il était
mieux que sa tête soit au-dessus du niveau
des jambes. Il fallait par conséquent changer le point d'ancrage du ralentisseur, et le
placer au niveau de la partie supérieure de
son sac-harnais, afin de relever son buste.
C'est ce que nous avons fait, mais cela
impliqua une inversion du conteneur de
la voile principale avec celui de la réserve.
Nous avons travaillé sur cette énorme
modification. Et nous sommes parvenus
à concevoir un sac-harnais avec le conteneur de la voile de secours en bas,
et celui de la voile principale en haut.
Ainsi, l'ancrage du ralentisseur s'est
retrouvé au milieu du conteneur de la
voile principale, donc au niveau du bas
des omoplates. Nous avons fait des tests
en chute avec ce système, et nous fûmes
convaincus que la position relevée
du corps allait être bien mieux pour
Alan durant sa probable vrille, bien mieux
pour supporter les effets sans afflux de
sang dans la tête, et bien mieux pour
contrôler cette vrille."

Cette image, extraite de la vidéo embarquée,
montre l'instant précis où le ralentisseur spécial se met en œuvre.

Ralentisseur :
un système astucieux

Pour cela, nous avons conçu un système
érectile constitué d'un long demi-tube
(coupé en deux sur sa longueur et large
d'environ 4 centimètres), fabriqué dans
une matière plastique rigide, mais flexible
et non cassante. Ce demi-tube était placé
dans toute la longueur de la drisse de liaison, entre le point d'ancrage et l'extracteur.

Photos Paragon StratEx

"Puis il fallait un système fiable pour la
mise en œuvre du ralentisseur.
Il fallait d'abord éliminer tout risque
d'entortillement de la sangle de liaison
autour d'Alan, car il était certain qu'il
n'allait pas être stable dès le début de sa
chute. Il fallait donc que le ralentisseur se
déploie et que sa sangle de liaison soit
tendue sans que l'extracteur soit en
mesure de s'ancrer dans un air inexistant.
Vue sur une des 2 unités de contrôle mises en place sur la base de Roswell.

TAILLES DES BALLONS

Cette matière plastique permettait "d'écraser" le long demi-tube pour le mettre à plat
sur toute sa longueur et ensuite l'enrouler
sur lui-même. Ainsi, cela permettait de
ranger la sangle de liaison enroulée,
de même que l'extracteur, le tout dans un
étui cylindrique placé au milieu et sur le
dessus du conteneur de la voile principale.

Décembre14:331
paramag.fr

Dès qu'Alan se larguait du ballon,
l'étui libérait automatiquement le ralentisseur en déroulant la sangle de liaison,
un peu comme le système des ceintures
de sécurité d'une voiture. À l'intérieur de la
sangle, le demi-tube reprenait sa forme initiale, tendu et droit, avec au bout l'extracteur attendant qu'il y ait suffisamment d'air
pour se gonfler. Alan fit deux loops arrières
incontrôlés après son largage du ballon.
Mais grâce à ce système érectile,
la sangle de liaison du ralentisseur s'est
tendue sans problème. Quant à l'extracteur, il fut fabriqué dans un tissu encore

4 - Ballon utilisé par Felix Baumgartner
pour le record avec Red Bull Stratos :
834.497m3 d'hélium
altitude atteinte 39.045 m

2 - Ballon utilisé par Joe Kittinger
pour son record avec Excelsior III :
84.950m3 d'hélium
altitude atteinte 31.333 m

3 - Ballon utilisé par Alan Eustace
pour le record avec StratEX :
311 485 m³ d'hélium
altitude atteinte 41.420 m

1 - Ballon à air chaud classique :
2.973 m3 d'air
altitude de croisière : 800 m

http://www.paramag.fr

ParaMag - n°331 - Décembre 2014

Table des matières de la publication ParaMag - n°331 - Décembre 2014