Arts&MétiersMag - N°442 - Février 2023 - 9

UN PARTENARIAT
L'AUTONOMIE INDUSTRIELLE
À L'ÉCHELLE RÉGIONALE
80 % des investissements en Asie
orientale (principalement Chine, Japon,
Corée du Sud et Taïwan) proviennent
d'Asie orientale. Cette région est la plus
fermée, alors que l'Amérique latine est la
plus ouverte, avec 70 % d'investissements
venant d'entreprises extérieures à la zone.
Densité en fonction de la part des investissements
provenant du même sous-continent
80 %
SCORE DE L'USINE DU FUTUR
1,8
1,6
1,4
1,2
1,0
0,8
0,6
0,4
0,2
2016 2017
Global
Océanie
2018
2019
Europe
Asie
2020 2021 2022
Amériques
Afrique
Le score moyen de l'usine du futur
diminue, principalement en raison
de l'Asie et de l'Afrique.
0,35
0,3
0,25
0,2
0,15
0,1
2016 2017
Efforts pour
l'environnement
2018
Efficience énergétique
et flexibilité
2019
2020 2021 2022
Digitalisation
Efforts territoriaux
Efforts sociaux
Cependant, les scores pour l'effort
environnemental et les efforts sociaux
s'améliorent.
ÉVOLUTION ANNUELLE DE LA
PART DE L'INVESTISSEMENT
INDUSTRIEL MONDIAL PAR
CONTINENT (2016-2022)
1,6
1,4
1,2
1,0
0,8
0,6
0,4
2016 2017
2018
Afrique Amériques
2019
Asie
2020 2021 2022
Europe Océanie
L'Amérique conserve l'avantage
acquis en 2021, principalement sur
l'Asie, mais aussi sur l'Afrique et
l'Océanie, passant de 20 à 30 % de
l'investissement industriel mondial.
L'Europe reste stable autour de 13 %,
avec 9 % des investissements mondiaux
pour la seule Union européenne.
Amérique
du Nord
70 %
Afrique
du Nord
51 %
Amérique
latine et
Caraïbes
30 %
Afrique
subsaharienne
48 %
Australie
et NouvelleZélande
64
%
L'investissement industriel
victime de la guerre
Consacré aux investissements liés à l'industrie 4.0 couvrant la période de novembre 2020
à octobre 2022, le dernier «Baromètre mondial des investissements industriels 2022»
du cabinet Trendeo (1)
qui voit les États-Unis et la Chine courir loin devant.
Globalement, les investissements
manufacturiers devraient diminuer d'un tiers
en 2022 (à l'exception des semi-conducteurs,
des batteries et de l'hydrogène), alors que les
investissements en faveur de la production
d'énergie augmenteront de 60 %.
LA MONDIALISATION RALENTIT
L'agression de l'Ukraine par la Russie a ralenti
l'investissement industriel, qui devait achever
l'année 2022 sur une baisse de 20 %, alors qu'il
était pourtant reparti nettement à la hausse
en 2021 (+77 %) après la rupture provoquée
par le Covid.
Géographiquement, l'Amérique - les États-Unis
principalement - conserve en 2022 la forte
avance prise en 2021, passant de 20 à 30 %
de l'investissement global. L'Europe se montre
stable, maintenant une part de près de 12 %,
tandis que l'Union européenne progresse, pour
atteindre 9 %.
Le mouvement de contraction des chaînes
de production se poursuit : l'investissement
étranger passe de 52 % de l'investissement
global en 2021 à 37 % en 2022. De même, la
distance moyenne entre le quartier général d'un
investisseur et le lieu de son investissement
UNE VEILLE AU SERVICE
DE L'INDUSTRIE DU FUTUR
Le «Baromètre mondial des investissements
industriels» s'appuie sur une collecte
méthodique et journalière de données publiques
à travers le monde entier, ce qui en fait un outil
de veille exceptionnel sur les tendances
en matière d'investissements dans des unités
de production existantes ou nouvelles.
Ce baromètre est construit sur six piliers
structurants de l'industrie du futur :
la flexibilité, la numérisation, l'efficacité
énergétique, la protection de l'environnement,
l'insertion dans l'économie locale et les
conditions sociales.
confirme l'impact négatif de la guerre russo-ukrainienne en Europe,
baisse de 1 % en 2022 (après 7 % de baisse
en 2020 et 2 % en 2021).
L'EUROPE EN RETARD
Dans ce contexte, la Chine, l'Inde et les
États-Unis confortent leur position dominante
en matière d'investissements industriels,
notamment sur des secteurs stratégiques.
Ces trois pays représentent, par exemple, 93 %
des investissements mondiaux dans le domaine
des semi-conducteurs. Le constat est le même
concernant le secteur des batteries, pour lequel
ces pays concentrent 73 % des investissements
annoncés. Cette hégémonie se vérifie sur la
plupart des produits industriels, laissant
l'Europe et la France à distance.
LE COÛT DE L'ÉNERGIE S'ENVOLE
Depuis 2015, la stratégie française bas-carbone
fixe une feuille de route vers la neutralité
carbone en 2050. Mais la diminution des gaz
à effet de serre (GES) en France depuis 2005,
environ -2 % par an, n'est pas assez rapide
pour atteindre cet objectif.
Deuxième secteur émetteur de GES du pays
derrière les transports, l'industrie (30 %
des émissions totales de la France) devra
contribuer de manière substantielle à la
décarbonation de l'économie.
À cette nécessité de long terme se superpose
depuis quelques mois la hausse brutale
des coûts de l'énergie consécutive au conflit
en Ukraine, qui confronte de nombreux
industriels français à un choc d'offre.
Bien plus qu'un simple levier de souveraineté,
la décarbonation est la condition sine qua non
à la survie de l'industrie. Des solutions existent,
comme des pratiques productives moins
consommatrices d'énergie et la substitution
de l'énergie d'origine fossile par une énergie
faiblement ou totalement décarbonée.
La rédaction
(1) Ce baromètre est soutenu par Fives, l'Institut de la
réindustrialisation et McKinsey. Ce dernier a remplacé EDF,
partenaire dès la première édition, en 2016.
Arts&MétiersMAG
N°440 / novembre 2022
N° 442 / Février 2023
étiersMAG 9
Europe
de l'Ouest
59 %
Europe
du Nord
57 %
Europe
du Sud
53 %
Europe
de l'Est
43 %
Asie
occidentale
64 %
Asie
du Sud
77 %
Asie
orientale
du Sud
41 %
Asie centrale
36 %
Asie
orientale
80 %
SOURCE TRENDEO
SOURCE TRENDEO
SOURCE TRENDEO
SOURCE TRENDEO
Arts&MétiersMag - N°442 - Février 2023

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