ParaMag - n°304 - Septembre 2012 - 19

Dès le jeudi matin, la "machine" championnats de France a démarré au quart de tour ! Les premières manches ont été lancées très tôt pour les disciplines sous voile (PA et voile contact), afin de profiter des conditions aérologiques encore très calmes. Très rapidement les disciplines en chute ont enchaîné, et c'est dans une tempête de ciel bleu que la flotte aérienne constituée de cinq avions a entamé son ballet incessant. Le Skyvan (CAE, Lapalisse) larguait les disciplines artistiques, le Casa (CAE, Lapalisse) larguait le vol relatif, le Cessna Soloy (club d'Orléans) larguait la précision d'atterrissage, le Cessna Caravan (club de Pamiers) larguait le voile contact tandis que le Pilatus (club de Cahors) se répartissait entre la voltige, la PA et le voile contact. Jusqu'au samedi soir, aucun nuage ne s'est invité sur les championnats de France, seul le vent ralentissait parfois le déroulement des épreuves sous voile. Pour les disciplines en chute, toutes les manches étaient validées dès le samedi soir, soit en seulement trois jours. Seul le déroulement des dernières manches de VC4, VC2 et PA d'équipe était compromis le dimanche matin, sous un ciel bâché et un plafond bas. L'équation "plus de ciel bleu" et "moins de compétiteurs" a donné logiquement un championnat bouclé dans les temps et confortablement. Une équation résolue aussi et surtout par un staff fédéral opérationnel : techniciens, élus, bénévoles, juges et personnel FFP. Il faut souligner cette année encore le travail de fourmi réalisé par cette soixantaine d'acteurs répartis au sein des différents "pôles" : technique, jugement, régie, médical, accueil, maintenance, restauration, etc. Alors, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes parachutistes ? Eh bien non, car les autres absents de ces championnats étaient les spectateurs. Pas complètements absents bien sûr, mais sensiblement moins nombreux que les années précédentes. Différences de dates ? Mauvaise communication ? Mauvaise météo du dimanche matin ? Concurrence des Jeux Olympiques ? Il revient à la fédération d'analyser les causes de ce recul, mais le constat est sans appel : le public était moins nombreux cette année. En dehors de la précision d'atterrissage, qui attire toujours du public autour de la cible, la médiatisation du parachutisme demeure un art subtil, pour ne pas dire abstrait. Même s'il était cette année techniquement plus abouti et mobile,

> COMPÉTITION
Embarquement des équipes dans le Casa de CAE Aviation. Photo Bruno Passe

l'écran géant se cherche encore, ainsi que sa disposition idéale pour le public. Cette année encore, la retransmission des jugements en direct n'a pas été possible, en tous les cas pas effective. La mise en place en parallèle du nouveau système de jugement (VR, VC et DA) n'a pas simplifié l'affaire et ce sont des sauts "en boucle" et dans diverses disciplines qui étaient diffusés quotidiennement. Résultat : il n'y avait pas vraiment d'ambiance autour de cet écran puisque les compétiteurs (premier public du championnat...) visionnaient les jugements sous les tentes de leur "village", en toute logique. En conclusion, peut-on dire que ces 55ème championnats de France étaient "mieux" ou "aussi bien" que les précédents ? Le mieux est l'ennemi du bien, mais les absents n'ont pas forcément tort. Globalement, les compétiteurs sélectionnés en N2 ont visiblement "boudé" le championnat duquel leur catégorie a été retirée, et on compte dès le départ une bonne centaine de participants en moins par rapport à l'année dernière. Résultat des manches terminées le samedi : dès le dimanche matin, bon nombre des compétiteurs étaient déjà partis (ou encore très "fatigués" de la fête du samedi soir...), passant au-delà de la consigne fédérale qui leur demande de rester jusqu’à la clôture des championnats. On peut difficilement reprocher à la fédération de chercher à faire évoluer la formule des championnats, mais le changement était peut-être trop brutal. Il sera encore temps d'en juger l'année prochaine puisque, semble-t-il, la voie de l'élitisme sera maintenue. Espérons qu'elle le sera en présence des équipes de France, car les compétiteurs ont tout à gagner à côtoyer des gagneurs ! n

Anecdotes

Conséquence d'une saison chargée où il a été très sollicité par la mise en place du nouveau système de jugement et d'une ancienne blessure au tennis, Fredy Goguet (technicien jugement à la FFP) a voulu se lâcher lors de la soirée de clôture... Mais c'est son tendon d'Achille qui a lâché dès les premiers pas de danse sur la piste ! Son arrière-saison parachutiste se soldera par un mois de plâtre suivi d'une longue rééducation (4 à 6 mois). "Je remercie Michel Guivarch et Bernard Nicolas pour m'avoir accompagné aux urgences et avoir ainsi écourté leur soirée et aussi mon équipe et la ligue Auvergne pour m'avoir rendu visite en m'apportant un bon petit verre de blanc..." commente-t-il. Jean-Michel Poulet, DTN de la FFP, se remet doucement de son accident survenu durant la démonstration de voile contact effectuée sur la place de la Concorde, à Paris, pour les cérémonies du 14 juillet. Bien que souffrant d’une double fracture (plateau tibial et péroné) et de quelques complications post-opératoires, il était tout de même présent à Vichy. Se déplaçant en fauteuil et en béquilles, il suivait les épreuves "en coulisse". Très peu de "vachés" cette année, ce qui semble logique, avec un ciel sans nuage... Et pourtant, il y en a eu quelques-uns en voile contact. Alors quoi, à cause du vent ? Même pas ! Lorsque les équipes sont filmées en vidéo sol, elles s'orientent naturellement vers la caméra et donc vers le terrain. Mais celles qui sont désormais filmées en vidéo air se consacrent essentiellement sur leur travail, et elles en oublient parfois le sol.

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