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ON LINE BRUXELLES PATRIMOINES – ACTES DE LA JOURNÉE D’ÉTUDE – 11/12/2014

(fig. 5). Ordonnée, symétrique, il s’agit de promotion immobilière. Vraisemblablement, le promoteur a eu recours à un catalogue dans lequel ses clients choisissaient ce qu’ils voulaient. Il s’est arrangé pour éviter que deux bâtiments similaires soient côte à côte et il a composé sa séquence. Il a joué relativement de la symétrie, a cherché une cohérence pour finalement créer un paysage urbain. On observe toujours une exception aux extrémités, où les bâtiments offrent une certaine singularité de manière à être des repères urbains. Ici, si l’on prend un des bâtiments et qu’on l’isole par l’extérieur, le paysage urbain s’en ressentira. Dans ce cas, la question patrimoniale n’est pas à l’échelle du bâtiment, mais bien à celle de la rue.

Notre deuxième exemple de séquence se situe rue Eeckelaers, à Saint-Josse-ten-Noode (fig. 6). Hétérogène, elle est probablement le résultat de modifications successives. Il est difficile de se prononcer sans regarder précisément les bâtiments. En revanche, on peut dire que l’isolation d’un de ces bâtiments ne modifiera pas fondamentalement la physionomie de la rue. Ce sont des typologies du XIXe siècle qui font sans doute l’objet de moins d’attention patrimoniale.

La troisième séquence est relative aux typologies des années 1950, qui offrent des éléments assez intéressants à mon sens. Leurs mises en œuvre sont encore assez artisanales tout en intégrant des éléments préfabriqués, comme les encadrements de fenêtres. À Woluwe-Saint-Pierre, ces typologies offrent une séquence cohérente au regard de l’hôtel de ville qui s’inscrit dans une perspective. Si les bâtiments pris indépendamment les uns des autres ne suscitent guère de sympathie d’un point de vue patrimonial, il existe toutefois une séquence cohérente. Modifier un de ces bâtiments la remet en cause et ce, bien que l’hôtel de ville leur soit postérieur. En effet, sa construction marque l’aboutissement du quartier et de la séquence paysagère dans laquelle il s’inscrit parfaitement. Inversement, la séquence de la rue François Gay, composée de typologies plus anciennes et présentant des éléments patrimoniaux, est hétérogène. La mutation ponctuelle d’un bâtiment n’y pose pas particulièrement problème (fig. 7).

La forme urbaine permet donc de regarder le patrimoine sous l’angle des séquences, sans se focaliser sur le bâtiment et ses détails. Travailler à cette échelle revient aussi à interroger le rapport entre les bâtiments et leur environnement proche, à questionner leur durabilité, leur vulnérabilité, leur capacité à recevoir le changement climatique.

L’augmentation des prix de l’énergie et le phénomène de boom démographique tendront à conforter le mécanisme de densification de la ville existante, en particulier pour la première couronne dans laquelle les disponibilités foncières sont conséquentes. Dans quelle mesure, dès lors, les pouvoirs publics sont-ils amenés à agir ? Dans quelle mesure la densification doit-elle être encadrée ? La planification urbaine doit faciliter ce phénomène tout en se portant garante des qualités intrinsèques des tissus existants, ce qui implique de porter une attention particulière à la trame végétale existante (conservation, décloisonnement, renforcement, etc.), d’anticiper l’apparition des îlots de chaleur, d’identifier les qualités paysagères des compositions architecturales et urbaines, etc.

L’APPLICATION DES MESURES D’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE DANS LE BÂTI ANCIEN

La sélection offre un panel de typologie couvrant une période d’un siècle, de la première moitié du XIXe jusqu’à l’après-guerre. Il s’agit d’architecture ordinaire, la plus courante, ainsi que d’une cité jardin. J’aborderai ici quelques typologies, l’usage des matériaux et de leur conductivité thermique. L’usage systématique de la brique et sa persistance dans le temps nous a surpris tout autant que la présence tardive des planchers bois, qui posent certainement question dans les rénovations. Concernant la conductivité thermique des murs, l'objectif, peut-être pas assez ambitieux, a été mis à 0,4 (la barre est à 0,2 actuellement). De manière générale, les bâtiments étudiés ne sont pas isolés et nous positionnent dans un schéma classique d’analyse.

L’évolution des bâtiments

La première évolution à noter est celle des matériaux. Tout au long du XIXe siècle, la mise en œuvre constructive reste artisanale, mais la palette des matériaux, qui sont de plus en plus industriels, s’étoffe et permet à l’écriture architecturale de se diversifier. À cet égard, la différence entre le néoclassicisme – où la brique est enduite – et l’éclectisme – où les matériaux s’exposent – est parlante (p. 19). L’utilisation ponctuelle de matériaux denses, donc conducteurs, dans l’architecture éclectique traduit une chute des performances énergétiques des bâtiments (fig. 8).

On rencontre le même processus



30 | Formes urbaines, typologie et amélioration des performances énergétiques du bâti ancien bruxellois