ParaMag - n°309 - Février 2013 - 39

Nous décidions de partir d’un endroit
avec 200 mètres de gaz ce qui,
pour nous, est largement suffisant pour
bien prendre notre envol. Plutôt qu’un
départ avec 500 mètres de verticalité,
celui-ci fut choisi parce qu’il nous permettait de raccourcir notre distance en vol.
En effet, nous souhaitions avant tout
nous donner une marge de sécurité pour
atteindre notre zone de posé.
Le départ allait donc se faire non loin du
point géographique du Piton des Neiges
et à une cinquantaine de mètres en
contrebas. Disons que nous allions nous
élancer à 3 000 mètres d’altitude. »

Marine Galves
Marine Galves

Nous sommes arrivés au niveau du
refuge de la Caverne du Four peu de
temps avant l’aube. Nous avons continué
à marcher jusqu’au Piton des Neiges
dans une superbe lumière orange
embrasant entièrement le plateau
volcanique. Nous arrivions sur le point le
plus haut de l’île de La Réunion et nous
pouvions voir l’océan Indien qui
l’entourait. À 3 000 mètres d’altitude au
petit matin, la température était fraîche,
la doudoune était appréciable, et nous
nous amusions à penser que tout en bas,
sur la côte, les gens étaient en tee-shirt
et en short. Après ces moments de
contemplation, il était temps de trouver
le point d’exit idéal au bord de la longue
falaise couronnant en partie le cirque
que nous allions survoler. Ce ne fut pas
difficile car cette falaise offre des
verticalités allant de 200 à 500 mètres.

> PREMIÈRE

Nous grimpions aussi avec la maman
de Marine, qui vit toujours sur l’île,
et avec également mon frère
et son épouse.

Lever du soleil vu des plus hauts plateaux
de l’île de La Réunion, sur le chemin menant
au Piton des Neiges.

En haut, le soleil levant embrase la roche volcanique.
Jean-Philippe et Vincent sont à quelques
centaines de mètres du Piton des Neiges.

Le départ du Piton

Marine Galves

39

Vu d’en haut, le soleil a déjà inondé le cirque de Cilaos.

Février13:309
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« La pression commença à monter.
Nous étions sur le point le plus haut de
l’océan Indien et, à nos yeux, cet instant
prenait toute sa grandeur. L’émotion se
combinait aussi au stress d’avant le saut,
plus intense que pour tous les autres que
nous avions faits auparavant. Il y avait
d’abord ces deux kilomètres de distance
horizontale à parcourir au-dessus d’un
cirque qui, maintenant, nous apparaissait
de plus en plus austère. Et puis, de l’autre côté du cirque, plus profond derrière
les crêtes, il y avait encore deux kilomètres supplémentaires pour rejoindre la
zone de posé que nous ne pouvions pas
voir de là où nous étions. Le fait que cette
zone était cachée ne faisait qu’augmenter
notre pression. Il nous fallait dompter
cette montée de stress qui est un élément
énergivore. De l’énergie, nous en avions
déjà bien consommé durant l’ascension
jusqu’ici, et il nous en fallait encore une
bonne dose pour notre vol. Il fallait que
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