MINES LA REVUE DES INGÉNIEURS #515 - Mars 2022 - 65

Focus entreprises
/ TRANSITION ÉNERGÉTIQUE /
FOCUS SUR L'INDUSTRIALISATION
DES START-UP
Dans cet entretien, Paul-François Fournier, Directeur exécutif de Bpifrance en charge de
l'Innovation, revient sur les actions et initiatives portées par Bpifrance afin d'accélérer
l'industrialisation des start-up industrielles et le développement des Deeptech.
PAUL-FRANÇOIS FOURNIER,
Directeur exécutif de Bpifrance.
Le gouvernement a récemment
lancé un Plan de 2,3 milliards
d'euros pour accélérer
l'industrialisation des start-up.
En quoi consiste-t-il ?
C'est une nouvelle pierre posée à l'édifice
pour repenser notre industrie et arriver à
la France de 2030. Depuis plusieurs
années, grâce à la mobilisation de tout
notre écosystème et des acteurs publics,
nous avons fait émerger des entreprises
leaders dans le secteur du numérique.
C'est la fameuse French Tech. Notre
conviction, c'est que la prochaine révolution
réside dans les start-up industrielles
et notamment les Deeptech - ces technologies
de rupture issues des laboratoires
de recherche, véritable moteur pour la
réindustrialisation de notre pays.
Ce Plan permettra de mieux accompagner
les jeunes pousses innovantes vers leur
industrialisation, avec un objectif : leur
donner les moyens de se développer et de
produire en France. Il prévoit un renforcement
du soutien à l'émergence des Deeptech
(275 M€), des financements en aides
et prêts sans garantie afin de soutenir
l'industrialisation de ces entreprises, ainsi
qu'une action de soutien en capital via le
renforcement de notre fonds SPI (Société
de Projets Industriels).
Mais aussi la création d'un nouveau Fonds
National de Venture Industriel, afin de
faire émerger des équipes d'investisseurs
privés qui adresseront ces thèses. Enfin,
Bpifrance déploiera un parcours d'accompagnement
à destination des entrepreneurs
pour maximiser leurs chances de
réussite.
Quels secteurs sont les plus
prometteurs selon vous ?
Les start-up industrielles répondent aux
grands enjeux de société, et portent en
elles une ambition : changer le monde. La
santé, la transition écologique et l'industrie
du futur sont trois secteurs qui
comptent de nombreuses technologies qui
révolutionneront notre quotidien d'ici 10
ou 20 ans. Mais beaucoup d'autres sont
concernés : la France, grâce à son écosystème
Tech bien structuré et sa recherche
reconnue dans le monde entier, compte
une immensité de possibilités dans l'innovation.
Des entreprises comme Ynsect, qui
transforme les insectes en alimentation
animale et a construit une énorme usine à
Amiens, ou Aledia,
qui
produit des
microLed pour écrans et vient de poser la
première pierre de son usine à Grenoble,
sont des exemples que l'on souhaite voir
se multiplier.
Comment ce plan s'articule-t-il
avec le Plan Deeptech de
Bpifrance ? Quel est le bilan
après trois ans en termes de
c réa t i on
d ' en t r ep rises
Deeptech ?
Cela vient renforcer les nombreux moyens
déjà mobilisés. Bpifrance et les acteurs
publics, au travers du Programme d'investissements
d'Avenir (PIA) et du Plan
Deeptech que nous opérons depuis 2019,
ont contribué à l'émergence de plus de
1 700 start-up Deeptech.
Depuis le lancement du Plan Deeptech,
nous avons même augmenté notre ambition,
en doublant quasiment nos objectifs
de financement et d'investissement (de 1,3
Md € à 2 Md€) au vu de la dynamique. Le
nombre de start-up Deeptech a augmenté
de 40 % par rapport à avant 2019. Pour
poursuivre cette croissance, nous voulons
aussi continuer à construire des ponts
entre les chercheurs et le monde entrepreneurial,
comme à l'occasion du Deeptech
Tour, où nous réunissons dans les universités
des patrons de labos, des PhD, des
entrepreneurs... L'occasion de faire naître
des vocations. 
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65
#515_MARS_2021

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