NEOMA Alumni Mag - N°25 - Décembre 2020 - 31

MESUREZ VOS CHANCES DE
DEVENIR UN NOUVEL ARTISAN
Répondez par « Oui » ou « Non » aux questions suivantes :

prise, j'y ai géré des problèmes humains. » Pour
Sarah Schnitzler, son expérience au sein d'ESC
Sans Frontières fut déterminante : « J'ai aussi fait
un stage en première année dans une petite entreprise et cela m'a bien plu. » La multiplicité des
expériences cimente ainsi la professionnalité. Faire
ses études en école, c'est souvent quitter le domicile familial, se prendre en charge. C'est une
première expérience de vie sans les parents dont
il ne faut pas sous-estimer l'importance. Il faut
apprendre à se débrouiller seul. Cette responsabilisation se retrouvera plus tard, amplifiée, lors des
cursus ou stages à l'étranger. Ce sera aussi l'occasion de découvrir d'autres cultures, d'autres
manières de penser et d'agir. Cela remet forcément
en question un certain nombre de croyances. Ces
expériences vont donner confiance. Ce n'est certes
pas facile, cela permet de surmonter les difficultés,
d'apprendre sur soi-même et de se renforcer en
tant qu'être humain. « La professionnalité, c'est
transformer des savoirs et connaissances en
compétences », indique Catherine Beduwe,
ingénieure de recherche université Capitole Toulouse dans un entretien pour l'ouvrage. Il faut
acquérir les savoirs, c'est le rôle des expériences
pédagogiques multiples : cours, cas d'entreprise ou
jeux de simulation. Mais nous le savons tous, les
cours ne prennent sens que lorsqu'ils sont mis en
application. C'est le rôle précisément des stages,
de l'apprentissage ou encore de la vie associative.
Au-delà de la concrétisation des savoirs, ces
expériences vont aussi permettre aux étudiants
d'apprendre à gérer leur temps et à être sur plusieurs projets simultanément (le dossier de départ
à l'étranger, le stage, et les examens de fin de
semestre). Les expériences associatives constituent bien sûr un terrain d'apprentissage extraordinaire. On y développe des compétences transversales, et des responsabilités. Alors la professionnalité naît : celui qui cumule stage, cursus à
l'étranger, gestion d'une association en master 1
et apprentissage en dernière année, a largement
travaillé son employabilité. Il a également travaillé
cette agilité qui lui permet de s'adapter aux

1. Votre travail vous semble-t-il inutile ?
2. Même s'il vous semble utile, vous ennuyez-vous dans
votre travail ?
3. Avez-vous des difficultés à voir les conséquences concrètes
de ce que vous faites ?
4. Avez-vous des difficultés le soir pour décrire votre journée
de travail à vos enfants ?
5. Vous est-il difficile d'exprimer votre créativité dans votre
travail ?
6. Souhaiteriez-vous plus d'autonomie, en termes
d'organisation, de décision, d'emploi du temps ?
7. L'ambiance d'une entreprise familiale vous séduit-elle ?
8. Même si votre travail vous convient globalement,
aspirez-vous à plus de satisfaction ou à moins de
désillusion ?
9. Votre travail vous semble-t-il en décalage avec vos valeurs ?
10. Êtes-vous plus attaché à votre épanouissement personnel
qu'à votre statut social (fonction, salaire...) ?
11. Est-ce que votre famille et vos relations familiales
constituent votre priorité ?
12. Avez-vous un entourage (famille, amis) susceptible de vous
soutenir (moralement, matériellement, économiquement...)
dans votre cheminement ?
13. Vous sentez-vous capable de vous adapter à des structures,
des ambiances, des contextes de travail très différents ?
14. Avez-vous le sentiment que vous pourrez toujours
« retomber sur vos pieds » ?
SCORE :
- S i vous avez 10 ou plus de 10 réponses « Oui » : Regardez s'il
y a des sessions qui démarrent en janvier prochain pour votre
CAP afin d'entamer votre reconversion, car pour septembre
c'est trop tard !
- S i vous avez entre 7 et 9 réponses « Oui » : Travaillez le
samedi chez un fleuriste ou un éleveur de brebis pour tester.
- S i vous avez moins de 7 réponses « Oui » : Restez directeur
ou cherchez à le devenir.

différentes structures, projets, contextes et il a fait
grandir sa confiance. Tous les diplômés rencontrés
ont été unanimes : « J'ai été convaincue que j'y
arriverais », raconte Sarah Schnitzler. « Si cela ne
marche pas je passerai un concours de la fonction
publique », indique Cyril Blanchard. Alors, la conclusion ne peut être qu'optimiste, mais aussi méditative. Construire, nourrir et faire grandir la
confiance, n'est-ce finalement pas l'objectif d'un
parcours professionnel ? ❚
François Pottier, professeur associé en comptabilité et
contrôle de gestion à NEOMA BS et Anne Prevost-Bucchianeri, enseignante-chercheuse de droit à NEOMA BS

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