NEOMA Alumni Mag - N°28 - Septembre 2021 - 19

LIBANAISE DES PIEDS À LA TECH
Depuis le mois d'avril, SABINE
HABIBIAN (PGE 14) est « community
lead » pour la toute nouvelle
communauté La French Tech
Beyrouth. Un rôle qui lui tient
d'autant plus à cœur qu'il lui permet
de faire le pont entre sa France natale
et ses origines libanaises.
Au Liban, elle est perçue comme française,
mais en France, les gens voient
rapidement ses origines libanaises. Qu'à
cela ne tienne, Sabine Habibian a trouvé
dès ses études le moyen de réconcilier
ces deux facettes d'elle-même : obtenir
un double diplôme de NEOMA et de
l'École Supérieure des Affaires (ESA) de
Beyrouth, une « plateforme incontournable
de coopération franco-libanaise ».
Cette double identité se retrouve aussi
dans sa carrière. Après une première
expérience aux États-Unis dans l'analyse
marketing, elle trouve un poste au Liban
dans le développement international
auprès du couturier Rami Kadi, et en profite
pour apprendre l'arabe. Puis, en 2015,
Sabine est embauchée par son ancienne
école, l'ESA, et monte en grade jusqu'à
devenir aujourd'hui cheffe de projet pour
l'ESA Coding Lab, qui travaille à la création
d'« une école de codage informatique
au Liban Sud ».
Surtout, c'est avec d'autres membres de
l'écosystème ESA qu'elle participe, en
plus de son emploi, à la constitution d'une
communauté labellisée French Tech dans
la capitale du Liban. Aujourd'hui l'une des
deux « community lead » de cette antenne
beyrouthine du réseau de soutien des
jeunes pousses françaises, Sabine a un
rôle clé. « J'organise les conférences, coordonne
les activités des membres, gère les
partenariats avec des acteurs locaux et
internationaux... », énumère la cheffe de
projet.
Ce dernier point s'avère d'autant plus
important que l'économie du Liban traverse
une multitude de crises depuis
2019 : dévaluation de la monnaie, inflation...
« Les jeunes Libanais sont tentés
par l'exil. Nous voulons créer de l'emploi
et garder ces talents au pays, en créant
un lien solide entre la France et le Liban.
S'ils partent, ce doit être parce qu'ils ont
une stratégie à l'international, mais pas
parce que tout est fermé. » En cela, Sabine
pourra à coup sûr faire des émules. ❚
L'ÉCOLOGIE, MAIS PAS SANS
PRAGMATISME
FLORIAN BRUNET-LECOMTE (PGE 07) a su créer une
place dans le domaine de la distribution de matériaux
d'écoconstruction, à la tête de Femat, une entreprise
florissante qu'il a cofondée il y a dix ans.
C'est en discutant avec des professionnels
du monde de la distribution de matériaux
que Florian Brunet-Lecomte se découvre un
intérêt pour l'écologie. À l'époque, à sa sortie
de NEOMA, il travaillait dans l'audit d'acquisition
chez EY, un poste qu'il finit par quitter
en quête d'un métier plus créatif. Il devient
analyste business dans une ETI de région
lyonnaise, jusqu'à ce qu'un cabinet de
retournement le charge d'élaborer un plan
social. « Je leur ai dit d'accord, mais que je
serais le premier de la liste. »
Rattrapé par ses idées vertes, Florian s'associe
à un ami pour fonder une société de distribution
de matériaux d'écoconstruction,
Femat. « Nous avons imaginé une offre digitale
autour des principes clés du bâtiment
performant : l'isolation, l'étanchéité à l'air et la
ventilation. » La vision écologique lui importe, « évidemment »,
mais Florian se montre pragmatique. « Les gens viennent avant
tout chercher des économies sur leur facture de chauffage. Cela
ne m'empêche pas de faire la promotion de
matériaux biosourcés, c'est l'avenir du
pays. » La posture fonctionne, puisque la
société a reçu cette année le prix du coup
de cœur du jury aux Trophées du Négoce,
une reconnaissance appréciée dans un
métier où les nouveaux acteurs peinent à
s'installer.
Avec trois antennes en Auvergne-RhôneAlpes,
un chiffre d'affaires croissant à
13 millions d'euros, une branche de conseil
et financement aux artisans avec Femat
Solutions, des projets d'ouverture de nouvelles
agences... La société, qui souffle ses
dix bougies cette année, a bien des choses
à fêter. Florian, quant à lui, à l'approche de
la quarantaine, se sent toujours aussi bien
dans l'entrepreneuriat. « Je suis à ma place,
c'est évident. » ❚
NEOMA ALUMNI mag SEPTEMBRE 2021 - 19 -
DR
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