NEOMA Alumni Mag - N°22 - Mars 2020 - 37

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EN CHIFFRES, LA GÉNÉRATION Z :

Valérie Semensatis

Les études qualitatives menées par les chercheurs
prouvent l'attachement au groupe, à la reconnaissance du collectif, la fidélité collaborative et l'assentiment des pairs. « C'est une génération très
engagée. Elle voit le travail comme une forme de
sociabilité. La frontière entre personnel et professionnel est ténue. Leur vie est une identité, tout y
contribue et le travail devient un enjeu d'épanouissement », commente Mathilde Le Coz. Sans
oublier ce que Marianne Urmès appelle le capital
immatériel. « Les collaborateurs, jeunes comme
moins jeunes, sont de plus en plus attentifs aux
fondamentaux de l'entreprise : ses relations
humaines, ses valeurs, sa singularité. » Au Boson
Project, les équipes parlent de symétrie des attentions. Les organisations doivent autant prendre
soin de leurs clients que de leurs collaborateurs. Il
est impossible de tenir des promesses aux clients
si vous ne l'exercez pas avec vos collaborateurs.
Les crises de sens deviennent dès lors une crise de
l'engagement. Génération exigeante, elle pose le
libre arbitre comme un totem. Les organisations
sont-elles prêtes à les accueillir ? ❚

Guillaume Koch
(PGE 00)

LE TEMPS AU SERVICE DU PLAISIR, DE
L'IMMATÉRIEL ET DE LA FORMATION
« Réduire les enjeux du monde du travail à l'arrivée
de générations, c'est se tromper de débat », analyse Marianne Urmès. Mathilde Le Coz ajoute : « La
génération Z, comme la Y, n'est que le fruit d'une
époque et d'une éducation. Le monde numérique,
dans lequel ils ont baigné, développe des usages
et des comportements différents. Si la génération
crispe autant, c'est qu'elle cristallise le fait que le
monde du travail n'a pas changé. C'est toute l'organisation même des entreprises qui doit être
interrogée. » D'ailleurs, « il suffit de regarder les chiffres et les grandes évolutions : 85 % des métiers de
2030 n'existent pas encore, l'obsolescence des
compétences s'accélère, la précarisation du
marché du travail frappe les salariés et les carrières hachées sont devenues monnaie courante.
Ces changements redessinent nécessairement la
relation entre les collaborateurs et l'entreprise »,
explique Marianne Urmès. On les appelle slasher,
anglicisme pour désigner les personnes qui cumulent plusieurs activités. « Chez Mazars, nous avions
des clauses interdisant la double activité ; nous
avons dû les lever. Aujourd'hui, nos collaborateurs
sont youtubeurs, journalistes, négociants en vin ou
s'engagent dans des entreprises familiales », ajoute
Mathilde Le Coz. Aussi, les services de ressources
humaines se retrouvent face à des candidats qui
analysent l'ensemble des conditions apportées par
l'entreprise : la rémunération - bien sûr - mais
également l'environnement, la formation continue,
les possibilités de travail à distance et le collectif.

· Née après 1995 ;
· 14 millions de personnes en France ;
(2 milliards dans le monde) ;
· Digital Natives ;
· 80 % possèdent un smartphone ;
· 71 % sont inscrits sur Netflix.

Mathilde Le Coz
(PGE 04)

Yoann Duval

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