ON LINE BRUXELLES PATRIMOINES – ACTES DE LA JOURNÉE D’ÉTUDE – 11/12/2014
FORMES URBAINES, TYPOLOGIE ET AMÉLIORATION DES PERFORMANCES ÉNERGÉTIQUES DU BÂTI ANCIEN BRUXELLOIS
JULIEN BIGORGNE
INGÉNIEUR, ATELIER PARISIEN D’URBANISME
CETTE ÉTUDE, COMMANDÉE PAR LA RÉGION DE BRUXELLES-CAPITALE, SORT DES SENTIERS BATTUS DES ÉTUDES ÉNERGÉTIQUES CENTRÉES SUR LE BÂTI. S’INTÉRESSANT À L’ÉCHELLE DES SYSTÈMES, ELLE INTÈGRE DES PARAMÈTRES HABITUELLEMENT IGNORÉS PAR CE TYPE DE TRAVAUX ET QUESTIONNE LES PRATIQUES CENTRÉES SUR L’APPLICATION DES NORMES.
Cette étude, menée à la demande de la Région bruxelloise, a été finalisée en 2013. La commande visait à appliquer une méthode que nous avions expérimentée à Paris pour évaluer les capacités thermiques du bâti ancien et à l’implémenter dans la réflexion en cours sur l’amélioration énergétique du patrimoine architectural bruxellois. Le rapport est présenté intégralement sur le site de la Direction des Monuments et des Sites.
Je présenterai ici un résumé de nos travaux. Je reviendrai d’abord sur la méthodologie de travail, ainsi que sur les trois échelles d’appréciation du problème que nous avons prises en compte : celle de la région, de la ville et du bâtiment. Je parlerai peu de la première, car il en a été question dans l’exposé consacré à la PEB (pp. 12-17). Je me concentrerai ensuite sur les questions liées aux formes urbaines avant d’en arriver à celles des bâtiments.
LES GRANDES LIGNES DE LA MÉTHODOLOGIE
Nous sommes confrontés à moyen terme à un double enjeu : d’une part à celui de l’approvisionnement en énergie des systèmes urbains, dont il va falloir réduire la dépendance et, d’autre part, à celui du changement climatique qui implique de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’adapter le territoire à ce changement. Afin de répondre à ces enjeux, l’Europe propose un dispositif réglementaire à l’horizon 2020 du « 3x20 ». L’application de ce dispositif transite généralement à partir de l’Union européenne vers le pays, ou la Région, qui l’appliquent directement au bâtiment. Cela signifie que la question énergétique est rarement pensée à l’échelle du quartier. Or, avant d’intervenir sur un bâtiment, il est important de se préoccuper de son environnement direct, de penser au rôle qu’il joue par rapport à ses voisins. C’est donc cette approche que nous avons favorisée dans notre démarche.
Notre travail a deux caractéristiques : il est exploratoire et illustratif.
Exploratoire d’une part, car il ouvre des pistes qui incluent des éléments liés à l’énergie, mais qui sont absents des réglementations. Ainsi, nous cherchons à appliquer une méthode qui ne prend pas uniquement en compte les normes réglementaires et nous permet d’élargir les questionnements.
Illustrative d’autre part, car cette mission avait pour finalité de présenter une méthode permettant d’initier un travail plus large sur l’évolution des performances énergétiques du patrimoine bâti bruxellois. Une mission de six mois ne permet pas de travailler quantitativement. Toutefois, afin d’avoir un panel représentatif, nous avons choisi de l’architecture ordinaire, c’est-à-dire des bâtiments qui ont été répliqués à l’échelle de la ville sur des territoires assez grands. Ces constructions ne sont pas toujours l’œuvre d’architectes. Il s’agit de promotion immobilière, de lotissements, de maisons courantes, etc., à partir desquelles nous avons tenté d’identifier les problématiques de mise en œuvre de rénovation.
La matière première de notre travail a été constituée de 21 îlots « types » présélectionnés en accord avec la Direction des Monuments et Sites, de 11 bâtiments audités selon la méthode PAE par le Centre
26 | Formes urbaines, typologie et amélioration des performances énergétiques du bâti ancien bruxellois