MAGAviron - N°25 - Août 2016 - 35

copine pendant les prochains mois", notait Matthieu avec
humour. Un gage de réussite ? Un gage de qualité d'équipe
en tous cas, à n'en pas douter.

Deux sans barreur masculin :
la confiance comme maître mot

Dorian Mortelette et Germain Chardin
en deux sans barreur.

"Chaque année, on est les hommes à battre", disait
Germain Chardin en avril dernier à sa descente du bateau,
après la finale du deux sans barreur des championnats de
France de Cazaubon. Cette année peut-être encore plus que
précédemment. Si depuis les Bleus ont qualifié un quatre
sans barreur à la régate de Lucerne en mai, en avril c'est
bien dans la coque qualifiée à Aiguebelette en septembre
2015 que tout le monde voulait monter. La course fut serrée,
mais Germain Chardin et Dorian Mortelette ont une nouvelle
fois prouvé qu'ils étaient les leaders français de la catégorie.
Ils n'avaient rien changé à leurs habitudes, abordant cette
échéance nationale comme les années précédentes, mais
ressentaient bien la pression sur leurs épaules : "On savait
qu'on n'a pas le droit à l'erreur", note Dorian Mortelette.
MAGAviron
Numéro 25
août 2016

A Cazaubon, Matthieu Androdias et Hugo Boucheron,
associés sur la saison internationale en 2015 avaient tout
à perdre. Si le premier a dominé la finale du skiff TC, le
second a donné des frissons au public sur la berge. "Ca
a toujours été, il n'y avait pas de gros écarts, aux 1 000
j'ai collé Cédric Berrest et sur la fin j'en ai remis une
couche". Le verdict du lac de l'Uby est tombé, les deux
acolytes ayant terminé respectivement premier et deuxième
des tests nationaux : ils iront ensemble, dans la même
embarcation, à Rio. Leurs nouveaux bateaux ont été livrés
: l'un d'eux prendra le chemin de Rio dès la fin de l'étape
lucernoise de la coupe du monde. Après l'adaptation au
matériel, les deux rameurs ont également dû s'adapter au
changement de composition : Hugo Boucheron a fait un
essai à la nage. "Cela permet de se mettre à la place de
l'autre", explique-t-il. Le changement est également important pour le pensionnaire de l'Aviron Bayonnais : "C'est
plus facile de mettre des coups derrière, commente
Matthieu Androdias, ça nous fait du bien en fait, on est
plus sereins. On travaille là-dessus pour l'instant, mais
pourquoi ne pas envisager Rio comme ça ?" Depuis,
Matthieu Androdias a repris son rôle de chef de nage.
Au fur et à mesure des semaines, Matthieu Androdias a
appris à connaître Lyon. "On aurait aimé aller s'entraîner
à Toulouse, ajoute-t-il, ça aurait été aussi plus facile côté
vie personnelle, mais le bateau était en région RhôneAlpes". Ses cours à l'INSA finis, il ne lui manque plus que
son stage de fin d'études à réaliser ; il a pu compter sur un
soutien important de son école, de ses enseignants et sur
celui de son coach, Romain Bourdeu. De son côté, Hugo
n'a eu aucun souci pour se libérer et sait pouvoir compter
sur l'appui et la compréhension de son employeur, le Cercle
de l'aviron de Lyon. "Je passe quand même souvent au
club pour voir Jérôme Prabonnaud (son entraîneur du CA
Lyon, NDLR), mais aussi les jeunes du club, ça permet
aussi d'équilibrer". Des références importantes à leurs
entraîneurs, à leur quotidien en club importantes pour les
deux athlètes qui y trouvent à la fois l'encouragement mais
aussi la motivation pour avancer. "On a aussi de la chance
Matthieu et moi d'avoir deux entraîneurs au top, ils nous
comprennent, on a un très bon feeling avec eux, ce n'est
pas toujours évident d'avoir ça aujourd'hui".
Un duo improbable ? Non ! Imprévu peut-être. "Après les
bateaux courts en 2015, je voulais partir en skiff, se
souvient Matthieu, on m'a alors demandé de ramer en
double avec Hugo. J'étais d'accord, mais pas forcément
partant. Et sur les deux premières séances d'entraînement il y a quelque chose qui s'est passé". Les deux
hommes se sont en fait trouvés au moment où ils avaient
besoin l'un de l'autre. "J'étais "refait" de ramer avec le
champion de France, ajoute Hugo en riant, il avait montré
que personne n'avait jamais été plus rapide. Matthieu
avait l'air sérieux sur la berge, mais une fois qu'on le
titille un peu, il est comme moi, un peu "foufou". Avec
les entraînements, les sorties et les courses, on s'est
rendus compte que c'était nickel entre lui et moi". Il suffit
en effet de les écouter, de les regarder, pour s'apercevoir
de l'alchimie qui les unit désormais sur l'eau, et en dehors.
"Je vais passer plus de temps avec Hugo qu'avec ma

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