ParaMag - n°308 - Janvier 2013 - 32

MONDIAL 2012

Champions du monde : Raphaël Coudray, Julien Guiho, Fred Nénet, Yannick Poletti (vidéoman), Nicolas Ratier. Texte : Nicolas Ratier Nous arrivons à Dubaï après un dernier stage à Deland qui a permis de régler les derniers détails. Dès notre arrivée, tout est fait pour nous faciliter la vie. L’infrastructure de ce championnat du monde est en place, et c’est tout simplement énorme ! Malheureusement, la météo est capricieuse et nous empêche de bien prendre nos marques. Nous n’avons pu faire que deux sauts d’entraînement sur la dizaine prévue. Nous sommes donc entrés dans ce championnat du monde sans «tours de chauffe», comme nous aurions aimé le faire. Nos deux premiers sauts de compétition sont bons, à l’image de nos derniers sauts d’entraînement. Mais nos adversaires sont plus rapides sur ces sauts. Il s’agit de l’équipe des Émirats Arabes Unis, «Nexus», celle de Skydive Dubaï en clair, constituée exclusivement d’Américains et d’un Anglais payés pour représenter Dubaï au plus haut niveau. Nous savions qu’ils pouvaient être très rapides, mais là, ils nous surprennent. En plus on prend une faute au 2ème saut. Ce qui fait qu’à l’issue de cette 2ème manche, la belle équipe Team4 Speed est à 6 points derrière les Nexus. Nous sommes seconds au classement général, mais nous sommes ici pour la médaille d’or évidemment, et rien d’autre. 6 points d’entrée de jeu, ça fait très mal. De plus, la cadence de la compète est lente, et l’attente nous laisse beaucoup de temps pour douter. Deux ans de préparation, tant de travail, de sueur, de briefing, d’analyse pour finalement se faire dégommer sur les deux premiers sauts. C’est pas possible, on va prendre une raclée… NON ! Team4Speed doit rester dans l’objectif. On se remobilise pour se comporter comme des guerriers. Nous connaissons nos capacités, nous savons qu’ensemble nous sommes les meilleurs, que pouvons remonter ce handicap et les battre ! La 3ème manche doit être une révolte ! On fait ce que l’on sait faire. De son côté, l’U.A.E. fait à son tour une faute et on leur reprend 3 points. La remontée est lancée, les Team4Speed sont à 200%. Pour réussir, il nous faudra voler vite, sans faute et ainsi mettre la grosse pression à notre adversaire unique, les USA ne semblant pas être vraiment

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Déferlante de joie et d’émotion autour et au sein de l’équipe Team4Speed à l’annonce de son 2ème titre de champion du monde. Photo Phoebus Communication pour la FFP

dans la course. Les manches suivantes seront serrées. De l’avis de tous, nous sommes dans une situation de compète la plus dure psychologiquement. Sur place, nos supporters sont nombreux, mais également en France et dans le monde. Nous recevons énormément de messages d’encouragement. Nous sommes soutenus et nous sentons une énorme vague qui traduit : «Nous voulons que vous soyez les vainqueurs ! Accrochez-vous et battez-les !» Cet engouement général sur place et via Internet nous galvanise et nous sentons la force commune au clan Team4speed irradier chacun d’entre nous ! Nous sommes conscients qu’il faudra s’arracher jusqu’au bout. Les 4ème et 5ème manches sont bonnes mais ne nous permettent pas encore de renverser la situation. Nous reprenons quand même un point à nos adversaires. L’écart se réduit et, à l’issue de cette 5ème manche, nous ne sommes plus qu’à 2 points derrière eux. Nous imaginons dans quel état d’esprit ils sont certainement. Leur avance de 6 points s’est réduite à 2 points, ils ont donc tout simplement le feu… De plus, sur le grand écran lors des jugements, ils constatent que notre vol est plus propre, plus technique et plus rapide.

Le 6ème saut est excellent jusqu’à une difficulté qui ralentie notre rythme au cours des dernières secondes. Nous allons peut-être même prendre une faute. L’attente du jugement est intenable. Cette erreur va t-elle nous être fatale alors que nous remontions ? Nous prendrons une faute en effet. Mais nos adversaires, qui semblent ne pas tenir sous la pression, commettent plusieurs erreurs dans un rythme moins soutenu que le nôtre, et ils prendront trois fautes. Nous pinçons les lèvres et serrons le point car, à l’issue du jugement, nous sommes maintenant 2 points devant ! La différence entre nos équipes est marquée. L’équipe de Dubaï commence à faiblir. La technique pointue leur fait défaut. Dans le conscient commun de Team4Speed, nous savons que nous sommes les meilleurs. Notre expérience, la gestion du stress, la cohésion d’équipe et notre motivation font la différence. Nous revenons à la place qui nous correspond, celle de favoris. Mais, en championnat du monde, rien n’est jamais joué, et cela jusqu’à la dernière manche. Le 7ème saut est assez technique. Nous l’abordons toujours dans le même état d’esprit : être rapide et propre,

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