MINES LA REVUE DES INGÉNIEURS #515 - Mars 2022 - 67

Focus entreprises
/ SMART CITY /
Comment cela se traduit-il
concrètement ? Quels sont les
projets que vous portez en ce
sens ?
Nous avons déjà réussi à baisser de 26 %
nos émissions de CO2 au cours des quinze
dernières années. D'abord en réhabilitant
profondément notre tissu urbain, remplaçant
des immeubles anciens par des bâtiments
plus vertueux sur plan énergétique.
Certains écoquartiers, comme le Fort ou
Cœur de Ville, sont ainsi alimentés par
énergie renouvelable, la géothermie. Et
notre population, très sensibilisée depuis
longtemps sur ces sujets, a modifié pendant
cette période ses habitudes. Seuls
27 % des habitants prennent, par exemple,
leur voiture pour aller travailler. Il faut
dire que nous avons aussi très tôt privilégié
les transports en commun, comme
la mise en service du tramway T2 avec La
Défense, puis Bezons, ou la future ligne
15 du Grand Paris Express pour laquelle
nous construisons deux nouvelles gares
sur la ville.
Dans cette démarche, quels
sont vos principaux enjeux ?
Après avoir démontré que la principale
vertu de l'innovation est d'accélérer la
modernisation de la ville, tout en simplifiant
considérablement la vie quotidienne
et en contribuant concrètement à la lutter
contre le changement climatique, nous
avons décidé d'aller plus loin en associant
la population à nos efforts.
Il y a un an, nous avons adopté un Budget
climat, en nous inspirant de ce qui se fait
depuis plusieurs années à Oslo, en
Norvège. Il s'agit d'un outil de pilotage
prospectif pour réduire nos émissions de
gaz à effets de serre. Ce budget climat ne
se calcule donc pas en euros, mais en
tonnes équivalent CO2
. Il nous permet de
partager avec les habitants nos efforts
constants, et collectifs, pour réduire ces
émissions année après année. Une
démarche inédite, collaborative et
pragmatique qui nous permet d'avancer
plutôt que de nous projeter dans trente
ans.
Quelles pistes de réflexion
pourriez-vous partager avec
nos lecteurs sur ce sujet ?
Il y a encore énormément d'efforts à fournir
pour disposer de données utiles, précises
et régulières. C'est pourquoi nous
avons besoin de plus en plus d'ingénieurs
sensibilisés aux enjeux de la transition climatique.
Je suis convaincu que le numérique
constitue une vraie opportunité
pour nous adapter à la crise climatique.
Même s'il y contribue lui-même, notamment
à travers ses équipements, la balance
penche tout de même nettement du côté
des solutions qu'il peut apporter.
Mais pour y parvenir, il faut que les stratégies
d'open data soient plus ambitieuses
et dépassent la seule volonté d'être transparent
ou fournisseur d'applications géolocalisées.
Nous
avons besoin des données des
consommations énergétiques ou de déplacements
en quasi temps réel et à l'échelle
communale ou par quartiers. C'est le grand
défi des toutes proches années. 
MINES_LA REVUE DES INGÉNIEURS
67
#515_MARS_2021
©Ville d'Issy-les-Moulineaux.
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