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ON LINE BRUXELLES PATRIMOINES – ACTES DE LA JOURNÉE D’ÉTUDE – 11/12/2014

Des réflexions techniques importantes ont aussi été menées. Le bureau a proposé d’ignifuger et protéger les structures, de rendre les noyaux résistants au feu, de sprinkler les zones pour lesquelles les normes RF ne pouvaient être atteintes, d’installer des sas pour sécuriser et évacuer les personnes. Les questions étaient toujours extrêmement pertinentes. Anne Lacaton s’interrogeait par exemple sur la nécessité de rendre un escalier RF dans la mesure où les compartiments le sont, que les escaliers sont dédoublés et qu’a priori on n’emprunte pas un escalier lorsque le feu s’y est déclaré.

La conclusion de cette deuxième étape fut qu’il fallait ajouter une pièce par étage, pour garder 97 logements et répondre aux besoins des habitants et, ce, malgré les mouvements internes des locataires et les optimisations. Ce travail est resté néanmoins théorique car, concomitamment, le Logement molenbeekois, peu rassuré (et on peut le comprendre) à l’idée d’une rénovation en site occupé, décidait de ne pas remettre en location les appartements qui se vidaient. La tour se dépeuplait donc progressivement, mais le bureau continuait son travail de recherche d’optimisation de la situation existante, considérant que la mise en conformité du bâtiment n’avait pas de sens sans cela. Concernant la conformité au règlement régional d’urbanisme, par exemple, si celui-ci devait être respecté à la lettre, il faudrait ajouter une petite surface à chaque pièce. Or, ce type d’extension ne peut se faire que si les parois sont détruites, ce qui ne rentre pas dans l’esprit de la rénovation, et seulement si les escaliers existants sont démolis pour être remplacés par d’autres, en conformité avec les services pompiers.

Bien entendu, la démarche de Lacaton-Vassal est d’autant plus crédible qu’ils sont déjà intervenus sur d’autres tours de cette manière, notamment à la tour du Bois-le- Prêtre, à Paris, qui est quasiment la sœur jumelle de la tour Brunfaut. En 2000, le bureau avait entrepris la rénovation de ce bâtiment avec l’idée simple de travailler avec un surépaississement à partir d’un concept bioclimatique de jardins d’hiver. Le principe consiste à déposer la façade existante et la remplacer par une double façade, une double peau, avec trois mètres d’espacement entre les deux pans. Ce nouvel espace doit être géré par chaque habitant comme un petit jardin d’hiver. À l’intérieur, ils ont réalisé un travail assez sobre, hyper-low-tech, d’ajustement de l’une ou l’autre cloison. Un élément important à relever : aucune technique de double flux n’a été utilisée. Les radiateurs existants ont été conservés, mais la chaudière a été remplacée. Ces rénovations légères ont permis d’arriver à une performance énergétique de 78 kWh/m2/an. Ce chiffre est éloigné du standard basse énergie imposé pour la tour Brunfaut, à savoir de 60 kWh/m2/an, mais cet écart n’est-il pas largement compensé par l’économie faite en termes de techniques spéciales (en ce compris l’énergie grise dépensée pour fabriquer, acheminer, entretenir, remplacer ces techniques) ?

Cette étude pose de manière assez évidente la question de la prise en compte de l’énergie grise dans l’évaluation du caractère durable d’un projet. Aujourd’hui, on utilise toutes les techniques embarquées possibles : depuis 2007, on ne construit plus à Molenbeek-Saint- Jean que des bâtiments passifs avec récupération des eaux de pluie pour les sanitaires (systèmes qui,

Fig. 13

Les quatre piliers du développement durable.



92 | La tour Brunfaut. Présentation de l’étude de définition des enjeux d’une réhabilitation.