NEOMA Alumni Mag - N°28 - Septembre 2021 - 36

MAGAZINE
L'ANGLAIS :
UNE RÉVOLUTION
(À L'ÉPOQUE)
Pete Stone, chargé d'enseignement en
anglais puis responsable des programmes
internationaux à l'ESC Rouen de 1988 à 2000
JEUX D'ENTREPRISES
ET CAS PÉDAGOGIQUES
François Mangin, professeur associé au Département
Stratégie et Entrepreneuriat de NEOMA
Business School, entré à l'ESC Rouen en 1996
En parallèle de cours sur la stratégie d'entreprise,
les modèles d'affaires ou la responsabilité sociale
des entreprises, François Mangin développe des
jeux d'entreprises ainsi que des cas pédagogiques,
dont certains sont présentés à la North American
Case Research Conference (NACRA). Séminaires
intensifs de fin de cursus qui s'étalent sur sept
jours, les jeux d'entreprises offrent aux étudiants
l'opportunité d'incarner les différents membres du
comité de direction d'une entreprise confrontée à
une situation de forte concurrence : « Les étudiants
doivent créer un collectif à partir de zéro, le
directeur général ayant la responsabilité de
s'assurer qu'il fonctionne bien. On explore à la fois
le travail d'équipe, la confiance et la gestion des
conflits », détaille le professeur. Un séminaire qu'il
anime depuis 1996, mais qu'il a fait évoluer :
« Traditionnellement, le rythme de travail était très
soutenu, débordant sur les soirs et week-ends,
pour refléter les périodes parfois très intenses
qu'on peut vivre en entreprise. Au fil des années,
et alors qu'en tant que représentant du personnel
je demande un droit à la déconnexion, j'ai
interrogé ce modèle, que certains étudiants
remettent en cause. En tant qu'école responsable,
devons-nous faire la promotion d'un débordement
du temps professionnel sur le temps
personnel et familial ? Nous avons donc adapté le
rythme du séminaire afin de laisser des plages de
respiration », explique-t-il. Autre bouleversement,
celui lié à l'internationalisation du recrutement de
l'école : « Il y a trente ans, les élèves étrangers
intégraient des cursus spécifiques, créés pour eux
uniquement. Aujourd'hui tous les étudiants, quelle
que soit leur origine, participent aux mêmes cours
en anglais, les classes sont très internationales.
D'où l'importance de renforcer la construction d'un
esprit d'équipe et de sensibiliser les étudiants aux
différences culturelles en situation professionnelle.
Par exemple, savoir identifier qui aurait besoin de
soutien, même lorsqu'il n'est pas explicitement
demandé, qui hésite à exprimer ses objections... »,
ajoute-t-il.
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Pete Stone, aujourd'hui consultant, a participé aux débuts
de l'internationalisation de l'école. En 1994, il lance le French
Langage And Management (FLAM) qui intègre des cours de
gestion en anglais, suivi en 1997 par le Graduate Certificate of
European Business Studies, un cursus de quatre mois
entièrement anglophone, qui mélange étudiants français et
étrangers : « J'ai débuté à NEOMA comme professeur
d'anglais. À l'époque, la plupart des chargés de cours
étrangers enseignaient les langues. Il y a d'ailleurs eu une
résistance de la part de certains de mes collègues, qui
avaient compris que ne pas pouvoir enseigner en anglais
allait représenter un frein. Donc ce programme avait un côté
révolutionnaire, chez NEOMA mais aussi en France »,
souligne-t-il. À l'époque, l'objectif est d'attirer des étudiants
étrangers non francophones, qui viennent alors du Canada,
d'Australie, d'Inde et même d'Argentine : « Le Graduate
Certificate a accueilli une majorité d'étudiants étrangers, mais
aussi des Français qui ne pouvaient pas partir à l'étranger
pour des raisons financières ou personnelles. L'immersion
avec des élèves de tous les pays représentait une expérience
internationale pour eux, ainsi que les séjours à Bruxelles et à
Strasbourg dans le cadre des enseignements sur la construction
de l'Europe. »
RENDRE LES COURS
PLUS VIVANTS
Lise Georgeson, chargée d'enseignement
en anglais puis professeure d'affaires
européennes à l'ESC Rouen de 1990 à 1999
« À l'époque, il était beaucoup plus facile
d'apprendre les affaires européennes, déjà parce
qu'avec 15 pays au lieu de 25, l'institution était plus facile à
comprendre, les différences culturelles moins importantes !
Nous pensions aussi qu'il était impossible qu'un pays puisse
quitter l'Union européenne, le Brexit a changé la donne. Pour
rendre les cours plus vivants, nous travaillons sur des études
de cas, les Harvard Business Studies, qui sont utilisées par les
étudiants en MBA dans les pays anglos-saxons car il n'existait
pas de telles études de cas en France. Je me souviens que
nous avons étudié le cas d'une entreprise brésilienne, Semco,
qui était en train de s'écrouler jusqu'à sa reprise par le fils du
propriétaire. Ce dernier a complètement renversé la gestion
de l'entreprise en adoptant un management participatif et
décentralisé. »
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