MAGAviron - N°27 - Février 2017 - 7

Habituellement concentrés sur une journée, les premiers
tours de roue ont été donnés le vendredi après-midi,
ampleur du programme oblige. En effet, la Fédération
française d'aviron avait non seulement ses propres
championnats à organiser, elle accueillait également les
championnats d'Europe dont elle avait décroché l'organisation en mai dernier lors de la réunion du European board
à Brandenburg. Les scolaires et les universitaires ont
donc ouvert le bal des podiums avec déjà de nombreuses
catégories : relais collèges, relais lycées, filles, garçons,
mixtes, UNSS, FFSU... aviron partagé, aviron adapté
pour les catégories handi et mixtes... Le temps de faire
les comptes et d'attendre les rameurs de l'équipe de
France pour remettre t-shirts et médailles, les podiums
se sont tenus en fin de journée, laissant ensuite la salle
s'endormir pour quelques heures avant que les athlètes
français et internationaux ne viennent fouler le parquet de
Charléty pour rejoindre leur monture et tout lâcher sur les
2 000 mètres d'un parcours intense, où certains finissent
épuisés, toute l'énergie ayant servi à faire tourner cette
roue ingrate le plus vite possible.

Du plus ancien
au plus jeune
A quelques mètres du parquet, les roues tournaient déjà,
dans la zone d'échauffement. Derniers réglages avant de
se jeter dans l'arène, de rejoindre la machine qui leur était
assignée pour la course, au pied d'un écran géant mêlant
avancée de la course et images volées par les caméras,
montrant la dureté de l'exercice. Et le défilé des catégories
a commencé, des aînés pour lentement se diriger vers les
plus jeunes, vers l'élite...

Commençons par les rameuses poids léger. La
Grenobloise Laura Tarantola, médaillée de bronze à
Rotterdam en quatre de couple U23, a confirmé qu'elle
dominait la catégorie en remportant une nouvelle fois
l'or sur l'ergomètre, suivie par la Nantaise Anna Piveteau.
Marie-Margot Joannès (AC Lyon-Caluire) a quant à elle
terminé avec le bronze autour du cou.
Chez les femmes toutes catégories, il y avait aussi du
beau monde, avec les rameuses qui ont pris part aux
Jeux de Rio, mais aussi du sang neuf avec Adèle Brosse,
qui exécutait là son premier 2 000 en championnat chez
les seniors. Elle a ainsi confirmé qu'il faudrait désormais
compter avec elle, terminant en troisième position et
empochant ainsi la médaille de bronze. Noémie Kober
(Aviron Grenoblois) a confirmé sa maîtrise de la machine
en remportant l'épreuve, suivie par sa coéquipière en deux
sans barreur, Marie Le Nepvou (CA Nantes). En quatrième
et cinquième places, on retrouve Elodie Ravera (CN Nice)
et Helène Lefebvre (SESN Encouragement), le duo finaliste
des Jeux de Rio 2016.
Si la foule criait déjà dans les gradins de Charléty, le
volume est encore monté d'un cran avec l'entrée sur le
plateau des rameurs hommes PL. En quelques machines,
on retrouvait toute l'élite du groupe poids léger : les champions olympiques du deux de couple PL Jérémie Azou
et Pierre Houin côte à côte, non loin de là le Bergeracois
Stany Delayre, mais aussi le Versaillais Thomas Baroukh et
son coéquipier Thibault Colard. Une hiérarchie respectée
avec, pour la médaille d'or, l'indétrônable Jérémie Azou,
suivi du Toulois Pierre Houin. Stany Delayre a complété le
podium de la catégorie : un classement identique à l'an
passé.
Chez les hommes TC, les pronostics étaient ouverts,
puisque les trois rameurs sur le podium en 2016 avaient
dû déclarer forfait pour blessure. Thibaut Verhoeven
(CN Verdun) a ainsi saisi sa chance et, au sprint final, a pu
monter sur la première marche du podium français, suivi
par Benoît Brunet (Aviron Boulonnais) et Benoît Baratin
(CA Lyon).
Un passage obligé pour les athlètes de l'équipe de France,
au-delà du simple événement organisé depuis maintenant
plusieurs années en championnats de France. "Sur un
test ergo tu cherches à battre ton record, note Stany
Delayre, le tout est mis en scène ici mais ça reste un
test. Ca fait aussi une médaille de plus !" Jérémie
Azou aurait bien aimé battre enfin en open son record :
"Ca fait grincer des dents, car c'est énormément
d'investissement personnel, on n'a jamais fait autant

MAGAviron
Numéro 27
Février 2017

tape obligatoire dans le chemin de
sélection vers l'équipe de France, une
médaille ou un fanion à décrocher, l'envie
et le besoin d'affronter la machine tout en
étant entouré par la concurrence... Les
motivations étaient diverses pour les participants
aux championnats d'aviron indoor qui se tenaient à
la salle Charpy, à quelques pas du stade Charléty.
Les invariables : 64 ergomètres Concept 2 alignés
sur le parquet, qui attendaient les rameurs venus les
dompter, car c'est bien d'un duel qu'il s'agit, entre
l'athlète et la machine, mais surtout entre l'athlète et
lui-même. Car on ne peut pas mentir à l'ergomètre,
on ne peut non plus se mentir à soi-même ; car
la machine le saura, le compteur l'affichera, et la
concurrence en profitera !

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