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ON LINE BRUXELLES PATRIMOINES – ACTES DE LA JOURNÉE D’ÉTUDE – 11/12/2014

LA RÉNOVATION DURABLE DE LA MAISON BRUXELLOISE : UN DÉFI POUR LES ARTISANS DU BÂTIMENT

JÉRÔME BERTRAND CENTRE URBAIN ASBL

LA MAISON BRUXELLOISE POSSÈDE DE NOMBREUX ATOUTS EN TERMES DE DURABILITÉ QUI PEUVENT ÊTRE VALORISÉS LORS D’UN PROJET DE RÉNOVATION. DANS UN CONTEXTE OÙ LA MAJORITÉ DES TRAVAUX SONT RÉALISÉS SANS L’INTERVENTION D’UN ARCHITECTE, LA FORMATION DES ENTREPRISES ET L’INFORMATION DES MAÎTRES D’OUVRAGE JOUENT UN RÔLE DÉTERMINANT.

J’envisagerai pour commencer les atouts et les contraintes de la maison bruxelloise, de la fin du XIXe et du début XXe siècle, en termes de durabilité. Ce sera donc en premier lieu une approche de type diagnostic. J’aborderai ensuite la rénovation énergétique et le patrimoine à travers quelques exemples d’interventions en mettant l’accent sur une rénovation menée dans le cadre de l’appel à projets Batex de Bruxelles Environnement (p. 16), avant d’illustrer quelques-unes des difficultés auxquelles les artisans sont confrontés suite à l’application de nouvelles exigences en matière d’énergie. Je terminerai par la question de la formation de ces corps de métier et de l’information à destination du public.

LA MAISON BRUXELLOISE : UNE RESSOURCE DURABLE

J’ai beaucoup aimé la proposition formulée par Vincent Degrune d’ajouter aux trois piliers qui définissent le développement durable – dimension environnementale, sociale, économique – un quatrième pilier qui inclurait la dimension culturelle (pp. 88-94). C’est dans cette optique que j’envisagerai la valeur patrimoniale de la maison bruxelloise. Les figures 1 et 2 présentent deux paysages urbains bruxellois familiers. La rue de Locht est bordée de façades d’inspiration néoclassique enduites et peintes dans des tons clairs. Elles correspondent à la première grande phase d’urbanisation de la ville, dans la seconde moitié du XIXe siècle. La seconde enfilade, rue des Pâquerettes, témoigne de l’émergence, à la fin du siècle, d’un goût nouveau pour les matériaux apparents. Les parements sont composés de briques de diverses couleurs qui alternent avec des bandeaux de pierre bleue ou de pierres blanches. À cette époque, avec la multiplication des balcons et des bow-windows, les façades s’animent de plus en plus fortement dans les trois dimensions. Toutefois, ce qui caractérise alors le paysage urbain bruxellois est une composition par le détail, qui fait penser au travail des peintres primitifs flamands. On part du détail et c’est à partir de lui que se compose l’ensemble (fig. 3 à 5).

Du point de vue des consommations d’énergie, la mitoyenneté de la maison bruxelloise est un atout puisqu’elle réduit les surfaces de déperdition thermique. Il existe cependant un fort potentiel d’amélioration énergétique en façade arrière, en particulier au niveau des annexes, comme on l’a vu dans l’exposé de Julien Bigorgne de l’Apur (pp. 26-34). À ces qualités s’ajoute le confort de ces maisons anciennes en été, notamment grâce à la différence entre la température de l’intérieur de l’îlot et celle de la rue, qui assure un tirage thermique permettant le refroidissement. La flexibilité du plan est également un atout dont il a été question ce matin. Ce plan, qui fonctionne sur le principe de la « boîte », permet de faire de chaque pièce des compartiments plus ou moins étanches dans le bâtiment, que l’on chauffe de manière différentielle en fonction de la saison. Le hall d’entrée, souvent fermé par une porte intérieure placée au-dessus de l’escalier qui mène au rez-de-chaussée surélevé, joue également le rôle d’espace tampon du point de vue thermique. Il existe d’autres dispositifs



108 | La rénovation durable de la maison bruxelloise : un défi pour les artisans du bâtiment