ON LINE BRUXELLES PATRIMOINES – ACTES DE LA JOURNÉE D’ÉTUDE – 11/12/2014 — ERFGOED BRUSSEL – HANDELINGEN VAN DE STUDIEDAG
CONCLUSION
Cette journée a été riche d’enseignements et témoigne bien de la nécessité, après une période d’expérimentations et d’innovations, de prendre le temps de l’évaluation et de la réflexion en vue d’une éventuelle réorientation des priorités, comme le prévoit d’ailleurs l’accord de Gouvernement.
La problématique des normes appliquées au bâti existant a largement été abordée. Le premier constat à faire est certainement celui des écarts importants entre les consommations théoriques résultant des modèles et les consommations réelles des bâtiments. Nous partageons ce constat avec d’autres villes d’Europe. Il est donc nécessaire de travailler à affiner les modèles pour tenir davantage compte d’une part de la diversité des constructions et de l’environnement dans lequel elles s’inscrivent et, d’autre part, des modes d’occupation des bâtiments, des logements. Cet aspect de la sociologie du bâtiment est essentiel. Avoir une conscience fine de ces données, les consommations réelles étant parfois inférieures de moitié aux résultats théoriques, permettra d’ajuster les interventions de rénovations et le coût des investissements. Nous devons viser un équilibre entre les résultats escomptés et les moyens à mettre en œuvre pour arriver à des temps de retour intéressants.
La première étape de ce processus est la mise en place d’un monitoring des interventions sur les bâtiments de manière à connaître et évaluer les données. Il est important que nous sortions des positions un peu tranchées d’opposition pour pouvoir discuter sur des bases réelles, suffisamment documentées et informées. Ce monitoring devrait comprendre les consommations avant et après interventions et donner l’occasion de la mise en place d’un protocole de collecte des données. Ne partant pas de rien, cette collecte doit intégrer les données des audits déjà réalisés. Actuellement, ces données restent dans les dossiers des pouvoirs publics qui les pilotent ou dans ceux des sociétés privées qui les réalisent et bien qu’elles existent en nombre, elles ne sont pas forcément connues, pas forcément compatibles et donc peu comparables. Mutualiser l’ensemble de ces éléments dans une base de données commune en faciliterait l’accès et permettrait les analyses comparatives.
La priorité absolue est de généraliser un niveau de base de rénovation et d’isolation du parc immobilier. Les premiers investissements, comme cela a aussi été démontré dans une série de cas, sont les plus rentables, tandis que ceux nécessaires pour atteindre les derniers kWh et satisfaire aux exigences normatives sont les plus chers. En somme, il s’agit d’intervenir sur un plus grand nombre de bâtiments avec une visée d’économie à l’échelle régionale en intervenant moins lourdement de manière systématique. L’importance d’une approche globale n’est plus à démontrer, et ce tant au niveau de la ville, des quartiers que de la préservation des qualités urbanistiques et architecturales du bâti ancien. Je crois qu’en ce sens, nous avons déjà fait du chemin, notamment en ce qui concerne la protection des intérieurs d’ilots qui est de mise depuis l’instauration du plan de secteur en 1979.
La question de l’énergie grise a également été soulevée aujourd’hui : le bilan global des interventions doit intégrer l’énergie grise déployée lors de la mise en œuvre des techniques et matériaux utilisés dans les rénovations. Bien que ce soit une question difficile à aborder concrètement, nous ne pouvons pas ignorer cette réflexion.
Tout cela plaide pour une collaboration accrue entre différents partenaires institutionnels, au premier chef desquels Bruxelles Environnement et Bruxelles Développement urbain, avec le secteur de la construction, les acteurs du développement urbain, publics ou privés, et bien entendu tous les partenaires plus scientifiques comme le CSTC et les différentes universités, qui ont chacune des programmes de travail sur ces questions de performances énergétiques et d’adaptation du bâti existant. Des collaborations accrues dans un futur proche entre Bruxelles Environnement et Bruxelles Développement urbain sont reprises dans l’accord de Gouvernement. Je pense notamment à
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