NEOMA Alumni Mag - N°22 - Mars 2020 - 29

Plus avancée, la voiture électrique, qui compte 5,1
millions d'unités dans le monde (dont 40 % en
Chine), soit seulement 1 % du parc automobile,
conserve un positionnement premium et vert. Elle
rencontre cependant des limites : son coût, son
autonomie restreinte - sans parler des critiques
concernant son empreinte écologique réelle. La
demande augmente néanmoins : à terme, tous les
grands constructeurs proposeront leur modèle
électrique. « Une étude de McKinsey publiée en
20182 indique qu'environ 120 millions de voitures
électriques pourraient se trouver sur les routes
d'ici 2030 en Chine, dans l'Union européenne et
aux États-Unis, avec une pénétration plus élevée
au sein des villes denses et connectées (les smart
cities), permettant une recharge facile », souligne
Camille Briand. D'où le dynamisme actuel de la
Chine, qui bénéficie également d'une réglementation favorable concernant les immatriculations.
Plusieurs voies mènent à l'électrique : ainsi Renault
propose « des modèles hybrides (essence et électrique) rechargeables, des hybrides non rechargeables et une voiture 100 % électrique, la ZOE, la
plus vendue en France sur sa catégorie », explique
Laurent Aliphat. Nissan, leader et pionnier du
100 % électrique, mise sur l'électrification de l'intégralité de sa gamme, en pur ou en hybride : « Le
zéro émission est un des objectifs phares de l'entreprise, rappelle Pierre Loing. La Nissan Leaf, lancée en 2011, est encore à ce jour le modèle
électrique le plus vendu au monde, devant la Tesla
Model 3. Dotée d'une autonomie de 400 kilomètres en une seule charge, équipée du système
de conduite semi-autonome ProPILOT, elle est le
plus gros concentré de technologies qui existe sur
le marché. » Car dans la stratégie de Nissan comme
dans celle des autres constructeurs, connectivité
et électrification vont de paire.
En 2050, 70 % de la population mondiale sera
urbaine, concentrée dans des smart cities : une
aubaine pour la mobilité connectée. À la même
date, 22 % des habitants de la planète auront plus

Marianne Gérard

DR

de 60 ans (contre 11 % en 2000), ce qui favorisera
le développement des voitures autonomes. Quant
à la nécessité de la mobilité zéro émission, verte
et/ou partagée, elle ne fait plus débat au vu des
projections du GIEC sur le réchauffement climatique. Les nouvelles mobilités vont vite devenir la
norme et tous les acteurs de l'automobile l'ont bien
compris ! ❚

Élise Bruchet
(TEMA 03)

DR

1. Huffpost, Most millenials won't own a car in 5 years, 2015
2. McKinsey & Company, 2018, Reserve a seat - the future of
mobility is arriving early

Clément Fleau
(PGE 18)

UNE SECONDE VIE POUR VOTRE SCOOTER
Donner une seconde vie à votre Vespa à essence est une solution compétitive par rapport au coût d'achat d'un scooter électrique neuf... Et une
alternative bien plus séduisante que l'envoyer à la casse. C'est ce que
propose NOIL, la première solution d'électrification des véhicules deux et
trois roues à essence, fondée par Clément Fleau (PGE 18), Victor Breban
et Raphaël Setbon. Ces trois amis ont goûté au plaisir de rouler sur un
véhicule électrique silencieux et écolo, qu'ils ont souhaité partager avec le
plus grand nombre. « Nous nous engageons à transformer en quarante-huit heures votre scooter en véhicule zéro émission 100 % électrique,
rechargeable sur une prise de courant », explique Clément, qui milite
activement au sein de l'association AIRe pour développer la nouvelle filière
du Rétrofit et lever les barrières réglementaires qui entravent l'électrification de véhicules à essence. Ce sera bientôt chose faite en France : NOIL
aura les coudées franches pour se déployer !

Daniil Peshkov

Unis sont, pour l'instant, le terrain le plus favorable
aux avancées (Tesla) car ils possèdent les
infrastructures adaptées : de longues routes traversant de vastes espaces dégagés - tandis que la
densité urbaine de la Chine est moins propice »,
explique Camille Briand. En Europe, les investissements des dernières années se sont concentrés
sur la conversion des gammes à la norme environnementale CAFE imposant la réduction des rejets
de CO2, « ce qui retarde certains autres investissements, sur le véhicule autonome notamment »,
analyse Laurent Aliphat. Par ailleurs, « l'autonomie
complète n'a à court terme d'intérêt que pour une
clientèle privée, gérant des robots taxis ou des
camions de livraison : elle serait trop onéreuse
pour des particuliers », note Pierre Loing.

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