ParaMag - n°302 - Juillet 2012 - 37

n Les articulations : les épaules (risque de luxation à l’ouverture), les chevilles et les genoux (posés) n Les muscles et en premier lieu les abdos-lombaires (gainer, cambrer) puis les bras/épaules selon les disciplines ainsi que les jambes et les fessiers n Le cœur (le rythme cardiaque s’accélère) n Le souffle (le système respiratoire est mis à contribution : en altitude, l’air est moins riche en oxygène) n Le système nerveux et hormonal (décharge d’adrénaline notamment). Le yoga répond toutes à ces exigences. Pour ses effets sur le corps, il permet de travailler LA TOTALITÉ des éléments cités plus haut; pour le mental, son efficacité en matière de contrôle des émotions et de gestion du stress, la pratique du yoga a beaucoup à apporter aux parachutistes de tous horizons.

(pranayama) augmentent la capacité pulmonaire et induisent des modifications durables dans le contrôle et le fonctionnement du système respiratoire. Des études ont été réalisées sur personnes pratiquant le yoga régulièrement afin d’examiner leur réaction à l’altitude et à l’hypoxie. Il a ainsi été démontré que les effets de l’hypoxie étaient amoindris et que le transport d’oxygène demeurait satisfaisant, même en haute altitude. Enfin, L'O2 étant indispensable à l'effort musculaire, l'hypoxie diminue la performance sportive. « L'aspect physiologique de la performance se mesure par la valeur de la consommation maximale d'O2 dont est capable le sujet au cours d'un exercice sportif poussé. C'est le V.O2 max (...) : Notre sport exige des V.O2 max. élevées mais il ne les développe pas lui-même. Il faut donc que les athlètes travaillent leur V.O2 max. par des pratiques appropriées autres que le parachutisme». L’expérience menée lors du record du monde 2007 démontre que le Yoga permet de réguler son rythme cardiaque. Melissa Nelson, détentrice de nombreux records du monde de freefly en grande formation et professeure de yoga (encore une double casquette !) a réalisé une expérience : lors du record du monde de freefly en 2007 -69 tête en bas- un saut particulièrement stressant , elle a cherché à mesurer les effets de la respiration yogique sur le rythme cardiaque pour répondre à la question de savoir si même en environnement hostile, cette technique permettait d’exercer un certain contrôle sur le nombre de pulsations minutes. Voici les résultats : En montant dans l’avion, son rythme cardiaque était de 98 bpm (battements par minutes). En s’asseyant, fermant les yeux et se concentrant quelques instants sur sa respiration, son rythme est redescendu à 84 bpm. Il était d’environ 90 bpm au décollage et à 2 minutes du largage, il s’est élevé à 111 bpm puis 128 bmp à l’ouverture de la porte et enfin 165 bpm à l’ouverture du parachute. Melissa renouvela l’expérience sur les sauts suivants en se concentrant sur sa respiration et la détente : le nombre de bpm avait baissé. Source : «Australian Skydiver magazine», le magazine publié par la Fédération Australienne de Parachutisme, N°53 (consultable sur http://www.calameo.com/read/00001417 758a060181103)

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TECHNIQUE
L'imagerie mentale est très utilisée en parachutisme, comme en yoga. Photo Yoga Break

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Une meilleure gestion de l’oxygène en altitude pour plus de performance et de sécurité. Le parachutiste est exposé au phénomène de l’hypoxie. L’hypoxie se caractérise par un manque d’oxygène au niveau cellulaire et plus l’on prend de l’altitude, moins il y’a d’oxygène disponible et plus l’hypoxie augmente ; les risques sont aggravés par le fait que le sujet n’a pas conscience du phénomène et qu’il peut survenir brutalement. A partir de 2 500m (depuis le niveau de la mer), les facultés d’apprentissage sont réduites. Au-delà de 3 000m, les résultats d’un test psychomoteur sont perturbés : ce sont les neurones qui souffrent le plus et en premier de l’hypoxie. C’est à ce moment que les troubles du jugement et de l’attention peuvent se manifester. Le stress est un facteur aggravant de l’hypoxie. Selon Jean Louis GARELLO (cf. ParaMag n°110 de juillet 96, article "Hypoxie") «L'hypoxie a donc sur le système nerveux des conséquences qui concernent directement la sécurité des chuteurs. Associez des troubles de l'attention à de l'incoordination motrice puis essayez de rentrer dans une grande formation : bonjour les dégâts ! De plus, lorsque le trouble à lieu, il entraîne évidement un enchaînement d'incidents et d'erreurs en cascade, qui créent, on s'en doute, un état de stress qui peut se répercuter jusqu'au dernier virage ». Les exercices de respiration yogiques

La conscience de son corps dans l’espace : ne luttez plus contre l’air ! Le yoga vous enseignera la détente dans les postures en travaillant la conscience de son corps. Chaque articulation, chaque muscle sollicité dans une posture fait l’objet d’une attention accrue pour trouver la posture « correcte », c’est-à-dire celle qui est à la fois correctement exécutée et adaptée aux capacités particulières de chacun. Une fois cette conscience développée, il vous sera plus facile de « sentir » votre corps sur l’air et d’améliorer vos techniques de vol. D’ailleurs, une conscience adéquate de toutes les/ses possibilités, c’est aussi ce qui fait que les anciens gymnastes ont généralement beaucoup de facilités dans la pratique de notre sport et c’est ce que vous apportera très rapidement la pratique du yoga. L’imagerie mentale et la méditation ou comment progresser en restant immobile ? Notre cerveau ne fait pas la différence entre un geste réalisé physiquement et le même geste réalisé mentalement : les exercices de visualisation mentale permettent de s’entraîner à moindres coûts et sans aléas météo, capacité aérienne et autre. De plus, des études montrent que l’imagerie mentale est beaucoup plus efficace lorsqu'elle est associée à des exercices physiques. La visualisation mentale permet : n un meilleur apprentissage d'un geste (gain en précision), n une augmentation du niveau de performance par une amélioration de la coordination gestuelle,

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