NEOMA Alumni Mag - N°35 - Juin 2023 - 41

développer mon réseau et m'a donné l'envie de
continuer mes travaux de recherche. » Emmanuel
Urbu aussi l'a bien perçu dans le cadre de son travail
dans la pair-aidance, c'est-à-dire l'aide apportée
à des personnes connaissant des troubles de
la santé mentale par quelqu'un ayant rencontré
pareille difficulté. « Au début, j'ai publié pour aider
des gens, ça avait déjà suffi à ce qu'on me demande
conseil sur la bipolarité. Je faisais une sorte d'accompagnement
bénévole. Depuis j'ai passé un
diplôme, mais le livre m'apporte encore plus de
crédibilité. »
Le simple fait d'écrire un livre peut jouer sur son
image professionnelle, qu'il soit publié par une
maison d'édition ou pas. Ainsi, pour Édouard Petit,
c'est grâce à l'écriture de son livre qu'il est devenu
professeur de finance à l'ESCP. « Mes livres sont
très sourcés, ils m'ont permis de montrer mon
expertise. » En cela, écrire un ouvrage spécialisé
permet, comme le dirait Pierre Mongin, d'avoir
« une carte de visite de 500 grammes. » Du reste,
lui aussi estime qu'il n'aurait « pas donné de cours
à HEC et à l'ENA sans [ses] ouvrages. » Surtout
que dans son cas, comme souvent, sa plume est
directement nourrie de ses activités de conseil.
« C'est un cercle vertueux entre mes expériences
et mes résultats en entreprise en tant que consultant,
et mon écriture. »
Plus encore qu'une vitrine, un livre peut même
devenir un outil marketing. « Lorsque l'on fait du
coaching, on peut intégrer son livre à son offre,
c'est un outil d'animation et de fidélisation du
client », évoque Guillemette Panayi. C'est aussi ainsi
que Didier Durandy utilise certains de ses
ouvrages. « Je les donne à mes clients pour crédibiliser
mon approche. »
UNE ACTIVITÉ FORMATRICE
L'écriture d'un livre est même bénéfique en ellemême.
« Le simple fait de mettre ses idées en ordre
va vous apporter, c'est très formateur d'écrire un
livre », estime ainsi Pierre Mongin. Selon Édouard
Petit, « écrire un livre peut aider dans de nombreux
métiers. Cela apprend à rédiger, à faire du storytelling.
C'est un bon atout de savoir écrire, d'être
pédagogue, et cela n'est pas inné. Écrire, cela
donne de la rigueur. » Cela, Pierre Pottier peut en
témoigner, même s'il n'a pas écrit sur son secteur
professionnel. « C'est clairement une source d'apprentissage.
Le processus créatif est très intéressant
puisqu'il permet de prendre du recul par
rapport à son travail, c'est un bon exercice de mise
en perspective. Terminer nous prouve aussi que
ÉCRIRE, OUI, MAIS À PROPOS DE QUOI ?
Pour François Cazals (PGE 86), la réponse est simple : « Mes thèmes de
prédilection découlent de mes activités. » Le petit plus ? « Choisir un sujet
qui corresponde à une problématique actuelle », souffle Didier Durandy
(PGE 71), auteur et coauteur de six ouvrages de management. Son ami
Pierre Mongin (PGE 73), qui a écrit près d'une vingtaine de livres, va
même plus loin : l'idéal c'est d'être précurseur. « Lorsque j'ai présenté mon
manuscrit sur le mind mapping, on m'a répondu que c'était intéressant,
mais qu'il n'y avait pas de demande. Aujourd'hui, il y en a des rayons
entiers. Arriver le premier sur le marché, c'était une chance ! » Reste à
trouver le sujet porteur de demain.
l'on est capable de mener un projet lourd et parfois
décourageant », et peut donc aider à gonfler sa
confiance en soi.
L'exploitation de son ouvrage, surtout dans le cas
de l'autoédition, est aussi une bonne occasion de
développer ses compétences en communication
et en marketing. On se souvient du conseil
d'Édouard Petit sur la construction d'une communauté.
« L'autodiffusion demande des compétences
particulières, notamment digitales », souligne ainsi
François Cazals.
Preuve d'expertise, outil marketing, carte de visite,
source d'apprentissage, si l'écriture d'un livre est
exigeante elle peut aussi rapporter beaucoup. « Il
faut y aller, tenter, c'est une belle aventure, s'enthousiasme
François Cazals. Cela peut être douloureux,
on se pose beaucoup de questions, on
doute, mais la gratification est très grande. Les
échanges avec les lecteurs sont de belles opportunités
de rencontres, et tenir son livre en mains
pour la première fois c'est un moment émouvant,
source d'un très grand plaisir. » Pour le connaître, il
n'y a plus qu'à écrire un premier mot. ❚
Thomas Weill
1- Cet Alumni préfère désormais être cité sous son nom de
plume.
Édouard Petit
(PGE 98)
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2023 - 41 -
Didier Durandy
(PGE 71)
François Cazals
(PGE 86)
iStockPhotos
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