Dauphinews - Le magazine de la #D-Family - N°5 - Juillet 2021 - 33

entreprendre
" Le numérique est désormais une obligation. "
Noomen Lahimer (09), fondateur d'Evey Technologies
" À la suite d'un Master, puis d'une thèse à Dauphine, je suis rentré en
Tunisie pour enseigner à l'université, notamment à Dauphine Tunis. C'était
l'année de la révolution, le pays se transformait. J'ai vécu cette
période comme un déclencheur : comment pouvais-je
contribuer ? Cette liberté d'expression nouvelle m'a donné
l'idée d'un outil d'engagement et d'audience, pour écouter
et comprendre les citoyens en temps réel, grâce à une
plate-forme digitale de vote. J'ai travaillé sur cette idée
pendant trois ans, puis je me suis focalisé sur la digitalisation
de l'événementiel, toujours en utilisant des outils
collaboratifs.
Quand le Covid est arrivé, tout notre carnet de commandes a été annulé !
Un mal pour un bien : le marché de l'événementiel comprend mieux
aujourd'hui l'intérêt du digital. Cela nous a permis de lever des fonds et
d'organiser près de 200 événements numériques depuis septembre !
Clairement, l'écosystème de la Tunisie s'est énormément développé ces dix
dernières années, avec un cadre juridique, des structures d'appui de plus en
plus performantes et des start-ups à haut potentiel de croissance dans tous
les domaines. Malgré cela, le marché local reste petit et relativement en
retard pour ce qui est de la pénétration digitale. Le Covid a été un accélérateur
: le digital est désormais une obligation pour tous. "
Côté étudiants :
Dauphine Microfinance
" Participer à la marche en avant de mon pays. "
Imane Jbilou (05), fondatrice du cabinet Intrinsèque
" En 2016, j'ai créé mon cabinet d'études et
de conseil à Rabat. Entreprendre au Maroc
a ses avantages : le pays se
démarque dans l'accompagnement
des entrepreneurs
par rapport à
d'autres pays d'Afrique.
Néanmoins, cela reste
plus difficile qu'en France,
car il n'y a pas beaucoup de
visibilité par rapport au
processus à suivre et aux structures vers
lesquelles se tourner. La première année
du cabinet a été difficile, j'ai avancé en
fonds propres. Les offres des structures
bancaires n'encouragent pas spécialement
Dauphinews
les jeunes entrepreneurs. Heureusement,
j'ai pu compter sur mes proches pour
m'aider.
Au départ, je me suis spécialisée dans le
coaching, puis j'ai diversifié mes activités :
j'ai obtenu ainsi des missions d'accompagnement
d'organismes privés et publics,
nationaux et internationaux, par exemple
des structures de coopération qui participent
au développement du Maroc.
J'interviens sur des sujets de management,
de gestion de crise, mais aussi de communication.
C'est un plaisir de travailler dans
ce cadre, car je sais que je participe à la
marche en avant de mon pays. "
L'association étudiante travaille
toute l'année à recueillir des
prêts, auprès de camarades et
d'enseignants de l'université,
pour les confier à des
microentrepreneurs, partout
dans le monde, notamment en
Afrique. " Cette année, nous
avons récupéré 11 500 euros,
remis à des entrepreneurs ayant
besoin de fonds, via des instituts
de microfinance locaux " , détaille
Théo Allaman-Dumant (21),
le président de l'association.
Quelques exemples de projets
soutenus via l'association : Jolly,
vendeuse de vêtements en
Ouganda, qui a récolté 470 euros
pour renflouer ses stocks ; Elias
au Kenya, qui a obtenu
800 euros pour financer un
panneau solaire ; ou encore Ivan,
en Ouganda lui aussi, qui a reçu
1 125 euros pour développer
sa production de cacao.
Hors période Covid, les étudiants
intéressés peuvent également
partir en stage dans ces instituts
de microfinance partenaires, que
ce soit au Togo, ou encore au
Sénégal. " Nous attendons avec
impatience que cela redevienne
possible ! " confie Théo, espérant
lui-même réaliser un stage.

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https://www.eveytech.com/ http://www.dauphinemicrofinance.org/
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