Dauphinews - Le magazine des Alumni - N°9 / Avril 2023 - 19

interview
Que retenez-vous de
Dauphine, où vous avez réalisé
l'intégralité de vos études
supérieures ?
Je fais partie de ceux qui ont eu le
bonheur de pouvoir intégrer cette
excellente université avec une
mention assez bien au bac
[sourire] ! Cela m'a ouvert à une
qualité d'enseignement à laquelle je
n'aurais probablement pas eu accès
ailleurs. Avec ses TD, ses cours en
petits volumes, la grande qualité de
ses professeurs et surtout l'arrivée
de matières nouvelles grâce
auxquelles je découvrais enfin les
fondamentaux de la vie économique
et sociale, Dauphine m'a aidé à
grandir et a profondément changé
l'intérêt que je portais aux études.
J'y ai effectué un parcours dont je
n'aurais pas pu rêver quand j'étais
encore un lycéen, plus passionné
de photographie et de tennis que
d'études.
Une fois ma MSG en poche, mon
rêve fut d'intégrer le DESS 225,
" Finance d'entreprise et ingénierie
financière " . Avec l'envie de comprendre
le fonctionnement de
l'entreprise, inspiré par l'entrepreneur
qu'était mon père. Mais sans
succès ! Un peu désespéré, j'ai osé
frapper à la porte du bureau d'Yves
Simon, le grand patron de l'autre
DESS de Finance, le 203 " Financial
Markets " . Nous avons eu un bel
échange, tout sauf scolaire : " C'est
trop tard pour cette année, m'a-t-il
dit, mais partez faire un bon stage
en entreprise et revenez me voir
l'année prochaine. " Je l'ai écouté.
Je suis allé effectuer un an de stage
à la direction de la communication
financière de PSA. Une année de
Dauphinews
césure où j'ai découvert le monde
de l'entreprise. Puis j'ai rejoint le 203
et son magnifique programme. Je
me souviens par exemple des cours
enflammés sur les matières
premières de Philippe Chalmin ou
du beau voyage d'études au
Chicago Board of Trade. Qu'une
personnalité comme Yves Simon
m'ait fait confiance à ce moment
décisif de mon cursus d'étudiant fut
bien sûr déterminant dans mon
parcours.
Vous terminez vos études en
1992. À ce moment, avez-vous
une idée claire de ce dont vous
avez envie, pour votre carrière
à venir ?
En parallèle du DESS, je continue de
travailler chez PSA, comme une
forme d'alternance avant l'heure.
Puis, je pars faire mon VSNE à
l'étranger dans leur salle de marché
de gestion du risque de change et
de trésorerie. J'avais le profil type
pour être recruté en tant que jeune
trader, mais c'est la vie corporate de
l'entreprise qui m'intéressait
davantage. Et pour être précis, en
1993, les offres d'emploi n'étaient
pas si nombreuses. Je finis par
décrocher une belle proposition
pour rejoindre la communication
financière de Paribas et travailler au
développement de la relation avec
les analystes, les investisseurs et les
agences de rating. Cette première
expérience me jette dans le grand
bain du quotidien d'une direction
générale de grande entreprise. J'y
fais mes classes et y apprends tout.
Sur le plan tant technique que
relationnel. Cette première petite
responsabilité au cœur du réacteur
me permet de découvrir la vie
intime de l'entreprise, ses acquisitions,
ses résultats, ses développements,
ses difficultés et...
l'importance de sa communication.
Vous quittez cependant,
temporairement, l'univers de la
banque pour partir diriger une
agence de photojournalisme à
la toute fin des années 1990.
Un choix de passion ?
Je suis en effet passionné de
photographie. D'ailleurs, à Dauphine,
une fois les cours finis, je dévalais
les escaliers pour retrouver le club
photo en sous-sol ! Et la grande
entreprise, c'est très bien, mais
l'envie de tenter une aventure
davantage entrepreneuriale se
faisait plus pressante. Je rejoins
effectivement l'agence de presse
photo Gamma en qualité de jeune
directeur général, en charge du
développement commercial et de la
transformation digitale de l'agence.
Une expérience intense et riche,
au milieu d'une rédaction de
journalistes et d'un staff de grands
photographes au cœur de l'actualité
et de la vie des médias. Mon
intuition était que le business model
du métier de la photographie
d'actualité, une fois transformé,
serait l'un des gagnants du web. Au
contraire, ce fut l'un des nombreux
secteurs que le digital a rapidement
désintermédiés, vidant progressivement
de leur valeur ces belles
agences. Le projet de croissance
devient un projet de restructuration
et je dois évoluer vers de nouveaux
enjeux. J'ai pris mon risque et je me
retrouve sur le marché de l'emploi
en pleine crise Internet.

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