NEOMA Alumni Mag - N°22 - Mars 2020 - 28

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❱❱❱ Raphaël Rougier (PGE 13), speechwriter chez

melpomen

Raphaël Rougier
(PGE 13)

Michelin, groupe qui se positionne en leader mondial de la mobilité durable. « Pour forger les solutions de demain, Michelin prône la création de
vastes écosystèmes d'acteurs publics et privés
réunis autour de projets concrets. » Le groupe est
ainsi engagé aux côtés de la Région AuvergneRhône-Alpes, d'ENGIE, de la Banque des Territoires et du Crédit Agricole dans Hympulsion, la
société qui déploie la Zero Emission Valley, le plus
important projet de déploiement de mobilité
hydrogène renouvelable engagé sur le territoire
français (mise en circulation de véhicules hydrogènes, de stations de recharge, etc.). Avec Faurecia, Michelin a fondé Symbio, co-entreprise qui
développe des systèmes de piles à hydrogène et
ambitionne de devenir leader mondial du secteur.
Le groupe a également lancé Movin'On, le sommet

ZOOM :
LES 6 NIVEAUX DE LA VOITURE AUTONOME
Niveau 0 : la voiture est entièrement manœuvrée par son conducteur
(80 % des véhicules aujourd'hui).
Niveau 1 : le conducteur est assisté par l'ordinateur de bord qui peut
gérer la vitesse ou la direction.
Niveau 2 : autonomie partielle. Le véhicule peut prendre le contrôle des
deux fonctions, vitesse et direction. Le conducteur doit rester très attentif.
Exemple : l'Autopilot de Tesla.
Niveau 3 : autonomie conditionnelle. Le conducteur délègue totalement
la conduite au véhicule dans des situations prédéfinies, mais doit être
capable de reprendre la main. Exemple : la fonction « embouteillage »
- AI Traffic Jam Pilot - des Audi A8.
Niveau 4 : haute autonomie. Dans un contexte limité et une situation
prédéfinie, la voiture se déplace seule. Il n'existe actuellement pas de
production commerciale à ce niveau.
Niveau 5 : autonomie complète. La voiture est capable de conduire seule
dans toutes les situations. C'est ce que vise Tesla dans les prochaines
années.

mondial de la mobilité durable (Montréal). En
parallèle, il continue à innover sur son métier principal, le pneumatique : « Avec notre partenaire
General Motors, nous lancerons en 2024 UPTIS, un
pneu sans air et increvable, fabriqué avec des
matériaux 100 % durables. »
DE MULTIPLES ENJEUX AU NIVEAU MÉTIERS
Cette dynamique de transformation impacte tous
les métiers. La R&D est le nerf de la guerre, comme
en témoigne Raphaël Rougier : « Michelin lui
consacre plus de 700 millions d'euros par an. »
« Les besoins en R&D sont colossaux, mais les
autres fonctions doivent se transformer aussi :
nous devons réinventer notre marketing, notre
communication pour adapter les expériences aux
nouveaux usages », souligne Laurent Aliphat. Si les
clients du XXe siècle prisaient la vitesse et la performance, ceux du XXIe siècle valorisent le confort
d'expérience dans l'habitacle : les voitures ne se
vendent plus comme avant !
Les ressources humaines sont aussi un sujet central. « Face aux révolutions technologiques, les
métiers font aussi leur révolution - 50 % de ceux
de demain n'existent pas encore ! Pour relever le
défi, Michelin a co-fondé à Clermont-Ferrand le
Hall 32, un centre de promotion des métiers de
l'industrie du futur », souligne Raphaël Rougier.
Faurecia a fait de sa DRH un catalyseur de la transformation : « Pour engager activement nos 120 000
collaborateurs, à tous les échelons, nous avons
activé trois leviers : communication, formation et
approche communautaire, témoigne Élise Bruchet (TEMA 03), Employee Engagement Director
chez l'équipementier. La communication vise à
donner du sens : elle encourage les collaborateurs
à prendre la parole sur la transformation, pour se
l'approprier - une école de pitch a été créée à cet
effet. La formation, qui s'appuie sur notre université d'entreprise, accompagne les directions
métiers dans leur montée en compétences sur les
nouveaux domaines tels que les méthodes agiles,
la cybersécurité... Enfin, notre plateforme digitale
favorise la mutualisation d'expériences. Nos collaborateurs du monde entier peuvent y échanger
leurs expériences concrètes, telles que la mise en
place de nouveaux process au sein d'une usine par
exemple. »
AUTONOMIE, ÉLECTRIFICATION :
OÙ EN EST-ON ?
La voiture autonome (voir encadré) n'est pas
encore une réalité. Même si la technologie progresse rapidement, le marché n'est pas mûr : les
problématiques de réglementation, de sécurité et
d'éthique ne sont pas résolues. Les projections
tablent néanmoins sur 18 millions de véhicules
autonomes (niveaux 3, 4 et 5) vendus dans le
monde en 2030, soit un sur quatre. « Les États-

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