NEOMA Alumni Mag - N°25 - Décembre 2020 - 19

Pascal Hureau
(PGE 81), adjoint à la
mairie de Montrouge

qu'il était encore étudiant à l'école. « J'ai toujours eu
un engagement politique et toujours veillé à être
actif dans ma ville de naissance, pour laquelle j'ai
un attachement fort, quasiment viscéral, racontet-il. Lors de mon premier mandat, le deuxième plus
jeune adjoint avait trente ans de plus que moi.
C'est important de faire confiance aux jeunes et de
veiller à les intéresser à la chose publique. Sinon,
on se retrouve avec un trop grand nombre de
retraités, qui eux ont le temps et l'envie de s'investir et qui gèrent les décisions importantes. » Car
être élu demande du temps, qui augmente en
fonction de la charge. Une problématique que
connaît bien Yves Asseline (PGE 72), maire de
Réville (1 038 habitants dans la Manche) : « La
commune a sept kilomètres de zone côtière. De
fait, le nombre d'habitants quadruple l'été. Mon
métier change radicalement entre l'hiver, où je fais
plutôt face à la gestion des tempêtes et l'été, où la
ville est axée vers le tourisme. Quoi qu'il en soit, je
passe beaucoup de mon temps à la mairie. » Face
à la charge de travail, il est parfois difficile d'assurer
un emploi salarié en parallèle. Si le droit du travail
donne le droit à un crédit d'heures pour le salarié-élu (il est par exemple de dix heures trente
pour une commune de moins de 3 500 habitants),
il est parfois compliqué à mettre en place. « Si j'étais
salarié, mon rôle d'adjoint serait impossible. Je
consacre environ un jour et demi par semaine à
mon rôle d'adjoint. En tant qu'indépendant, j'organise mon temps de travail comme je le souhaite de
manière la plus souple possible. C'est vraiment une
fonction où on peut être sollicité tout le temps »,
explique Pascal Hureau (PGE 81), consultant et
adjoint à la transition numérique, à la e-administration et aux relations européennes à la mairie de
Montrouge (50 481 habitants dans les Hauts-deSeine). « Je me considère comme élu entrepreneur,
indique Thomas Lam. Il faut avoir du temps pour
effectuer un mandat. Je parviens à moduler mon
agenda, étant chef d'entreprise par ailleurs. Je
reçois en mairie le matin, souvent avant 9 h et
après 18 h, ainsi que le vendredi toute la journée,
et je suis amené à représenter le Maire le soir et le
week-end, ce qui fait partie du jeu. » L'empiètement
sur la vie privée peut très vite arriver, comme en
témoigne Charles Schnebelen : « Au début de mon
premier mandat, je me suis énormément impliqué.
Sans doute trop. » Aurélie Logeais (PGE 03),

Aurélie Logeais
(PGE 03), adjointe au
maire à Noisy-le-Roi

Yves Asseline
(PGE 72), maire
de Réville

Jean-Michel
Houllegatte
(MS TTTM 89), ancien
maire de Cherbourgen-Cotentin et
sénateur de la Manche

adjointe au maire déléguée à la culture et au jumelage à Noisy-le-Roi (8 000 habitants dans les Yvelines), consultante en communication et mère de
trois enfants : « C'est un travail qui prend beaucoup
de temps, surtout les soirs et les week-ends quand
on est en charge de la culture comme moi. J'essaye

Les gens votent de moins en moins,
mais paradoxalement ils sollicitent de plus
en plus leur maire. Charles Schnebelen
d'être présente à chaque rendez-vous avec les
citoyens. C'est un vrai sacerdoce et c'est parfois
compliqué de tout concilier. » Jean-Michel Houllegatte (MS TTTM 89), ancien maire de Cherbourg-en-Cotentin (50 129 habitants dans la
Manche) pendant cinq ans (2012-2017) et actuellement sénateur de la Manche, résume la problématique : « Beaucoup d'élus oublient qu'un
engagement électoral est aussi (et avant tout) un ❱❱❱

LES CATÉGORIES SOCIOPROFESSIONNELLES
DES CONSEILLERS MUNICIPAUX :
Source : chiffres du ministère de l'Intérieur, 2018.

10,2 %
sont agriculteurs
exploitants

11,8 %

9,9 %

sont professions
intermédiaires

sont cadres

7,5 %
sont ouvriers
6,7 %
sont artisans,

commerçants ou
chefs d'entreprise

23 %

sont employés

3,6 %
sont sans activité
24,2 %

sont retraités

3,1 %
autre profession
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